6 moyens étonnants de protéger le gorille de montagne

6 moyens étonnants de protéger le gorille de montagne

Depuis 2019, les populations de gorilles de montagne augmentent en Ouganda et en République démocratique du Congo. Plusieurs bébés sont encore nés cette année. Une nouvelle réjouissante, preuve que la conservation est un travail de longue haleine qui porte ses fruits. Et parfois, les méthodes qui fonctionnent sont plutôt surprenantes. On vous en explique six.

On aime à s’imaginer que la conservation implique de grands récits chevaleresques de sauvetage des animaux en détresse. La réalité en est assez éloignée. Et il faut parfois des années avant de voir les premiers résultats arriver.

Le WWF a toujours été guidé par les solutions avancées par la science. Cela garantit des positions et actions précises, fondées sur des preuves. Et dans les coulisses du métier, les activités mises en place pour protéger le gorille ont parfois de quoi étonner.

Gorilles de montagne

1. Pour protéger les gorilles, on nettoie les parcs naturels

Les gorilles sont extrêmement sensibles aux maladies provenant de l’humain. Les détritus laissés par les touristes peu soigneux lors des treks sont l’une des causes de l’émergence de ces maladies. Et pour cela, pas de miracle : il faut enlever ces déchets.

Le parc national des volcans, au nord-ouest du Rwanda, abrite les gorilles de montagne. En collaboration avec l’IGCP (International Gorilla Conservation Programme), et financées par le WWF, les communautés locales environnantes en bordure du parc ont mené un nettoyage du parc national des volcans pendant un mois.

« En plus de nous apporter un revenu, ce nettoyage nous a permis de comprendre comment certaines actions humaines négligentes, comme le dépôt de déchets, sont nuisibles à la faune et à l'habitat », expliquait Agnes Umutesi, membre de la communauté.

2. Pour protéger les gorilles, on élimine les plantes exotiques

L’opération de nettoyage du parc comprend aussi l’élimination des plantes exotiques comme la papaye et l’eucalyptus. Les plantes exotiques sont connues pour concurrencer et dévorer les plantes indigènes du parc.

En plus de permettre la régénération des plantes indigènes, l'élimination des plantes exotiques comme les arbres fruitiers minimise également la présence humaine dans le parc.

En les enlevant, on réduit l'interaction entre l’humain et le gorille et les risques de transmission de maladies.

3. Pour protéger les gorilles, on aide les communautés locales à se fournir en énergie

Outre le braconnage, la première menace de disparition de l’espèce est la destruction de son habitat, à cause la déforestation omniprésente.

Les communautés autour du parc dépendent pour plus de 90 % du bois-énergie, comme le bois de chauffage et le « makala » (« charbon de bois » en lingala), pour satisfaire leurs besoins énergétiques. Ces ressources, les communautés ont longtemps été les chercher dans le parc, grignotant petit à petit l’habitat du gorille.

Afin de protéger les ressources naturelles du Parc des Virunga et l’habitat du gorille, tout en soutenant les besoins des populations locales, le WWF-Belgique et ses partenaires ont mis sur pied en 2007 un projet innovateur de reboisement. Ce projet, intitulé ECOmakala, consiste à produire du charbon de bois durable, « l’éco-makala », dans les zones périphériques du parc. Plus de 12 000 hectares d’arbres à croissance rapide autour du parc depuis 2008. Ce projet de reboisement communautaire a pour objectif d’offrir une alternative durable et légale au charbon de bois issu du parc tout en soutenant le développement socio-économique.

Virunga

4. Pour protéger les gorilles, on éduque les enfants

L’écrivain et naturaliste David Attenborough résumait la chose de cette façon : « Personne ne protègera ce dont il ne se soucie pas ; et personne ne se souciera de ce qu’il n’a jamais vécu. Si les gens perdent la connaissance, la sympathie et la compréhension du monde naturel, ils vont le maltraiter et ne demanderont pas à leurs politiciens d’en prendre soin. »

Le WWF s’implique énormément dans l’éducation de la nouvelle génération. En RDC, l’IGCP (International Gorilla Conservation Programme) travaille avec le WWF pour développer du matériel pédagogique et sensibiliser les jeunes à l’école à la connaissance des gorilles et de leur habitat.

5. Pour protéger les gorilles, on lutte contre l’érosion des sols

Plus de 36 000 aulnes ont été plantés dans le secteur de Kabatwa, au Rwanda. L’objectif ? Lutter contre l'érosion des sols et atténuer les effets du changement climatique autour du parc national des volcans.

En effet, la région est confrontée à l'érosion des sols et au ruissellement des eaux qui affectent souvent l'agriculture et la nature en général. Les arbres ont été plantés dans des jardins communautaires par les membres de la communauté. Ils servent également comme bois d’œuvre et bois de chauffage, et génèrent donc aussi des revenus.

6. Pour protéger les gorilles, on les étudie à l’état sauvage

La majeure partie de ce que nous savons sur les gorilles provient d’études comportementales menées sur des gorilles de montagne habitués à la présence humaine. Soutenu par le WWF, l’IGCP (International Gorilla Conservation Programme) mène des études scientifiques sur les populations et sous-populations sauvages. En comprenant mieux les dynamiques entre populations, le climat et le braconnage, il est plus facile de cibler les actions les plus efficaces pour investir intelligemment dans la protection des gorilles.

étude des gorilles

Ces six activités ne sont qu’un aperçu de toute la palette variée de moyens utilisés pour protéger les gorilles. Aujourd’hui, même si l’animal vit une accalmie, tout est loin d’être gagné pour son avenir ; et les menaces sont grandissantes sur l’espèce et son habitat. Pour nous aider perpétuer notre travail essentiel, vous pouvez faire la différence. Adoptez symboliquement un gorille.