28 nouvelles espèces de poissons découvertes en Afrique
28 nouvelles espèces de poissons découvertes en Afrique
Malheureusement, 26% des espèces de poissons d'eau douce africaines sont menacées d'extinction
- Plus de 3 200 espèces de poissons d’eau douce ont été recensées en Afrique, dont 28 nouvelles espèces décrites rien qu’en 2024.
- L’Afrique affiche la plus forte consommation par habitant de poissons d’eau douce au monde : 2,56 kg par personne et par an, soit 28 % de plus que l’Asie.
- L’Ouganda et la Tanzanie sont respectivement les 6e et 7e plus grands producteurs mondiaux de poissons d’eau douce, principalement grâce au lac Victoria.
Bruxelles, le 10 juillet 2025 – À la veille d’une importante conférence sur les zones humides – la COP15 Ramsar qui se tiendra au Zimbabwe - le WWF publie aujourd'hui un nouveau rapport qui révèle que 26 % des espèces africaines de poissons d’eau douce évaluées sont menacées d’extinction. « Lorsque ces poissons disparaissent, ce sont bien plus que des espèces que nous perdons : nous perdons des moyens de subsistance, l’équilibre d'écosystèmes et leur capacité d’adaptation face au changement climatique... » explique Veerle Hermans du WWF.
Quand on parle de biodiversité africaine, on pense aux animaux emblématiques de la savane — lions, éléphants, girafes, hippopotames... Mais il y a fort à parier que personne, ou presque, n’aura cité les poissons d’eau douce. Et pourtant ! Un nouveau rapport du WWF recense pas moins de 3 281 espèces de poissons vivant dans les rivières et lacs africains. Et ce n’est qu’une estimation : chaque année, la science continue d’en découvrir. Rien qu’en 2024, 28 nouvelles espèces ont ainsi été décrites. Souvent négligés dans les discussions mondiales sur la conservation, les poissons d’eau douce africains sont pourtant d’une valeur écologique exceptionnelle.
Une diversité époustouflante
Le rapport met en lumière des espèces extraordinaires telles que :
- Le dipneuste africain, qui sait respirer de l’air mais aussi survivre enterré pendant plusieurs années de sécheresse ;
- Les poissons killis, dont les œufs déposés dans la boue sont capables de suspendre leur développement en attendant que les pattes des éléphants ou d’autres herbivores ne les transportent vers d’autres points d’eau ;
- Les bichirs, véritables « fossiles vivants », dont la lignée précède celle des dinosaures ;
- Le poisson tigre africain, qui peut bondir hors de l'eau pour attraper les hirondelles rustiques en plein vol ;
- Les poissons-éléphants, une famille carnivore qui compte 232 espèces et utilise des champs électriques pour repérer proies, obstacles et partenaires dans l’obscurité.

Populations en chute libre
Malheureusement, cette richesse est menacée de toutes parts : barrages, destruction des habitats (déforestation, mines...), pollution, espèces envahissantes, surpêche, changement climatique (modification des précipitations, rivières asséchées, réchauffement des lacs).
Résultat : partout sur le continent, ces poissons d’eau douce sont en chute libre. Au total, 26 % des espèces africaines de poissons d’eau douce évaluées par ce rapport sont menacées d’extinction, un chiffre probablement sous-estimé, car de nombreuses espèces disparaissent avant même d’avoir été découvertes…
« Ces déclins sont un signal d’alarme sur l’état de santé de nos écosystèmes d’eau douce, qui sont le véritable système de survie des populations et de la nature », explique Eric Oyare, du WWF en Afrique. Si les poissons d’eau douce jouent un rôle essentiel dans la santé des écosystèmes aquatiques, ils sont en effet aussi la colonne vertébrale de pêcheries dont dépendent des millions de foyers africains, en particulier les plus vulnérables.
Des solutions existent
Face à ce constat, le WWF appelle les gouvernements africains et toutes les parties concernées à adopter un Plan de relance d’urgence pour la biodiversité en eau douce. Élaboré par des expert·es de premier plan, il vise à restaurer la santé des écosystèmes d’eau douce et des communautés qui en dépendent. Ses 6 priorités sont de 1) laisser les rivières couler plus naturellement, 2) d’améliorer la qualité de l’eau, 3) de protéger ou restaurer les habitats critiques et les espèces clés, 4) de mettre fin à l’exploitation non durable, 5) de contrôler les espèces exotiques envahissantes et 6) de supprimer les obstacles fluviaux obsolètes.
Le rapport complet peut être trouvé ici Des photos de ces espèces étonnantes peuvent être téléchargées ici avec mention de leur source. |
Le rapport Africa’s forgotten fishes est produit par le WWF, en collaboration avec : Alliance for Freshwater Life, Conservation International, Freshwater Research Centre, International Water Management Institute (IWMI), Freshwater Life, InFish, IUCN SSC, NatureMetrics, Re:wild, SHOAL, South African Institute for Aquatic Biodiversity (SAIAB), The Nature Conservancy, WorldFish, Wildfowl & Wetlands Trust, et Wetlands International.
Ce rapport arrive à un moment clé : la 15e Conférence des Parties contractantes à la Convention de Ramsar sur les zones humides se tiendra du 23 au 31 juillet 2025 au Zimbabwe. Gouvernements, scientifiques et spécialistes de la conservation y détermineront l’avenir de la protection et de la restauration des écosystèmes d’eau douce vitaux.
Contact Hans Moyson Media Relations Manager WWF-Belgique [email protected] +32 472 01 17 06 À propos du WWF (World Wide Fund for Nature) Depuis 60 ans, le WWF est l’une des principales organisations indépendantes de préservation de la nature et l’une des plus expérimentées. Il compte plus de cinq millions de membres, donateurs et donatrices, au sein d’un réseau mondial actif dans plus de 100 pays. Le WWF coopère avec d’autres acteurs et actrices pour mettre fin à la dégradation des milieux naturels sur la planète et œuvrer à un avenir où les humains vivront en harmonie avec la nature, par la conservation de la diversité biologique, la promotion d’une utilisation durable des ressources naturelles et la lutte contre la pollution et le gaspillage. Les 10 prochaines années seront cruciales pour aborder les principales menaces qui pèsent sur la nature et sur l’humanité. |