La 29e Conférence des Nations unies sur les changements climatiques (COP29) se tiendra du 11 au 22 novembre 2024 à Bakou, la capitale de l'Azerbaïdjan. L'année écoulée a une fois de plus été marquée par de tristes records : l'été 2024 fut le plus chaud jamais enregistré. Nous avons aussi connu des sécheresses, des tempêtes et des inondations catastrophiques, qui ont dévasté des vies, des économies et des écosystèmes. Aucune partie du monde n'est épargnée par les effets du changement climatique. Chaque dixième de degré compte pour les humains et la nature.
Une fois par an, les pays signataires de la CCNUC (Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques) se rassemblent lors d'un rendez-vous crucial : le seul moment de l'année où l'accent est mis sur l'action climatique.
La COP29 réunira à Bakou, en Azerbaïdjan, les gouvernements de près de 200 pays dans le but d'accélérer les efforts mondiaux pour lutter contre la crise climatique. Car les effets catastrophique du changement climatique sont déjà là, et ce n'est encore que le début.
Le WWF y sera présent pour faire pression sur les gouvernements afin qu'ils tiennent parole. Nous ne pouvons plus attendre. Les récentes inondations en Espagne, en France et en Europe de l'Est l'ont démontré une fois encore.
Pourquoi la COP29 est-elle importante ?
Lors de la COP28, qui s'est tenue à Dubaï, les pays signataires ont énoncé des objectifs pour mettre en mouvement la transition énergétique, ainsi que pour s'adapter au mieux aux changements climatiques. Aujourd'hui, il s'agit de définir les moyens pour y parvenir.
L'enjeu principal de cette année se concentre donc autour du financement climatique des pays en développement. Car seul un financement à grande échelle permettra une action climatique à grande échelle. Or, pour l'instant, les pays ne tiennent toujours pas les promesses qu'ils ont faites précédemment.
"S'ils ne le font pas, l'objectif de l'Accord de Paris de limiter le réchauffement de la planète à 1,5 °C ne sera plus d'actualité d'ici quelques années et les 2 °C prendront leur place dans l'unité de soins intensifs", alerte le dernier rapport du PNUE (Programme des Nations unies pour l'environnement).
Le WWF souhaite que la COP29 soit la COP de la crédibilité climatique, où les mots, les promesses et les financements soient à la hauteur de la vitesse et de l'ampleur de l'action nécessaire pour prévenir les pires impacts de la crise climatique.
Pour cela, nous avons besoin :
- De faire converger les agendas du climat et de la nature, afin de garantir que les deux crises soient traitées en parallèle. La COP16 a déjà initié cette démarche.
- D'une finance verte. Aujourd'hui encore, la Belgique dépense au minimum 14 milliards d'euros en subsides aux énergies fossiles. Cela signifie que l'on subsidie notre insécurité ! Cet argent doit être alloué aux politiques climatiques et à la restauration de la nature.
- D’une mise en œuvre sur le terrain pour aller au-delà des promesses climatiques abstraites, avant qu'il ne soit trop tard.
Nos exigences pour la COP29
Pour une édition concluante de la COP, le WWF demande concrètement :
- Un accord sur un nouvel objectif de financement pour mettre en œuvre des plans compatibles avec le seuil de 1,5°C et lutter contre les effets du changement climatique.
- Des progrès démontrables vers de nouvelles contributions déterminées au niveau national (CDN) (et dans le cas de l'UE, les CDN communs à tous Etats-membres) qui limitent le réchauffement à 1,5oC et garantissent une transition juste et équitable vers l'abandon des combustibles fossiles.
- De nouvelles promesses de financement et de nouveaux engagements de la part des pays, en particulier pour l'adaptation et les pertes et dommages, ainsi que le respect des engagements et promesses antérieurs.
- Des signaux politiques d'une coopération internationale croissante, démontrant que la lutte contre le changement climatique est une priorité mondiale et nationale absolue.
- La création d'un groupe de travail sur le climat et la nature pour mettre en œuvre les décisions antérieures de la COP reconnaissant l'importance de la nature pour l'action climatique.
Accélération du changement climatique
Inondations, vagues de chaleur, incendies, tempêtes et sécheresses : chaque partie du globe ressent déjà les conséquences de l’inaction politique en matière de climat. Les dernières données scientifiques du groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) confirment d’ailleurs que le changement climatique évolue plus vite que nous. Et qu’il pousse les écosystèmes et les communautés jusqu’à leurs limites.
Des dommages encore plus graves et irréversibles pour la société et les écosystèmes sont à venir si nous atteignons et dépassons 1,5°C de réchauffement. De ce fait, chaque fraction de degré compte maintenant pour protéger les humains et la nature.
Nature, climat : même combat !
Nous subissons actuellement une double crise : celle de la perte de biodiversité et celle du changement climatique, qui se renforcent mutuellement dans un cycle vicieux infernal.
Si nous continuons de traiter ces urgences comme deux questions distinctes, aucun problème ne sera abordé efficacement. Il est donc vital que les gouvernements placent la nature au cœur de la prise de décision sur le climat.
En effet, la nature a un rôle crucial à jouer dans l'atténuation du changement climatique, et particulièrement sur le renforcement de la résilience au climat, puisque le réchauffement est d’ores et déjà là. La COP27 offre l'occasion de renforcer les solutions fondées sur la nature, déjà disponibles. Celles-ci pourraient nous permettre de réduire de plus de moitié les émissions d'ici à 2030 !
Actualités
La taille moyenne des populations d’animaux sauvages a connu un déclin catastrophique de 73% en seulement 50 ans
Entre 1970 et 2020, la taille moyenne des populations d'espèces sauvages suivies a diminué de 73 %. C'est ce que révèle le nouveau Rapport Planète Vivante du WWF
En savoir plusLa COP16 se termine de manière décevante, mais la Belgique prend des engagements
196 pays ont participé à la conférence sur la biodiversité COP16 à Cali, en Colombie. En résumé : la COP16 se termine de manière décevante. L'ambition affichée n'est pas à la hauteur de l'urgence.
En savoir plus(En)jeux climatiques : ces records du monde à ne pas battre
il existe des records qu’il ne faut surtout pas battre : les récents records climatiques. Car les températures anormales, la disparition de la nature et la fonte des glaces menacent notre survie à tous et à toutes. De tels records ont également été enregistrés en Belgique.
En savoir plusCes animaux qui nous aident à lutter contre le changement climatique
Au-delà d’être majestueux ou mignons, de nombreux animaux jouent un rôle vital dans leur écosystème. Mieux : certains contribuent à stabiliser le climat mondial. La baleine, l’éléphant et la loutre illustrent ainsi très bien à quel point la nature et le climat font partie du même combat. Sauver l’un, c’est sauver l’autre, et vice-versa.
En savoir plusComment agir en tant que citoyen·ne ?