L’éléphant de forêt d’Afrique, arme naturelle contre le changement climatique

L’éléphant de forêt d’Afrique, arme naturelle contre le changement climatique

Une nouvelle étude chiffre à quel point les éléphants de forêt d’Afrique aident à lutter contre le changement climatique. Ils permettent d’entretenir durablement certaines des forêts qui absorbent le plus de CO₂ en Afrique. La sauvegarde de ces géants en danger critique d’extinction s’avère donc être une urgence absolue.

L’éléphant, c’est un peu le premier de classe du règne animal. Intelligent, doté d’une incroyable mémoire, omniprésent dans l’imaginaire collectif, essentiel au tourisme et à son milieu, il coche toutes les cases.

Sauf celui de se porter bien. En particulier l’éléphant de forêt d’Afrique : en danger critique d’extinction, son avenir est incertain. Or, nous savions déjà que la disparition du « jardinier des forêts » serait catastrophique pour son écosystème.

Mais une récente étude scientifique (parue dans Proceedings of the National Academy of Sciences (PNAS)), a désormais calculé précisément ce que sa disparition coûterait à notre planète. Résultat ? Perdre l’éléphant de forêt d’Afrique nous coûterait très, très cher.

L’éléphant, ce jardinier essentiel des forêts

Aujourd’hui, l’éléphant de forêt d’Afrique veille sur la deuxième plus grande forêt équatoriale du monde. Si ces géants venaient à disparaître… cette forêt perdrait entre six et neuf pourcents de sa capacité à capter le carbone atmosphérique ! Conséquence : une augmentation du réchauffement planétaire.

On vous explique : les éléphants de forêt africains vivent en groupes familiaux comptant jusqu'à 20 individus. Ils se nourrissent de feuilles, d'herbes, de graines, de fruits et d'écorces d'arbres à faible densité de carbone. Et tout cela, vous pouvez bien l’imaginer, influe beaucoup sur leur milieu.

D’un côté, ils mangent les fruits d'arbres qui produisent du bois "lourd", c'est-à-dire qui absorbent beaucoup de CO₂ . Après leur digestion, les éléphants rejettent ces graines en grande quantité dans leurs excréments. A terme, ces graines germées permettront donc de créer une nouvelle génération d'arbres à forte capacité d'absorption de carbone.

D’un autre côté, ils se nourrissent des petits arbres qui, très nutritifs, poussent vite et captent peu de CO₂.

Ainsi, les éléphants de forêt d’Afrique font le tri : ils mangent ou écrasent les arbres qui absorbent peu de CO₂, et stimulent la pousse des arbres qui en captent énormément. 

Sans éléphants, tout ce travail d’architecte paysager ne serait pas accompli…

Éléphant de forêt d’Afrique, en danger critique d’extinction depuis 2021

Jusqu’en 2021, l’Union internationale pour la conservation de la nature (IUCN) considérait l’éléphant d’Afrique comme une seule et même espèce. Celle-ci était listée comme « vulnérable ». Depuis, les scientifiques se sont accordés pour diviser l’espèce en deux : l’éléphant de savane d’Afrique et l’éléphant de forêt d’Afrique.

Plus petit que son cousin des savanes, l’éléphant de forêt est aussi plus discret, et se reproduit plus lentement. Son état est aussi plus critique.

En effet, l’éléphant de forêt d’Afrique, largement pourchassé pour ses défenses et sa viande, est désormais listé comme espèce en danger critique d’extinction. Sa sauvegarde est donc essentielle, et urgente.

Que fait le WWF pour l’éléphant de forêt d’Afrique ?

Si des petites populations d’éléphant de forêt d’Afrique survivent au Cameroun, en République centrafricaine, en Guinée équatoriale et en Côte d’Ivoire, le dernier vrai bastion de l’éléphant de forêt d’Afrique se situe au Gabon et en République du Congo.

C’est dans ce dernier pays que le WWF-Belgique concentre sa force d’action. Car le Parc national de Ntokou Pikounda (427 200 hectares) et ses forêts environnantes font partie des écosystèmes les plus intacts du Bassin du Congo. Plus de 500 éléphants de forêt y trouvent refuge.

Là-bas, nous cogérons le parc en incluant les communautés locales. Nous soutenons également la lutte contre le braconnage.

« Jusqu’en 2018, le parc n’était pas surveillé. Les braconniers entraient comme ils voulaient. Aujourd’hui, la différence est déjà notable : les animaux sauvages repeuplent le parc. Il nous faut protéger ce joyau naturel à tout prix. », souligne Pauwel De Wachter, gestionnaire de projet.

Ainsi, nous aidons à préserver l’une des populations d’éléphants de forêt d’Afrique, essentielles pour l’avenir d’une planète saine.

Résultat de l'un de nos pièges photographiques à Ntokou Pikounda

Vous pouvez participer à sa sauvegarde en soutenant nos actions par un don mensuel.