Restauration de la nature : la Belgique doit redoubler d'efforts pour soumettre un plan solide dans les temps
Restauration de la nature : la Belgique doit redoubler d'efforts pour soumettre un plan solide dans les temps
Bruxelles, le 22 décembre 2025 - La coalition #RestoreNature a évalué les progrès réalisés jusqu’à présent par les États membres de l’Union européenne dans l’élaboration de leurs plans nationaux de restauration. La Coalition belge pour la biodiversité, qui a contribué au rapport, dresse le constat à l’échelle wallonne et nationale (1) : des progrès mitigés, avec des points rouges en termes d’ambition et de transparence, plaçant la Belgique dans le bas de l’échelle européenne sur ces deux sujets. La Coalition pour la biodiversité appelle les autorités à se saisir de cette analyse pour fournir un plan de restauration à la hauteur des enjeux climatiques et de biodiversité.
Entrée en vigueur il y a plus d’un an, la loi européenne sur la restauration de la nature impose aux États membres de l’UE de soumettre leur plan national de restauration à la Commission européenne d’ici au 1er septembre 2026. Nous sommes aujourd’hui à mi-parcours et la coalition européenne #RestoreNature publie l’état d’avancement des États membres, dont la Belgique, sur base de différents critères : le niveau d’ambition, l’inclusion des parties prenantes, les fondements scientifiques utilisés, et les moyens humains et financiers dédiés aux objectifs de restauration.
Un bilan mitigé
Pour la Belgique, le bilan est mitigé. D’abord, parce que les autorités wallonnes, tout comme les autorités flamandes, ne semblent pas disposées à mettre pleinement en œuvre tous les articles du règlement européen. Mais aussi parce que la Belgique manque de clarté sur sa capacité à soumettre son plan national dans les délais imposés par la Commission.
D’ailleurs, notre pays fait partie des pires élèves à l’échelle européenne en termes de transparence sur le développement de son plan, et ce principalement parce que le public n’est consulté que très tardivement dans le processus de préparation. Cet aspect pourrait être rapidement amélioré, notamment en communiquant un calendrier de consultations clair, en partageant les documents de travail relatifs au plan de restauration et en veillant dès maintenant à une participation active d’un plus large éventail d'acteurs dans les préparatifs.
De plus, tant la Wallonie que la Flandre doivent améliorer leur utilisation des meilleures données scientifiques disponibles, y compris via l’expertise des associations environnementales actives sur le terrain. La coalition pour la biodiversité recommande également de mettre en place un groupe consultatif permanent, composé de scientifiques indépendant·es possédant une expertise de haut niveau en matière de restauration de la nature.
Enfin, bien que certains besoins financiers aient été identifiés pour l’implémentation de la loi au nord du pays, les moyens humains et financiers pour l’implémentation de la loi au niveau wallon sont insuffisants. Il faut maintenant passer du constat à l’action : des moyens sont nécessaires, tant pour le développement du plan que poursa mise en œuvre.
Le plan de restauration marine belge : bonne pratique à l’échelle européenne
Tout n’est pas négatif : pour les habitats marins, le rapport montre que le processus belge, entamé de manière proactive avant même l’adoption de la loi de restauration, constitue une bonne pratique au niveau européen, reposant largement sur des données scientifiques, impliquant les instituts de recherche et les ONG concernés, et communiquant de manière proactive sur son avancement. Cet exemple devrait inspirer le reste du plan de restauration de la nature belge, notamment au niveau wallon.
Une opportunité en or
En Wallonie, 95% des habitats naturels sont en mauvais état de conservation. Le plan de restauration de la nature est une opportunité unique pour restaurer un environnement de qualité, au bénéfice des citoyen·nes belges, de tous les secteurs dépendants de la nature (agriculture, foresterie...), et des espèces sauvages. “D’un point de vue économique, plusieurs études ont conclu que le rapport coûts-bénéfices de la restauration est très avantageux : chaque euro investi dans la restauration d’une zone naturelle belge rapportant entre 8 et 51 euros. C’est une opportunité à ne pas laisser passer”, conclu Laurence Drèze, coordinatrice de la Coalition Biodiversité pour le WWF-Belgique.
La Coalition Biodiversité appelle les autorités wallonnes et belges à se saisir de ce rapport européen afin d’identifier et de combler les différentes lacunes du plan de restauration belge. En mettant en place les recommandations citées dans le rapport, la Belgique a toutes les chances de fournir un plan solide pour la nature et pour les citoyen·nes belges.

À propos de la Coalition belge pour la biodiversité
La Coalition belge pour la biodiversité est un partenariat entre le WWF, BOS+, Greenpeace, Natagora, Natuurpunt, Canopea, Bond Beter Leefmilieu et Vogelbescherming Vlaanderen. La mission de la coalition est d'arrêter et d'inverser la perte de biodiversité en Belgique et dans ses zones d'influence par un plaidoyer commun auprès des décideurs politiques fédéraux et régionaux belges.
Note aux rédactions :
- L’intégral du rapport européen de la coalition #RestoreNature
- La factsheet belge issue de ce rapport
- (1) : une analyse complète des préparatifs du plan national de restauration au niveau bruxellois n’a pas pu être menée en raison de l’absence de gouvernement.