Pour produire ce que nous importons en Belgique, pas moins de 4,2 millions d’hectares* de surface agricole sont exploités dans des pays qui voient leurs forêts tropicales détruites à grande vitesse. Cela représente 1,4 fois la superficie du territoire belge !
* Étude commandée par le WWF
Il existe un grand risque que cette surface ait été déforestée ou dégradée pour produire des marchandises que nous consommons au quotidien. Les produits qui se trouvent dans nos supermarchés peuvent ainsi très bien être liés directement à l’état des forêts et d’autres écosystèmes précieux à travers le monde...
Le gouvernement belge et de nombreuses entreprises sont conscients des défis à relever en matière de déforestation et gestion durable des terres agricoles et forestières. Plusieurs acteurs se sont engagés volontairement, de façon individuelle ou collective, en faveur de chaînes d’approvisionnement exemptes de déforestation.
Cependant, malgré l’ambition affichée, la déforestation et la dégradation d’espaces naturels persistent, tout comme les risques sociaux et environnementaux qui y sont associés.
Au-delà de l’engagement et de l’action des entreprises, le WWF plaide pour une nouvelle législation européenne garantissant qu'aucun produit placé sur le marché européen n'ait contribué à la déforestation, à la conversion d"écosystèmes naturels ou ne soit lié à des violations de droits humains.
Découvrez notre engagement dans notre rapport annuel
Le lien entre déforestation et alimentation
à travers 3 exemples concrets
La Belgique importe et consomme d’importantes quantités de matières premières agricoles et forestières, comme le soja, l’huile de palme ou le cacao. Leur production a un impact direct sur la déforestation et la conversion d’habitats naturels.
Le cacao
La Belgique est connue pour ses pralines. Mais d’où provient le cacao utilisé pour ravir nos papilles ? Plus de la moitié de notre empreinte « cacao » se concentre en Côte d’Ivoire - sur une superficie correspondant à l’ensemble de toutes les forêts belges.
L’expansion de ces plantations se fait aux dépens des forêts, jusque dans les aires protégées. Étant donné l’importante demande en cacao de la Belgique, il est fort probable que nos pralines contribuent à la déforestation de la Côte d’Ivoire, dont près de 60 % des forêts ont disparu depuis 1990.
Le gouvernement et le secteur du chocolat belges se sont récemment engagés à payer un prix juste aux producteurs et productrices et à mettre fin à la déforestation.
Actions à mener
- Garantir des importations de cacao qui ne sont pas liées à la déforestation et la conversion d’autres écosystèmes naturels à travers une nouvelle législation et un approvisionnement responsable de toutes les entreprises impliquées dans la chaîne de valeur.
- Soutenir des projets sur le terrain pour conserver les forêts, les restaurer et favoriser l’agroforesterie.
Le soja
Chaque citoyen·ne européen·ne « consomme » en moyenne 61 kg de soja par an. Mais ce soja n’est pas consommé directement par les individus : il sert essentiellement à nourrir les animaux d'élevage, notamment les porcs et les volailles - que nous consommons ensuite. Nos études révèlent qu’une surface équivalente à celle de la Wallonie (soit 17 000 km²) est exploitée dans des savanes précieuses d’Amérique latine pour satisfaire la demande belge en matière de soja.
Actions à mener
- Garantir des importations de soja qui ne sont pas liées à la déforestation et la conversion d’autres écosystèmes naturels à travers une nouvelle législation et un approvisionnement responsable de toutes les entreprises impliquées dans la chaîne de valeur.
- Sensibiliser les consommateurs et consommatrices à réduire la consommation de soja en allant vers des régimes alimentaires pauvres en protéines animales.
- Remplacer le soja utilisé dans l’alimentation animale par des céréales et légumineuses locales.
L’huile de palme
L'huile de palme est l'huile végétale la plus produite, la plus consommée et la plus commercialisée au monde. Elle est utilisée dans la fabrication de nombreux produits, de la margarine au rouge à lèvres, des biscuits aux bougies, et du chocolat aux détergents. Elle est également largement utilisée pour la fabrication d’agrocarburants. La production irresponsable d'huile de palme provoque la destruction des forêts tropicales et la disparition de la faune, exacerbe le changement climatique et a des répercussions sur le quotidien des communautés locales.
Actions à mener
- Encourager la demande en huile de palme durable - produite sans déforestation - auprès des entreprises et améliorer la transparence et la traçabilité de leurs chaînes d'approvisionnement. Pour ce faire, nous utilisons notamment le Baromètre « Palm Oil Buyers Scorecard » (le baromètre des acheteurs d'huile de palme).
- Plaider en faveur d’une nouvelle législation européenne fixant des critères de durabilité pour l’importation de produits potentiellement issus de la déforestation, comme l’huile de palme.
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