Repéré chez nous : le grèbe à cou noir

Repéré chez nous : le grèbe à cou noir

Reconnaissable en un clin d’œil à son plumage noir et or, le grèbe à cou noir est pourtant assez méconnu. Au printemps, ce petit pêcheur revient du Sud, où il a passé l’hiver avec sa colonie. Le photographe belge Michel d’Oultremont nous emmène à la rencontre de ce champion de l’apnée.

Contenu proposé en collaboration avec Michel d’Oultremont - Chaque mois, nous vous emmenons désormais à la découverte d’un animal à observer en Belgique en vous promenant en pleine nature. À travers l’œil aiguisé du jeune photographe animalier belge Michel d’Oultremont couronné de nombreuses reconnaissances internationales, apprenons à nous émerveiller de l’incroyable diversité et de la beauté qui nous entoure.

Portrait Michel d'Oultremont
Michel d'Oultremont

Le portrait : le grèbe à cou noir, ce pêcheur méconnu

Le grèbe à cou noir est un oiseau pêcheur migrateur, qui plonge pour trouver sa nourriture. Et quel plongeon ! « Ce que je trouve incroyable chez le grèbe, c’est le temps qu’il peut rester sous l’eau. Les jours d’affut, je le suis toute la journée. Quand il plonge, on ne sait jamais où il va sortir, et ça peut prendre plusieurs minutes. On pense qu’il va aller dans une direction et d’un coup, trois minutes après il ressort dans ton dos… Et tu ne comprends pas comment il a fait. », s’amuse Michel d’Oultremont.

Plus petit et moins commun qu’un canard col vert, il est facilement identifiable grâce à son plumage estival : il est presqu’entièrement noir, avec des plumes dorées sur son flan et qui partent de son œil rouge. En période hivernale, il perd ses belles couleurs.

grèbe à cou noir

Le grèbe a besoin d’une alimentation variée : larves, tritons, insectes, voire petits poissons. Pour continuer à trouver cette variété en toute saison, il migre en hiver. Il descend parfois jusqu’en Espagne ou même en Afrique, et revient au printemps.

On ne le trouve pas sur tous les plans d’eau, parce que ses exigences sont élevées : en plus d’un menu opulent, il lui faut aussi une profondeur d’au moins un mètre. « Son exigence, c’est ce qui le malmène. Il faut qu’il trouve l’endroit parfait, notamment pour sa nidification, et ce n’est pas une mince affaire pour lui. »

Il vit en colonies, parfois jusqu’à 40 couples. « Il y a des interactions sociales incroyables. Mais ils se cachent souvent dans les roseaux donc on ne les voit pas tous d’un coup. »

Du reste, il existe assez peu de connaissances sur ce petit oiseau. « Personne ne sait vraiment qui il est ou parfois même qu’il existe, pourtant il est magnifique. Il a toute sa place dans notre paysage belge ! », insiste Michel.

Repéré en avril : le grèbe à cou noir sur sa plateforme d’accouplement

En avril, cet oiseau exclusif en amour commence sa parade amoureuse. « Et il peut se montrer très jaloux si un autre mâle s’approche de sa femelle. Il peut y avoir des combats, car ils sont territoriaux, même s’ils vivent en colonie » Une fois le couple formé, ils se choisissent une plateforme de végétation qui flotte pour s’accoupler.

Arrive ensuite la construction du son nid. La seule pondaison de l’année a lieu vers le mois de mai. Les œufs éclosent en juin.

Grèbe à cou noir

Protéger le grèbe à cou noir

Il y a peu de choses à faire pour protéger le grèbe à cou noir. Ce que l’on sait, c’est qu’il a besoin de marais assez profonds, avec de la roselière ou autres végétations. Et qu’il a besoin d’une grande variété de nourriture. Mais il n’a pas besoin d’être ravitaillé de façon artificielle.

« Et à part ne pas le déranger, on ne peut pas vraiment donner des conseils pour le protéger. Principalement parce qu’on ne comprend pas exactement ses besoins. Il y a des années où, à un même endroit, il niche, et d’autres années non. Et on ne sait pas pourquoi. »

L’important est donc de conserver ces zones humides intactes, afin de permettre au grèbe à cou noir, mais aussi à des centaines d’autres espèces, de conserver un habitat adéquat.

Grèbe à cou noir

La photo du grèbe à cou noir : un contre-jour improvisé

« C’est une image que j’ai faite par hasard ! J’étais dans un marais et je ne trouvais pas grand-chose : pas de grèbes, pas d’oies, même pas de pas de canards. C’était en fin de journée, et les derniers rayons du soleil se reflétaient sur l’eau. Pour rentrer à ma tente, j’ai marché un quart d’heure dans l’eau avec mes bottes de pêcheur. Il commençait à faire noir, et en cours de route, d’un coup il est apparu à dix mètres de moi. J’ai sorti l’appareil photo sans faire aucun réglage. Je n’avais pas le temps ! Mais, coup de chance, les réglages étaient parfaits. J’ai à peine eu le temps de faire trois photos, puis il a plongé. Et je ne l’ai jamais vu ressortir… », se souvient Michel d’Oultremont.

Grèbe à cou noir
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MICHEL D'OULTREMONT, PHOTOGRAPHE ANIMALIER
ORIGINAIRE DU BRABANT-WALLON, MICHEL D’OULTREMONT EST UN PHOTOGRAPHE ANIMALIER PASSIONNÉ DE FAUNE SAUVAGE. DEPUIS L’ENFANCE, IL CAPTURE L’INSTANT SAUVAGE, SANS RETOUCHER SES PHOTOS. PUBLIÉ DANS LES PLUS PRESTIGIEUX MAGAZINES ANIMALIERS, MICHEL D’OULTREMONT COLLECTIONNE LES RÉCOMPENSES INTERNATIONALES DONT LE « RISING STAR AWARD » DU WILDLIFE PHOTOGRAPHER OF THE YEAR, REMPORTÉ À DEUX REPRISES. IL COLLABORE DÉSORMAIS AVEC LE WWF, AFIN DE FAIRE DÉCOUVRIR LES JOYAUX DE NOTRE FAUNE SAUVAGE ET DONNER ENVIE À TOUTES ET TOUS DE PROTÉGER CETTE NATURE FRAGILE ET MAGNIFIQUE DONT NOUS AVONS TOUTES ET TOUS BESOIN.