Presque 10 ans que le loup est de retour en Belgique
Presque 10 ans que le loup est de retour en Belgique
Après cent ans d'absence, c'est en 2016 que le premier loup repose la patte en Belgique. Petit à petit, l'espèce a réinvesti la nature belge, offrant une saga captivante à notre petit pays. Au fil des saisons, des arrivées et des départs, des naissances et des accidents malheureux, pas toujours facile à suivre cette saga des loups en Belgique. Lumière sur les événements marquants de la dernière décennie.
2016: l’impensable retour du loup
Après 124 ans d’absence, des indices indiscutables indiquent l’impensable : un loup est entré en Belgique. Est-il simplement en itinérance, ou va-t-il s'installer chez nous pour de bon ?
2017 : de nouvelles traces
En Flandre cette fois, nous trouvons des traces de loup. Ces indices arrivent-ils par simple hasard, ou indiquent-ils qu'une nouvelle page se tourne pour la biodiversité en Belgique ?
2018 : la Belgique devient officiellement terre d’accueil
Il faudra attendre 2018 pour que l'événement prenne une tournure significative avec l'installation de la première louve, Naya, dans le Limbourg. Rapidement, elle trouve un compagnon, August. Pour ne pas faire de jaloux, un loup mâle, Akéla, élit domicile de l’autre côté de la frontière linguistique, dans les Hautes-Fagnes.


2019 : mort de Naya, honte pour la Belgique
Alors que la Belgique retient son souffle en attendant les premiers louveteaux belges du siècle, un drame supprime toute espérance : Naya est tragiquement tuée par un acte malveillant qui scandalise le pays, laissant August seul. Akéla, de son côté, reste solitaire dans les Hautes-Fagnes.

2020 : l'espoir renaît
L'année 2020 apporte son lot de bonnes nouvelles. Au nord du pays, August trouve une nouvelle compagne, Noëlla. Ensemble, ils ont fondé la première famille de loups en Flandre depuis près de 150 ans ! Au sud, Akéla rencontre enfin Maxima, ravivant ainsi l’espoir d’un l'avenir pour la population lupine de Belgique.

2021 et 2022 : baby-boom et records battus
L'année 2021 lance une période de baby-boom. Au nord, Noëlla et August accueillent leur première portée de six louveteaux. De leur côté, Akéla et Maxima s'y mettent aussi, et en mettent cinq au monde. En 2022, ces mêmes couples remettent le couvert avec un record de 10 louveteaux chez Noëlla et August, et cinq à nouveau chez Akéla et Maxima. La communauté de loups est en pleine effervescence.




2023 : nouveaux défis
En juillet 2023, la saga en Flandre prend un tournant tragique quand August se fait renverser par une voiture. Il laisse Noëlla seule avec sept louveteaux de 10 mois. Nourrir autant de bouches affamées est un véritable défi pour notre maman louve.
Comme pour compenser cette mauvaise nouvelle, une louve, Emma, émerge au nord d'Anvers - . une des filles de Noëlla et August, née en 2022. Emma est en train de créer le deuxième territoire de loups en Flandre dans la Noorderkempen. En décembre, elle se fait rejoindre par un mystérieux compagnon, dont on ne sait encore rien.

Au sud, l’épopée continue de prendre de l’ampleur : Akéla et Maxima accueillent leur troisième portée de six louveteaux, et que leurs louveteaux plus âgés partent à la recherche de leur propre territoire.
L'une de leurs filles s'installe dans le nord de l'Eifel avec un loup italien et donne naissance à au moins six louveteaux. L'un de leurs fils fonde une meute dans le sud des Hautes Fagnes et donne naissance à au moins quatre petits.

2024 : quatre meutes, Emma est seule
Dans le Limbourg, Noëlla retrouve l'amour : Maurice. Ce loup est originaire des Pays-Bas, de la Veluwe. Il a quitté son territoire après avoir perdu sa compagne - oui, à nouveau à cause d'un accident de la route - et s'est rendu sur le territoire de Noëlla.
Dans la Noorderkempen, Emma a moins de chance : depuis le début de l'année 2024, nous n'avons plus aucune trace de son partenaire. De temps en temps, un nouveau mâle apparaît, mais il ne reste pas longtemps.
Dans les Hautes Fagnes, les louveteaux de Maxima et Akéla sont laissés seuls : Maxima est renversée et ne survit pas. Les loups ont environ dix mois : ils sont déjà autonomes, voire déjà partis de la meute, mais restent très inexpérimentés. Ils ont encore beaucoup à apprendre de leurs parents, mais maintenant que Maxima n'est plus, Akéla lui aussi quitte le pays.
Heureusement, il y a quand même de bonnes nouvelles. la meute de du nord de l'Eifel voit naître au moins sept louveteaux, et celle des Hautes Fagnes, au moins cinq.
2025 - Noëlla et Maurice ont des petits
Emma reste célibataire, bien qu'elle soit parfois rejointe par un loup. Nous ne savons pas exactement pourquoi aucun des mâles ne reste. Peut-être que le territoire d'Emma ne leur convient pas et qu'Emma est trop têtue pour le quitter ?
De leur côté, Noëlla et Maurice nous annoncent une excellente nouvelle : ils vont avoir leur première portée, avec au moins cinq louveteaux ! Les images des caméras de surveillance les montrent en train de déplacer leurs petits d'une tanière à l'autre.
Nous n'avons pas de nouvelles des plus jeunes louveteaux d'Akela et Maxima, mais les meutes du nord de l'Eifel et du sud des Hautes Fagnes ont probablement aussi donné naissance à de nouveaux loups cette année. Il faudra attendre pour en avoir la confirmation !

Vous l'avez lu : nos loups sont confrontés à de nombreux défis. Pourtant, il n'a qu'un seul ennemi naturel : l'humain. Les collisions sont la première cause de mortalité des loups. Et notre pays est truffé de routes. On compte jusqu'à cinq kilomètres de route par kilomètre carré ! Si nous voulons éviter les tragédies, il est donc urgent d'agir.
Nous avons encore beaucoup à apprendre de cette coexistence avec la vie sauvage. Mais la réactivité de la Belgique face à ce retour couronne déjà l’aventure de succès. Et nous pouvons en être fiers, car ce n’est pas le cas chez nos voisins Néerlandais, par exemple. En effet, notamment grâce à l’association Wolf Fencing Team, les troupeaux sont mieux protégés par des clôtures efficaces qui permettent de rassurer les éleveurs et éleveuses. En 2023, les attaques de loups sur les élevages ont diminué de 48 % par rapport à 2022, alors que les loups sont plus nombreux. La conclusion est claire : la cohabitation est possible et enviable ; l’élimination des loups, quant à elle, serait la pire des options.
Restez à l'affût de cette fabuleuse histoire de renaissance des loups en Belgique !
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