La COP28, qui débutera demain à Dubaï, sera le sommet climatique le plus important depuis l’Accord de Paris : un changement de cap radical est nécessaire, y compris au niveau belge. « Les objectifs et les traités ne signifient pas grand-chose s'ils ne sont pas traduits en actions », souligne Koen Stuyck, chargé de la politique climatique au WWF-Belgique. 

Le changement climatique évolue beaucoup plus vite que notre réponse. Aujourd’hui, 3,5 milliards de personnes sont déjà menacées par les effets du réchauffement climatique, et ce nombre augmente chaque fois que la planète se réchauffe d’un dixième de degré supplémentaire.   

« Si tous les plans climatiques nationaux existants étaient mis en œuvre, les émissions augmenteraient encore de 8,8 %. La politique climatique actuelle entraînerait ainsi un réchauffement de 2,9°C, causant des souffrances humaines considérables », explique Koen Stuyck.   

Nous devons donc changer radicalement de cap pour limiter le réchauffement climatique à 1,5°C, comme convenu dans l'Accord de Paris. Ce n'est qu'à cette condition que nous pourrons éviter les effets les plus dévastateurs du changement climatique sur les humains et la nature. « Nous devons urgemment mettre en œuvre à grande échelle les solutions existantes », souligne M. Stuyck. Car ces solutions existent, et elles peuvent déjà réduire de plus de moitié les émissions d'ici à 2030.  

Des subventions massives  

Lors de la COP28 à Dubaï, le WWF plaidera pour une suppression à court terme des subventions accordées aux combustibles fossiles tels que le pétrole, le charbon et le gaz, et pour la mise en place de politiques fiscales encourageant les solutions au changement climatique. Les combustibles fossiles sont la principale cause de la crise climatique et le WWF milite en faveur d'une transition équitable. Outre la suppression de ces subventions, le WWF demande que la COP28 prenne la décision d'éliminer progressivement le recours aux combustibles fossiles d'ici à 2050 au plus tard. Dans les pays industrialisés, on pourrait même parler de 2040.  

En Belgique, le WWF mène depuis longtemps une campagne contre les subventions aux combustibles fossiles. L'inventaire fédéral du SPF Santé publique et Environnement (avril 2023) montre que la Belgique subventionne l'utilisation des combustibles fossiles à hauteur de 13 milliards d'euros par an.   

La voie la plus efficace  

Une partie de cette somme colossale pourrait être investie dans la restauration de la nature. La nature est notre meilleure alliée dans la lutte contre le réchauffement climatique et ses effets. Au cours des dix dernières années, 54 % du CO2 produit par les humains a été absorbé par les océans, les sols, les plantes et les animaux.   

Les zones humides et les forêts peuvent par exemple absorber l'excès d'eau de pluie, évitant ainsi les dégâts causés par les inondations. « Le moyen le plus efficace de se protéger du réchauffement climatique est d'investir dans la restauration de la nature, » souligne M. Stuyck.   

Dans un rapport récent, le WWF a calculé que la Belgique devrait investir 603 millions d'euros supplémentaires chaque année dans la restauration de la nature, la biodiversité et la lutte contre la pollution. Un montant dérisoire par rapport aux subventions accordées aujourd'hui aux combustibles fossiles.  

Jamais aussi clair  

La COP28 de Dubaï est le sommet sur le climat le plus important depuis l’accord de Paris. Il s'agira de dresser un bilan global des résultats obtenus jusqu'à présent et des défis qui restent à relever. « Cette vue d'ensemble devrait nous aider à combler le fossé entre ce que les pays prévoient en théorie, et ce qui doit être fait d'urgence dans la pratique, » estime M. Stuyck.   

Le message n'a jamais été aussi clair que cette année, au vu des records de chaleur et des destructions liées aux évènements climatiques extrêmes à travers le monde. Des décisions cruciales doivent être prises lors du sommet sur le climat de Dubaï auquel participeront 197 pays.   

Marche pour le climat à Bruxelles (3/12)  

Au quatrième jour de la COP, le dimanche 3 décembre, la Marche pour le climat passera dans les rues de Bruxelles. C'est la dernière marche avant les élections belges et européennes de 2024 : le moment de faire passer massivement le message que les solutions à la crise climatique doivent être mises en œuvre de manière urgente. Les pandas du WWF se mobiliseront pour y faire entendre la voix de la nature.  

Où et quand : 3 décembre 2023, départ à 13h à la gare du Nord de Bruxelles.