Le rhinocéros, L’imposant herbivore

Le rhinocéros est exclusivement herbivore. Il se nourrit de feuilles, plantes, baies sauvages, et passe également beaucoup de temps à brouter de l’herbe. Il ingère en moyenne 50 kg de nourriture par jour.

Le bébé du rhinocéros peut être appelé « rhinocéron » ; ce mot est cependant peu utilisé, et on parle plus volontiers de bébé rhinocéros, tout simplement.

Le rhinocéros a peu de prédateurs naturels. C’est sans compter les humains, qui le tuent pour extraire sa corne. La corne de rhinocéros se revendrait sur les marchés parallèles à plusieurs dizaines de milliers d’euros le kilo, soit plus que le kilo d'or. La corne entière ou réduite en poudre est destinée à des consommateurs d’Asie, particulièrement au Vietnam et en Chine. Outre son utilisation à des fins médicinales (dont l’efficacité n’a jamais été prouvée), la corne de rhino est également achetée et consommée en tant que signe extérieur de richesse.

La corne de rhinocéros est notamment utilisée dans les médecines traditionnelles asiatiques. Des croyances leur prêtent des vertus médicinales, comme de baisser de la fièvre, guérir du cancer ou des maladies cardio-vasculaires. Certains parlent même d’effets aphrodisiaques. Pourtant, la corne de rhinocéros est uniquement composée de kératine… Exactement comme nos ongles.

Les cornes de rhinocéros sont formées de kératine, exactement comme nos ongles. Et, de la même façon que nos ongles repoussent, les cornes de rhinocéros sont censées repousser de quelques centimètres par an. Pour protéger certaines populations de rhinocéros des braconniers, il arrive que l’humain décorne les rhinocéros.

Les cornes des rhinocéros leurs servent à se battre contre d’autres mâles, à protéger leurs petits des prédateurs, à entretenir des contacts sociaux entre eux, et à creuser la terre à la recherche d’eau.

On compte actuellement cinq espèces de rhinocéros, deux en Afrique - le rhinocéros blanc et le rhinocéros noir - et trois en Asie - le rhinocéros unicorne d’Inde, le rhinocéros de la Sonde et le rhinocéros de Sumatra. Parmi elles, les deux plus grandes espèces qui survivent de nos jours sont le rhinocéros blanc d’Afrique et le rhinocéros unicorne d’Asie.

Bien que les populations de rhinocéros blanc aient augmenté de façon importante au cours des dernières années, grâce aux actions de conservation menées, et que l’espèce n’est pas à ce jour menacée de disparition, les quatre autres le sont à très court terme.

Non ; mais les réseaux sociaux ont fait planer des doutes il y a quelques années. En 2018, des photos de rhinocéros blancs circulaient, annonçant que le dernier mâle était mort, et que l’espèce s’était donc éteinte. Le rhinocéros blanc est en réalité divisé en deux sous-espèces : le rhinocéros blanc du Nord et le rhinocéros blanc du Sud. Si le rhinocéros blanc du Nord est bien éteint, son cousin du Sud, lui, est considéré comme « quasi menacé ». Après avoir frôlé l’extinction (il n’en restait plus que 200 au début du 20e siècle), de grandes actions de conservation ont été entreprises. Aujourd’hui, on compte entre 18 000 et 20 000 rhinocéros blancs.

Contrairement à ce que leur nom indique, les rhinocéros blancs et noirs ne se distinguent pas par la couleur de leur peau –tous les deux étant en réalité gris. La dénomination blanc/noir vient d’une erreur de traduction : les Afrikaners appelaient les rhinocéros blancs « wijde » (signifiant « large », pour sa large bouche), qui a été traduit, à tort, par « white », blanc en anglais.

En revanche, de nombreuses différences physiques distingue les deux espèces et permet de voir en un clin d’œil à quel rhinocéros nous avons affaire. Voici les principales :

Au niveau de leurs cornes, les rhinocéros blancs ont tendance à avoir une longue corne à l’avant, et une petite à l’arrière. Les rhinocéros noirs ont la plupart du temps deux cornes de taille plus ou moins identiques.

La forme de la bouche du rhinocéros est également très différente, puisque destinée à d’autres emplois. Le rhinocéros blanc a des lèvres très larges et plates, ce qui permet à l’herbivore de brouter l’herbe le plus efficacement possible. Le rhinocéros noir, lui, s’attelle le plus souvent à manger des feuilles, des pousses ou des petites branches en hauteur. Ses lèvres sont plus pointues et préhensiles, idéales pour saisir des arbustes épineux.

Cette caractéristique fait également que le rhinocéros blanc a souvent le nez par terre ; il passe son temps à brouter, et a une vue exécrable ; il a de longues oreilles pointues, puisque sa réaction au danger dépend uniquement de son ouïe. Le rhinocéros noir, passant plus de temps avec sa tête relevée, dépend moins d’un seul sens. En conséquence, ses oreilles sont plus petites, et rondes.

La forme de leur corps les différencie aussi : plus long, trapu et robuste que son cousin le rhinocéros noir, le rhinocéros blanc a également un dos bien plus plat.

Enfin, les rhinocéros noirs ont un comportement plus agressif, plus enclins à réagir vite au danger ; ce qui s’explique notamment par l’habitat dense dans lequel il évolue, qui ne permet pas d’anticiper beaucoup l’arrivée du danger.