À la découverte des six parcs nationaux en Belgique
À la découverte des six parcs nationaux en Belgique
Quand on pense aux parcs nationaux, viennent immédiatement à l’esprit des noms comme le Yellowstone aux États-Unis ou le Serengeti en Tanzanie. Pourtant, la Belgique n’a rien à envier aux géants : elle aussi abrite des joyaux capables de faire battre le cœur des amoureux et amoureuses de nature. Plongeons ensemble dans le patrimoine naturel exceptionnel de notre pays.
Il y a bientôt vingt ans, en 2006, la Belgique proclame son premier parc national : la Haute Campine, dans le Limbourg. Il faudra attendre quinze ans pour que cinq autres territoires reçoivent à leur tour ce titre prestigieux : deux en Région wallonne, trois en Flandre.
Avec leurs mosaïques de paysages et leurs écosystèmes d’une grande richesse, nos six parcs nationaux cumulent de nombreux atouts, touristiques et écologiques. Au-delà de leur beauté, ils jouent un rôle essentiel dans la protection de la biodiversité et la lutte contre les effets du changement climatique. C’est pourquoi nous collaborons activement avec plusieurs d’entre eux – la vallée de la Semois, l’Escaut, la Haute Campine et Bosland – autour de projets de restauration d’habitats, de suivi de la faune sauvage et de sensibilisation à la valeur de notre patrimoine naturel. Vous ne connaissez pas encore bien vos voisins verts ? Suivez-nous, vous ne serez pas déçu·e.
Qu’est-ce qu’un parc national ?
Pour obtenir le titre de « parc national », un territoire délimité doit présenter une valeur naturelle et touristique exceptionnelle, sur une superficie d’au moins 5 000 hectares – à titre de comparaison, la forêt de Soignes couvre environ 4 400 hectares. Ce statut permet de bénéficier de moyens financiers conséquents pour préserver l’environnement tout en développant un tourisme durable. Un win-win pour la nature et les humains, et un vrai must pour la Belgique, intensément quadrillée par l’urbanisation et l’agriculture.

1. Le Parc national des Hoge Kempen - de la Haute Campine (province du Limbourg, Flandre)
Créé en 2006, le parc national de la Haute Campine, dans la province du Limbourg, couvre plus de 12 000 hectares de forêts de pins, bruyères pourpres, lacs, landes et dunes. Il s’agit de la plus vaste réserve naturelle de Flandre. Véritable hotspot de biodiversité, le parc abrite pas moins de 9 000 espèces de plantes et d’animaux – soit au moins un quart de toutes les espèces connues en Flandre.
Espèces remarquables : chevaux konik, chevaux de fjord norvégiens, le blongios nain, la coronelle lisse, la pie-grièche écorcheur…
Notre rôle : nous soutenons le fonds Bewild, qui encourage les étudiant·es universitaires à faire leur thèse sur la connectivité écologique et le réensauvagement dans et autour du parc.


2. Le Parc national de la Vallée de la Semois (provinces de Namur et du Luxembourg, Wallonie)
Le parc qu’on peut surnommer le poumon vert de l’Ardenne s’étend sur 29 000 hectares. Il alterne cours d’eau sinueux, forêts profondes et crêtes boisées. Et accueille, entre autres, la loutre ! C’est en effet le paradis pour cette espèce encore timide par chez nous : le parc compte pas moins de 690 km de rivières et ruisseaux. C’est aussi dans la Vallée de la Semois que vit un lynx depuis 2020. Suite à une étude scientifique, nous savons d’ailleurs que le parc possède le potentiel de voir s’installer durablement une population de lynx.
Ces deux espèces iconiques, le lynx et la loutre sont aussi d’importance capitale pour la biodiversité. En tant qu’espèces « parapluie », les préserver revient à protéger tout leur écosystème.
Espèces remarquables: la loutre, le lynx, le chat forestier, le castor, le martin-pêcheur, nombreuses espèces de chauves-souris dont la rarissime barbastelle d’Europe.
Notre rôle : la Semois est l’un de nos partenaires privilégiés. Nos actions se concentrent sur les la protection de la loutre et du lynx. Pour leur offrir un habitat riche et sain, nous travaillons sur la restauration d’habitats (77 hectares restaurés en 2024), la suppression d’espèces invasives, la plantation d’arbres, ainsi que l’amélioration de 13 frayères pour enrichir la diversité des rivières. Nous menons aussi des études paysagères pour identifier les zones à restaurer en priorité, les corridors écologiques à protéger et les conditions optimales pour la survie du lynx, en partenariat avec des centres de recherche universitaires.


