COP27 : le WWF demande des avancées essentielles pour éviter une catastrophe climatique

COP27 : le WWF demande des avancées essentielles pour éviter une catastrophe climatique

Alors que le sommet sur le climat (COP27) s'est ouvert ce dimanche en Égypte, à Sharm-El-Sheikh, le WWF appelle à un passage des promesses abstraites aux actions concrètes. L'organisation avertit les dirigeant·es que la crise climatique va plus vite que la réponse que nous y apportons globalement. Et que des personnes dans le monde entier subissent les conséquences catastrophiques de l'inaction.

L'année 2022 a à nouveau été marquée par de graves sécheresses, des pénuries d'eau et des incendies de forêt en Europe, des inondations sans précédent qui ont submergé un tiers du Pakistan, ainsi que des vagues de chaleur et tempêtes tropicales de plus en plus nombreuses qui ont dévasté d'autres régions du monde. Le WWF appelle les parties à conclure pendant la COP27 des accords décisifs sur l'adaptation et le financement des pertes et dommages subis en raison de ces événements destructeurs. Les pays et les communautés les plus vulnérables ont un besoin urgent de soutien en raison de ces catastrophes. Il est essentiel que la communauté internationale se rassemble pour les aider à s'adapter, à renforcer leur résilience et à faire face aux coûts injustes de la crise climatique.

Ecart énorme entre ce qui est nécessaire, les promesses et l’action

Malgré la promesse faite lors de la COP26 à Glasgow, seuls 24 pays ont soumis des plans climatiques nationaux adaptés. Avec es plans combinés, nous nous dirigeons vers un réchauffement de 2,5° d'ici à la fin du siècle, ce qui représente une légère amélioration par rapport aux 2,7° qu’annonçaient les plans climatiques nationaux lors de la précédente COP. Dans l'ensemble, il reste un écart énorme entre ce qui est nécessaire, ce que les pays ont promis et ce qui se passe réellement en termes de réduction des émissions, de renforcement de la résilience et de soutien aux pays à faible revenu. Alors que la demande de soutien financier pour permettre aux pays de s'adapter aux catastrophes climatiques est croissante, les financements n'augmentent qu’au goutte à goutte. 

Déborah Van Thournout, porte-parole du WWF-Belgique, déclare : "L'ampleur de la dégradation du climat augmente de façon spectaculaire, détruisant des vies et des moyens de subsistance et accélérant la perte de biodiversité. Nous sommes loin de pouvoir limiter le réchauffement à 1.5°C, mais le temps presse et chaque dixième de degré compte. Des mesures drastiques doivent être prises maintenant pour éviter des dommages terribles et irréversibles à nos sociétés."

L'Afrique se réchauffe 1,5 fois plus vite que la moyenne mondiale

Selon le WWF, il est essentiel que cette COP, qui se déroule sur le continent africain, délivre des résultats significatifs pour les populations qui y vivent. Bien que l'Afrique ne représente que 4 % des émissions globales, elle est exposée de manière disproportionnée aux effets du changement climatique, car on estime actuellement que le continent se réchauffe 1,5 fois plus vite que la moyenne mondiale. Les pays industrialisés doivent de toute urgence respecter et intensifier leurs engagements en matière d'aide financière, de technologie et de renforcement des capacités en faveur de l'Afrique si l'on veut que le continent soit résilient face au changement climatique d'ici à 2030.

La nature fait partie de la solution

Le WWF demande également que la nature joue un rôle plus important dans les négociations cette année. La crise climatique entraîne la perte de la nature, et la destruction des écosystèmes naturels alimente à son tour la crise climatique. Mais la nature fait partie de la solution. Le WWF appelle les dirigeants à intégrer des solutions basées sur la nature dans l'action climatique et à créer une dynamique avant le sommet sur la biodiversité, la COP15, qui se tiendra à Montréal en décembre.

Plus précisément, des investissements à grande échelle sont nécessaires pour protéger et restaurer les écosystèmes naturels tels que les zones humides, les forêts et les cours d'eau. Dans les zones tropicales et subtropicales, la protection et la restauration des forêts de mangroves, par exemple, sont d’une importance capitale, car plusieurs centaines de millions de personnes vivant dans les zones côtières en bénéficieront.

Forger un avenir plus sûr et limiter le réchauffement

Alors que le sommet se déroule dans un contexte de tensions géopolitiques et d'un intérêt accru pour la sécurité énergétique dans le monde, le WWF appelle les pays à travailler ensemble pour forger un avenir plus stable et plus sûr, à travers une transformation profonde du secteur énergétique. Elle nous permettra de mettre fin à notre dépendance aux combustibles fossiles et de diminuer drastiquement nos émissions pour d’assurer un l’objectif indispensable de limiter le réchauffement de la planète sous la barre d’un degré et demi.

Les priorités identifiées par le WWF pour une issue favorable en Egypte :

Pertes et dommages

Chaque année, la crise climatique entraîne des milliards de dollars de pertes et de dommages, souvent dans des pays où les émissions historiques ont à peine contribué à la crise climatique. Avec l'aide de l'organe de dialogue créé lors de la COP26 à Glasgow, les parties devraient se mettre d'accord sur la mise en place d'un mécanisme de financement des pertes et dommages avec des fonds concrets sur la table.

Atténuation

Les parties devraient donner la priorité à la mobilisation de la volonté politique, des ressources financières et des réponses institutionnelles nécessaires à une réelle transformation sectorielle, y compris l’élimination progressive de l'utilisation des combustibles fossiles. À cette fin, il convient d'adopter un programme de travail solide en matière d'atténuation du réchauffement.

Adaptation

En ce qui concerne l'adaptation, la COP27 devrait s'appuyer sur l'engagement pris lors de la COP26 de doubler au minimum les ressources financières pour l'adaptation au changement climatique. Nous devrions également nous engager à allouer 50 % du financement public du climat à l'adaptation. Ces deux objectifs peuvent être atteints grâce à une feuille de route sur le financement de l'adaptation, assortie d'un mécanisme de responsabilisation.

Transition énergétique

L'efficacité énergétique et les économies d'énergie constituent les moyens les plus efficaces de faire face à la crise énergétique. La décision relative au Pacte de Glasgow invite les parties à intensifier rapidement la mise en œuvre de mesures de production d'énergie propre et d'efficacité énergétique. Nous avons besoin de voir des annonces montrant que les pays et les entreprises progressent rapidement vers ces objectifs.

Solutions fondées sur la nature

Les parties doivent reconnaître la contribution cruciale de la nature au maintien du réchauffement en dessous de 1,5°C et au renforcement de la résilience aux impacts climatiques. Les solutions fondées sur la nature pour l'atténuation et l'adaptation devraient être intégrées dans les résultats officiels de la conférence. 

Société civile

Le WWF croit fermement que l'organisation de toutes les COP devrait être basée sur le plein accès et la participation effective de la société civile. Le WWF souligne l'urgence et l'importance d'un processus décisionnel international inclusif en matière de climat. Sans la société civile, il est impossible pour le monde d'atteindre les objectifs et les engagements fixés à Paris et à Glasgow. La participation des personnes qui détiennent et portent directement les connaissances des questions liées au climat est fondamentale pour trouver des solutions à l'échelle des gouvernements et de la société afin de faire face à la double crise du climat et de la biodiversité.

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