Le Rapport Planète Vivante 2022 a une fois de plus mis en évidence la rapidité avec laquelle les populations d’animaux déclinent. Mais comment cette perte de biodiversité impacte-t-elle concrètement les humains ? Et que faire ? Nous faisons le point.

Depuis 1970, les populations d’animaux ont connu une chute vertigineuse moyenne de 69 %. Une centaine d’espèces disparaissent chaque jour, et la cadence ne fait que s’accélérer. Une situation catastrophique, qui semble parfois éloigné de nos vies quotidiennes.

Pourtant, rien n’est plus faux. Sans biodiversité, l’humain ne peut survivre. Et on vous explique pourquoi.

La biodiversité : kesako ?

Tout d’abord, un rapide rappel de ce qu’est la biodiversité : la biodiversité est toute la diversité d’espèces vivantes que l’on trouve dans un milieu - la variété d'animaux, de plantes, de champignons et même de micro-organismes tels que les bactéries qui composent notre monde naturel.

Toutes ces espèces et tous ces organismes travaillent ensemble pour maintenir l'équilibre de l’écosystème et favoriser la vie.

En tant qu'êtres humains, nous sommes également un maillon de cette longue chaîne d'espèces différentes. Cela signifie que lorsqu'il y a une crise de la biodiversité, notre santé et nos moyens de subsistance sont également en danger.

En moyenne, nous utilisons 25 % de ressources naturelles de plus que ce que la planète peut produire. En conséquence, les espèces, les habitats et les communautés locales sont soumis à des pressions ou directement menacés (par exemple, perte d'accès à l'eau potable).

Humains, forêt, océan, animaux : tout est lié

Nous sommes désormais habitués à vivre dans une maison ou un appartement, à prendre la voiture ou le train pour aller travailler, à utiliser des smartphones et à regarder la télévision... bref, nous ne sommes pas vraiment en contact avec la vie sauvage.

Mais la réalité est que l'air que vous respirez, l'eau que vous buvez et les aliments que vous mangez ne peuvent exister que grâce à la biodiversité. Certains exemples sont évidents : sans plantes, il n'y aurait pas d'oxygène et sans abeilles, il n'y aurait pas de fruits ou de noix.

Certains exemples sont moins évidents : les récifs coralliens et les mangroves offrent une protection contre les cyclones et les tsunamis aux habitants des zones côtières tropicales, tandis que les arbres peuvent absorber la pollution atmosphérique dans les zones urbaines.

Les animaux jouent également un rôle important ! Les orangs-outans et les baleines ont peu de choses en commun, si ce n’est qu’ils ont une valeur inestimable pour leur habitat.

Les excréments des orangs-outans contiennent les graines des fruits et des plantes qu'ils mangent et se répandent ainsi dans la forêt. Cela permet à de nouveaux arbres de pousser, et préserve la forêt.

Les baleines jouent un rôle crucial dans le maintien de la santé de l’océan. Elles fertilisent les écosystèmes marins qu’elles traversent et soutiennent ainsi la vie marine qui y vit. Leurs excréments riches en fer contribuent à stimuler la production de phytoplancton. Ces minuscules plantes piègent environ 40 % de l'ensemble du dioxyde de carbone et produisent plus de la moitié de l'oxygène présent dans l'atmosphère.

Pourquoi la biodiversité est-elle en crise ?

Au niveau mondial, les gens consomment plus de nourriture que la Terre ne peut en produire. Surpêche, agriculture non durable, combustibles fossiles... les ressources de la planète sont en train de s'épuiser complètement. Par ailleurs, le changement climatique aggrave cette crise… Et vice-versa.

Reprenons notre exemple précédent. Le orang-outan a besoin de forêts riches pour se nourrir, se reproduire, se déplacer... Plus ces forêts sont petites, moins il y a de nourriture et moins il y a de nourriture, moins les orangs-outans peuvent survivre pour maintenir l’équilibre de ces forêts.

Il en va de même pour les baleines. En raison de la surpêche et du réchauffement climatique, il y a de moins en moins de nourriture pour les baleines. Les baleines ont donc plus de mal à survivre et il y a donc moins de baleines pour nous fournir de l'air pur.

C'est un cercle vicieux qu'il est urgent de briser !

Comment protéger la biodiversité ?

Il faut donner à la nature la possibilité de se reconstituer, ce qui peut se faire en la protégeant et en utilisant des « solutions fondées sur la nature ».

Nous pouvons nous-mêmes faire notre part en choisissant un mode de vie plus durable, en mangeant mieux ou en consommant mieux. Si nous travaillons tous ensemble, nous pouvons faire la différence.

Mais ça ne suffit pas. Le changement nécessite un engagement politique fort et des mesures concrètes de la part des entreprises et des gouvernements.

COP27, COP15 : le moment d’agir contre le changement climatique et la perte de biodiversité

D’ici la fin de l’année 2022, les dirigeant·es disposent de deux occasions pour inverser la perte de la nature et garantir un monde positif pour la nature, qui profitera aux humains et à la planète.

En novembre 2022 aura lieu la COP27 sur le changement climatique. Pour parvenir à des solutions efficaces, les décideurs et décideuses devront placer la nature au cœur de la prise de décision sur le climat.

Peu après ce sommet médiatisé s’organise la COP15, la conférence des Nations unies sur la biodiversité. À cette occasion, les principaux dirigeant·es détermineront les efforts mondiaux en faveur de la biodiversité pour la décennie à venir.

Le WWF exhorte les pays à redoubler d'ambition et à fournir un plan complet et scientifique pour la nature, prêt à être mis en pratique immédiatement. Car seul un monde vivant peut nous permettre de vivre décemment.

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