3. Parc national de Bosland (Limbourg, Flandre)
Au nord-est du Limbourg, Bosland s’étend sur plus de 6 500 hectares – bientôt 10 000 – de forêts, landes, marais humides et dunes, dont le célèbre Sahara de Lommel. C’est ici que vit l’unique meute de loups de Flandre ! Façonné par un million d’années d’histoire naturelle et humaine, ce territoire abrite une biodiversité exceptionnelle. Aux côtés du loup, revenu après 150 ans d’absence, on y trouve les autres membres du « Big 5 » flamand (hibou grand-duc, sanglier, chevreuil, renard), et les « Magnificent 7 » (crapaud ailé, l'araignée Eresus sandaliatus, alouette des bois, couleuvre lisse, papillon nacré, engoulevent, martin-pêcheur).
Ses habitats variés jouent un rôle majeur dans la régulation du climat, la filtration de l’eau potable et la purification de l’air, tout en offrant un refuge vital pour la faune et la flore.
Espèces remarquables : le loup, le hibou grand-duc, le crapaud ailé, l'alouette des bois, l'engoulevent d’Europe…
Notre rôle : nous menons des études pour restaurer certaines zones du parc et évaluer les possibilités de réensauvagement, y compris la réintroduction d’espèces clés.


4. Le Parc national de la Vallée de l’Escaut (Flandre)
Entre Gand et Anvers, les 8 000 hectares de trésors naturels que forme le parc national suivent les méandres de l’Escaut (Schelde) sur des dizaines de kilomètres. Il s’agit d’un refuge essentiel pour les oiseaux migrateurs, les amphibiens, les poissons, les insectes aquatiques… et la loutre !
Ici, le fonctionnement fluvial a une particularité rare en Europe : elle monte et descend au gré des marées, comme la mer ! Deux fois par jour, l’eau se retire de l’estran (la zone qui est alternativement immergée et émergée), laissant place à un énorme garde-manger marécageux pour toutes sortes d’animaux. Ce paysage qui mêle eau douce et eau salée change donc tout le temps !
Le parc contribue aussi à la prévention des inondations et à la capture du carbone grâce à ses zones humides.
Espèces remarquables : le milan noir, la loutre, le castor, le courlis cendré, le blongios nain, le héron pourpré, l'aigle royal migrateur…
Notre rôle : avec le projet « Otterland », nous travaillons à l’épanouissement de la loutre et de son écosystème, en étudiant son habitat, en observant la biodiversité via des caméras, et en restaurant les zones dégradées.


5. Le Parc national de l’Entre-Sambre-et-Meuse (provinces de Namur et du Hainaut, Wallonie)
Situé entre les rivières Sambre et Meuse, le parc s’étend sur plus de 22 000 hectares. Et il a la particularité de réunir trois régions naturelles : la Fagne et ses bocages et zones humides, la Calestienne et ses collines calcaires, et l’Ardenne et ses forêts anciennes. Il conjugue donc forêts mixtes, friches industrielles reconverties, prairies humides et milieux agricoles diversifiés. C’est aussi le refuge de 80 % des espèces de plantes et d’animaux présents en Wallonie !
Espèces remarquables : le cincle plongeur, l’orchidée sauvage, la cigogne noire etla cigogne blanche, la sterne pierregarin (très rare en Wallonie !), le balbuzard pêcheur, le pygargue à queue blanche, la Gorgebleue à miroir...
Notre rôle : en collaboration avec Natagora, nous co-gérons la porte d’entrée du parc national : l’étang de Virelles, l’une des plus importantes zones humides de Wallonie. Entourés de roselières, prairies humides et forêts de chênes, ces 161 hectares forment un écosystème remarquable.


6. Le Parc national des Forêts du Brabant (Flandre)
Créé en 2023, ce parc englobe le bois de Halle, la forêt de Soignes et la forêt de Meerdaal, soit plus de 10 000 hectares de forêts robustes, d’arbres centenaires (certains ont plus de 6 000 ans !), de rivières sinueuses et de champs ouverts. On y dénombre plus de 20 000 hêtres et chênes sont monumentaux – aussi grands que des immeubles de 13 étages, et d’une circonférence de plus de trois mètres ! Les trois paysages sont reliés par les méandres naturels de la Dyle, de la Lasne et de l’Ijse. Ce maillage en fait un paysage résilient face aux aléas climatiques et riches en biodiversité… et une ceinture verte idéale pour faire respirer la capitale.
Espèces remarquables :l' anémone sylvie, la jacinthe des bois, le blaireau, le lérot, le bruant jaune…


Un réseau vital pour la nature et pour nous
Ces six parcs nationaux forment un réseau puissant au service de la biodiversité, du climat, de la régulation de l’eau et du bien-être humain. Chacun, avec ses paysages et son patrimoine naturel uniques, enrichit la toile écologique belge. Avec nos partenaires, des deux côtés de la frontière linguistique, nous œuvrons pour en faire des bastions de nature résiliente, durable… et accessible à toutes et tous.
Inscrivez-vous à notre newsletter mensuelle