La COP16 se termine de manière décevante, mais la Belgique prend des engagements
La COP16 se termine de manière décevante, mais la Belgique prend des engagements
Bruxelles, le 3 novembre 2024 - Le WWF salue les progrès réalisés lors de la COP16, mais prévient que le report de décisions clés pourrait entraver la pleine mise en œuvre du Cadre mondial pour la biodiversité. En rejoignant un groupe de « champions » qui vise notamment à intégrer la biodiversité dans tous les secteurs de l’économie, la Belgique signale son intention d'intensifier les efforts autour de la biodiversité.
Hier, 196 pays participant à la conférence des Nations unies sur la biodiversité COP16 à Cali, en Colombie, ont convenu de créer un nouveau fonds mondial, le « Fonds de Cali », pour partager équitablement les bénéfices issus des « informations de séquençage numérique sur les ressources génétiques » (DSI en anglais).
La décision relative à ce fonds stipule que les entreprises qui utilisent ces informations sur les ressources génétiques de la biodiversité dans leurs produits doivent verser une partie de leurs bénéfices ou de leurs revenus au fonds. Bien que les détails du versement restent à finaliser, il a été convenu que 50 % du fonds serait alloué aux peuples autochtones et aux communautés locales, soit directement, soit par l'intermédiaire des gouvernements. Cela permettra à ces communautés, y compris aux femmes et aux jeunes, de participer enfin aux bénéfices.
Des décisions importantes reportées
Après une négociation marathon de 24 heures, les discussions sur la création d'un nouveau fonds plus large pour la biodiversité ont été suspendues et reportées parce qu'il n'y avait plus assez de négociateurs dans la salle pour prendre des décisions. D'autres décisions importantes ont également été reportées. Cette situation risque de saper la confiance dans le cadre mondial pour la biodiversité de Kunming-Montréal et de compromettre sa mise en œuvre.
« Cette situation est inacceptable et nous concerne tous et toutes. La mission de stopper et d'inverser la perte de la nature d'ici 2030 n'était déjà pas évidente, et maintenant, nous nous éloignons dangereusement de notre objectif », a réagi Laurence Drèze, chargée de politique biodiversité au WWF-Belgique.
Un groupe de champions, dont la Belgique fait partie
Peu avant la fin de la COP16, les gouvernements nationaux d'un groupe de pays*, dont la Belgique, ont créé un « groupe de champions de l'intégration » (« Mainstreaming Champions Group » en anglais). Ce groupe vise à généraliser la prise de conscience et les efforts autour de la biodiversité. Ces pays souhaitent par exemple que les objectifs et les principes du Cadre mondial pour la biodiversité soient davantage intégrés dans tous les secteurs de l'économie mondiale.
Plan d'action
« En rejoignant ce groupe, la Belgique signale sa détermination à prendre en compte la biodiversité de manière ambitieuse dans des secteurs tels que l'alimentation, l'agriculture, l'énergie et la pêche », a précisé Laurence Drèze, chargée de politique biodiversité au WWF-Belgique. Ce signal doit maintenant être reflété dans la stratégie nationale pour la biodiversité, qui est actuellement toujours en cours de révision et qui devrait bientôt déboucher sur un plan d'action précis et mesurable qui indiquera clairement la contribution de la Belgique à l’objectif mondial d'arrêter et d’inverser la perte de biodiversité d’ici à 2030.
Les régions, dont la Wallonie et la Flandre, jouent un rôle important dans la réalisation des objectifs nationaux en matière de biodiversité. Elles doivent donc prévoir les ressources, y compris financières, pour y parvenir.
Note aux rédactions :
*Outre la Belgique, ces pays sont également membres du « Mainstreaming Champions Group » : Afrique du Sud, Allemagne, Colombie, Mexique, Canada, Chili, Costa Rica, Espagne, Fidji, Finlande, France, Géorgie, Mauritanie, Pérou, Portugal et Zambie. D'autres pays devraient bientôt rejoindre le groupe.
Contact Hans Moyson Media Relations Manager WWF-Belgique [email protected] +32 472 01 17 06 À propos du WWF (World Wide Fund for Nature) Depuis 60 ans, le WWF est l’une des principales organisations indépendantes de préservation de la nature et l’une des plus expérimentées. Il compte plus de cinq millions de membres, donateurs et donatrices, au sein d’un réseau mondial actif dans plus de 100 pays. Le WWF coopère avec d’autres acteurs et actrices pour mettre fin à la dégradation des milieux naturels sur la planète et œuvrer à un avenir où les humains vivront en harmonie avec la nature, par la conservation de la diversité biologique, la promotion d’une utilisation durable des ressources naturelles et la lutte contre la pollution et le gaspillage. Les 10 prochaines années seront cruciales pour aborder les principales menaces qui pèsent sur la nature et sur l’humanité. |