Ils étaient 3 200 en 2010, 3 890 en 2016… Aujourd’hui, les tigres sauvages sont au nombre de 5 574 ! Une véritable victoire de conservation, bien que les efforts soient loin d’être terminés.

Cet été, nous avons reçu des nouvelles encourageantes du front de la conservation : le nombre de tigres sauvages connait une hausse mondiale. Depuis 2010, leur nombre a presque doublé. Aujourd’hui, ils sont 5 574 (chiffre officiel du Global Tiger Forum) !

Ce résultat est le fruit d’une collaboration transnationale initiée lors du Sommet du Tigre à Saint-Pétersbourg, en 2010. Car à ce moment-là, le tigre sauvage est au bord de l’extinction : il n’en reste plus que 3 200, soit 95 % moins qu’un siècle plus tôt. La sentence est sans appel : sans action drastique et collective pour changer son destin, l’espèce emblématique est condamnée à s’éteindre de façon imminente.

Une véritable course contre la montre se lance. Plusieurs grandes organisations de protection de l’environnement, dont le WWF, et 13 pays d’Asie s’engagent alors à inverser cette tendance macabre.

13 ans plus tard, nous pouvons largement saluer l’avancée réalisée.

Des résultats différents selon les régions

La situation des tigres dans les pays de l'aire de répartition des tigres en Asie du Sud est particulièrement remarquable. Depuis 2010, l'Inde et le Népal ont réussi à doubler leurs effectifs. Au Bangladesh, en Russie et au Bhoutan, les populations de tigres montrent également des signes de stabilité et de croissance. La Chine, elle, travaille activement à rétablir les populations de tigres dans des zones spécifiques. Enfin, la Malaisie a créé la première « réserve de tigres » d’Asie du Sud-Est.

Malheureusement, certains pays restent dans le rouge. C’est le cas de la majorité des pays d’Asie du Sud-Est. Au Laos et au Vietnam par exemple, le tigre risque l’extinction locale. Et le Cambodge n’a plus vu de tigre sauvage depuis 2007.

Destruction de l’habitat : une menace qui persiste

Même dans les régions où le tigre se porte mieux, son habitat, lui, ne cesse de se faire détruire. Le tigre sauvage reste condamné à évoluer dans 5 % de son aire de répartition historique. Ces derniers refuges, outre leur taille, présentent aussi le désavantage d’augmenter la promiscuité avec les humains. Résultat : les conflits, ainsi que le risque de braconnage augmentent.

Pour espérer sauver le tigre sur le long terme, nous devons nous atteler à la connectivité et la restauration des paysages sauvages. Et ce, en collaboration avec les communautés locales et autochtones.

2034, prochaine Année lunaire du Tigre

D’ici la prochaine Année lunaire du Tigre, nous avons du pain sur la planche. Nous nous attaquerons particulièrement aux menaces conjointes que sont la perte d’habitat et les conflits avec les humains.

Avec quatre objectifs principaux :

1. Connecter et étendre les habitats du tigre : nous soutiendrons la réintroduction de tigres dans des sites clés de leur aire de répartition historique, et aiderons à sécuriser les corridors de déplacement naturels afin que les tigres puissent se déplacer librement. Nous travaillerons également à la mise en place de systèmes efficaces de gestion des zones protégées.
2. Améliorer la coexistence : nous sommes convaincus que les avantages de la conservation du tigre doivent l’emporter sur les coûts de vivre avec l’animal. Nous veillerons donc à ce que les paysages du tigre contribuent de manière significative au développement socio-économique, au bien-être des communautés et à l'égalité des genres. Les collectivités locales seront des partenaires essentielles au cœur des efforts de conservation.
3. Stopper l’exploitation : nous continuerons à lutter contre le braconnage et le commerce illégal de tigres et de leurs proies.
4. Débloquer des fonds : nous voulons renforcer la volonté politique, les investissements financiers et le soutien de la société civile en faveur de la conservation des tigres.

Pour réaliser tout cela, nous avons aussi besoin de vous. Comment ? Vous pouvez symboliquement adopter un tigre et ainsi, soutenir un monde où le tigre sauvage garde son titre de « roi de la jungle ».

Bien que des défis subsistent, les résultats encourageants nous rappellent qu'avec détermination et action stratégique, nous pouvons œuvrer pour un monde où les tigres sauvages continueront de prospérer.