Le trafic lucratif et néfaste des animaux de compagnie exotiques en Europe

Le trafic lucratif et néfaste des animaux de compagnie exotiques en Europe

En Europe, la vente d'animaux de compagnie exotiques est strictement réglementée. Pourtant, de nombreux animaux entrent illégalement sur notre continent. Avec des conséquences dramatiques pour notre économie, notre santé et notre nature. Le WWF et TRAFFIC veulent changer cela et lancent une plateforme d’information sur les règles en vigueur en Europe. L’objectif ? Permettre aux citoyen·nes de ne plus participer involontairement à ce trafic funeste. 

Comme près de la moitié des européen·nes, vous avez peut-être chez vous un animal de compagnie. Chiens, chats et lapins, mais pas seulement : l'Union européenne (UE) est un marché majeur pour la vente d’animaux de compagnie exotiques, en particulier les reptiles, les oiseaux et les poissons (comme les pogonas, les aras et les poissons barbus-verre indien).  

Mais saviez-vous que leur commerce est régi par des règles strictes au sein de l’Union européenne ? Malgré cela, l’Europe se trouve aussi être une plaque-tournante d’un commerce illégal répandu. Et sans le vouloir, beaucoup de propriétaires d’animaux exotiques y participent, par manque de connaissance des règles en vigueur. 

Connaître la loi, essentiel pour éviter de participer au trafic 

Adopter un animal, quel qu’il soit, n’est jamais un acte anodin. Mais adopter un animal exotique l’est encore moins. Si l'idée vous a traversé l'esprit, il est essentiel d’apprendre, de reconnaître et de suivre les règles en vigueur.  

Il ne s'agit pas seulement de propriété responsable ; il s'agit de faire des choix éclairés pour se prémunir contre les risques liés à l'achat d'animaux exotiques, tels les dangers pour la nature, pour la santé et pour l’économie, mais aussi celui d’enfreindre la loi. 

La vigilance est donc de mise. Et si de nombreux animaux exotiques sont échangés légalement, le marché des consommateurs de l'UE reste une cible majeure pour les trafiquants cherchant à contourner les lois. Les trafiquants utilisent des plateformes de commerce en ligne, mais aussi les médias sociaux, les foires et les animaleries pour accéder à des consommateurs et consommatrices qui pourraient acheter un animal illégal sans le savoir. Connaître les règles est essentiel pour éviter de contribuer au trafic de faune sauvage. 

Des risques pour notre planète et notre avenir 

Le commerce illégal d'espèces sauvages génère chaque année des milliards d'euros de fonds illicites pour les trafiquants. Cette activité participe au déclin de la biodiversité, affecte négativement les moyens de subsistance humains et menace la sécurité du pays d’origine.  

Le trafic d'espèces sauvages présente également des risques sanitaires mondiaux. En effet, tous ces animaux ne passent par aucun contrôle vétérinaire. En plus, ce trafic constitue une menace pour la nature européenne en introduisant des espèces envahissantes qui pourraient menacer les écosystèmes existants. 

illegale handel in wilde dieren

Quelques cas concrets récents 

Entre 2018 et 2021, plus de 3 000 oiseaux, reptiles et amphibiens vivants ont été saisis dans l'UE chaque année. La plupart étaient destinés au commerce illégal d'animaux exotiques. 

En 2022, TRAFFIC, le WWF et l'IFAW ont surveillé des plateformes en ligne et des médias sociaux pendant plusieurs semaines dans cinq pays de l'UE (France, Allemagne, Italie, Pays-Bas et Espagne). Un total de 71 cas d'intérêt, contenant un total de 508 spécimens inscrits aux annexes I ou II de la CITES, ainsi que 34 spécimens d'espèces d'oiseaux chanteurs non inscrites à la CITES, ont été partagés avec les autorités chargées de l'application de la loi dans les pays concernés pour des enquêtes plus approfondies. La plupart de ces annonces en ligne étaient liées au commerce d'animaux exotiques. 

Un dernier : en 2022, EUROPOL, avec le soutien de TRAFFIC, du WWF et de la Guardia Civil espagnole, a coordonné une opération de cyberpatrouille européenne pour identifier les trafiquants d'animaux exotiques en ligne. 61 personnes et entreprises ont fait l'objet d'une enquête approfondie, entraînant au moins 84 saisies d'animaux sauvages et jusqu'à présent deux arrestations. 20 États membres de l'UE ont participé à cette opération, ainsi que six pays d'Amérique latine, dans le but de lutter de concert contre ce crime. 

Ensemble, nous avons tellement plus de poids pour lutter contre cette criminalité qui affecte la planète et ses habitant·es. Parlez-en autour de vous et renseignez-vous sur les règles en vigueur !  

Je découvre la plateforme d’information sur les animaux de compagnie exotiques. 

À propos du projet UNITE 
Le projet UNITE rassemble les efforts des autorités chargées de l'application de la loi, des ONG, des agences de l'UE et internationales, ainsi que du secteur financier et privé, pour lutter contre la criminalité environnementale. Il vise à neutraliser les réseaux criminels impliqués dans le trafic de déchets ou d'espèces menacées, y compris le commerce illégal de bois, en et via l'UE, et à récupérer les avoirs générés par ces activités illégales. 

Clause de non-responsabilité  
La campagne a été financée par le Fonds de sécurité intérieure de l'Union européenne - Police. Le contenu de cet article n'engage que ses auteurs et relève de leur seule responsabilité. La Commission européenne n'accepte aucune responsabilité quant à l'utilisation qui pourrait être faite des informations qu'il contient.