Bruxelles, le 6 mai 2025 - La loutre semble se plaire dans nos rivières. Un individu avait déjà été observé en octobre dernier à Willebroek, en province d’Anvers. Cette fois-ci, c’est dans une réserve naturelle voisine qu’un nouveau spécimen a été repéré via une caméra de surveillance de la faune cofinancée par le WWF.  

Le fait que la loutre fasse une nouvelle apparition dans la région de Willebroek est une excellente nouvelle, car l’animal reste très rare en Belgique. « Cela montre que nos efforts sur le terrain portent leurs fruits », réagit Céline De Caluwé, bioingénieure au WWF-Belgique. Le WWF et ses partenaires mettent tout en œuvre pour offrir à nos loutres les meilleures chances de survie. 

La circulation routière est l’une des plus grandes menaces des mustélidés : aux Pays-Bas, 25% de la population de loutres y succombe ainsi chaque année. « Pour éviter ces collisions autant que possible, il est crucial de garantir une bonne connexion entre les zones naturelles », explique Céline De Caluwé. Un « loutroduc » a donc été inauguré à Willebroek il y a quelques mois, à proximité de la réserve naturelle Broek De Naeyer. Ce passage sûr permet à la loutre de traverser la route en toute sécurité. Or cette réserve est située à côté du Blaasveldbroek, où les nouvelles images ont été enregistrées. Il est donc possible que cette loutre ait déjà utilisé ce passage ! 

Un habitat naturel connecté, restauré et accueillant 

Pour renforcer les chances des loutres belges, le WWF collabore avec de nombreux partenaires locaux et européens, en Flandre comme en Wallonie, dans la vallée de l’Escaut et de la Semois. Cela passe par un travail scientifique permettant d’en savoir plus sur la loutre dans notre pays, via la recherche de traces, le suivi par caméras et l’utilisation d’analyses ADN. Nous nous efforçons également de connecter les différents habitats de la loutre et de leur permettre ainsi de se déplacer plus facilement et en toute sécurité, vers et à l’intérieur de notre pays.  

Nous travaillons aussi ensemble à restaurer leur habitat, notamment en réhabilitant d’anciennes zones humides ayant été asséchées ou encore en végétalisant les berges des rivières. En parallèle, nous identifions les « points noirs » où le passage des loutres est presque impossible, afin d’y proposer des solutions : abaissement de la vitesse des voitures, installation de tunnels sous la route, berges artificielles permettant le passage sous les ponts...  

Espèce « parapluie » 

Une nature florissante et bien connectée bénéficie aussi à d’autres espèces, ce qui fait de la loutre une espèce « parapluie ». Sur les récentes images des caméras du Blaasveldbroek, on peut par exemple apercevoir un renard, un chevreuil et un castor. Protéger l’habitat de la loutre participe donc à sauvegarder de nombreuses autres espèces animales et végétales.  

Les nouvelles images de la loutre du Blaasveldbroek peuvent être téléchargées ici.

Le WWF travaille en Flandre dans le cadre du projet européen Interreg en partenariat avec :  Vlaamse overheid, Durme VZW, Eigen Vermogen van het Instituut voor Natuur- en Bosonderzoek;  Gemeente Breda, Limburgs Landschap, Provincie Antwerpen, Provincie Oost-Vlaanderen, Regionaal Landschap de Voorkempen, Regionaal Landschap Kempen en Maasland vzw, Regionaal Landschap Rivierenland, Regionaal Landschap Schelde-Durme, Stichting ARK, Vlaamse Milieumaatschappij, Waterschap Brabantse Delta, Zoogdiervereniging.  

Le WWF travaille en Wallonie en partenariat avec le Parc National de la Vallée de la Semois.