La 30e Conférence des Nations unies sur les changements climatiques (COP30) se tiendra du 10 au 21 novembre 2025 à Belém, aux portes de l'Amazonie brésilienne. 2024 a battu tous les records : pour la première fois, la température moyenne mondiale a dépassé +1,5 °C par rapport à l'ère pré-industrielle. Et 6,7 millions d'hectares de forêts ont été détruits : plus de deux fois la superficie de la Belgique ! Aucune partie du monde n'est épargnée par les effets du changement climatique. Chaque dixième de degré compte pour les humains et la nature.
Une fois par an, les pays signataires de la CCNUC (Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques) se rassemblent lors d'un rendez-vous crucial : le seul moment de l'année où l'accent est mis sur l'action climatique.
La COP30 réunira à Belém, au Brésil, les gouvernements de près de 200 pays dans le but d'accélérer les efforts mondiaux pour lutter contre la crise climatique. Car les effets catastrophiques du changement climatique sont déjà là, et ce n'est encore que le début.
Le WWF y sera présent pour faire pression sur les gouvernements afin qu'ils tiennent parole. Nous ne pouvons plus attendre.
Pourquoi la COP30 est-elle importante ?
Dix ans après l’Accord de Paris, le monde se réunit à nouveau pour faire le point : où en sommes-nous vraiment dans la lutte contre le changement climatique ?
En 2015, l'Accord de Paris prévoyait de limiter le réchauffement planétaire à +1,5°C par rapport à l'ère pré-industrielle. Pourtant, nous venons de vivre la décennie la plus chaude jamais enregistrée. L'année 2024 en est l'apothéose funeste, dépassant pour la première fois le seuil critique des 1,5°C.
Si des progrès ont été accomplis - notamment une réduction d’un degré dans les projections de réchauffement futur - ils restent largement insuffisants. Le changement climatique provoque déjà des catastrophes qui mettent en péril la vie de milliards de personnes. Chaque retard dans l’action aggrave la crise.
Cette conférence ne devrait pas déboucher sur un nouvel accord majeur : elle est avant tout considérée comme une COP de la mise en œuvre, où les pays doivent transformer leurs engagements en actions concrètes. Sur le plan symbolique, en revanche, la COP30 revêt une importance particulière. Organisée à Belém, aux portes de l’Amazonie, elle place au centre du débat le rôle essentiel des peuples autochtones et des forêts tropicales dans la lutte contre la crise climatique.
La COP30 sera notamment marquée par le lancement du Fonds pour les Forêts Tropicales (Tropical Forests Forever Fund), le plus grand mécanisme de financement jamais mis en place pour la protection des forêts. Ce fonds vise à indemniser les pays pour la préservation de leurs forêts tropicales, en réservant 20 % des ressources aux peuples autochtones. Soutenir financièrement les pays forestiers constitue un levier décisif pour protéger la nature et le climat.
Nos exigences pour la COP30
Pour garantir un avenir vivable, le WWF appelle les dirigeant·es du monde entier à intensifier l’action climatique dans cinq domaines clés :
- Fermer l’écart : aligner les plans climatiques nationaux (NDC) sur l’objectif de +1,5 °C et les traduire en actions concrètes.
- Financement climatique : mobiliser des fonds suffisants et équitables pour soutenir l’action climatique et la protection des forêts tropicales.
- Sauver les forêts tropicales : intégrer pleinement la lutte contre la déforestation et la dégradation des écosystèmes dans les négociations climatiques et créer un cadre « climat et nature ».
- S’adapter au changement climatique : renforcer les financements pour l’adaptation et rendre opérationnel l’Objectif mondial d’adaptation (Global Goal on Adaptation).
- Accélérer la transition énergétique : convenir d’un calendrier de sortie des énergies fossiles, tripler la capacité des énergies renouvelables et doubler l’efficacité énergétique d’ici 2030.
« C’est un moment historique pour le financement de la nature et du climat », déclare Kirsten Schuijt, Directrice générale du WWF International.
Les émissions mondiales doivent être réduites de près de moitié d’ici 2030 pour préserver une planète habitable. Nous arrivons à court de temps, mais pas de solutions. C'est une question de choix. Agir dès maintenant pour le climat permettrait d'éviter les pires effets du changement climatique, mais aussi de bâtir des communautés plus saines, des économies plus fortes et un avenir plus sûr.
Accélération du changement climatique
Inondations, vagues de chaleur, incendies, tempêtes et sécheresses : chaque partie du globe ressent déjà les conséquences de l’inaction politique en matière de climat. Les dernières données scientifiques du groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) confirment d’ailleurs que le changement climatique évolue plus vite que nous. Et qu’il pousse les écosystèmes et les communautés jusqu’à leurs limites.
Des dommages encore plus graves et irréversibles pour la société et les écosystèmes sont à venir si nous atteignons et dépassons 1,5°C de réchauffement. De ce fait, chaque fraction de degré compte maintenant pour protéger les humains et la nature.
Nature, climat : même combat !
Nous subissons actuellement une double crise : celle de la perte de biodiversité et celle du changement climatique, qui se renforcent mutuellement dans un cycle vicieux infernal.
Si nous continuons de traiter ces urgences comme deux questions distinctes, aucun problème ne sera abordé efficacement. Il est donc vital que les gouvernements placent la nature au cœur de la prise de décision sur le climat.
En effet, la nature a un rôle crucial à jouer dans l'atténuation du changement climatique, et particulièrement sur le renforcement de la résilience au climat, puisque le réchauffement est d’ores et déjà là.

Comment agir en tant que citoyen·ne ?
Actualités

La taille moyenne des populations d’animaux sauvages a connu un déclin catastrophique de 73% en seulement 50 ans
Entre 1970 et 2020, la taille moyenne des populations d'espèces sauvages suivies a diminué de 73 %. C'est ce que révèle le nouveau Rapport Planète Vivante du WWF
En savoir plus
La COP16 se termine de manière décevante, mais la Belgique prend des engagements
196 pays ont participé à la conférence sur la biodiversité COP16 à Cali, en Colombie. En résumé : la COP16 se termine de manière décevante. L'ambition affichée n'est pas à la hauteur de l'urgence.
En savoir plus



