Formation des fonctionnaires belges pour mieux lutter contre le commerce illégal des espèces menacées
Formation des fonctionnaires belges pour mieux lutter contre le commerce illégal des espèces menacées
Les médicaments traditionnels à base d’extraits de plantes et d’animaux menacés sont encore largement utilisés dans le monde entier. Diverses raisons peuvent expliquer cette forte consommation : manque d’alternatives médicinales accessibles ou simplement un choix délibéré influencé par certaines croyances « culturelles ». La commercialisation de ces « ressources naturelles » est en forte hausse en raison d’une demande croissante en Asie, en Europe et en Amérique Latine entre autres. Les conséquences de ce trafic sont dévastatrices pour la faune et la flore sauvages. C’est dans ce cadre que le WWF et TRAFFIC ont organisé une formation pratique à l’attention des fonctionnaires belges pour renforcer leur capacité à combattre ce trafic en Belgique.
La formation s’est tenue sur deux journées, les 07 et 08 décembre à l’aéroport de Liège. Le choix du lieu n’est pas anodin. En effet, cet aéroport est considéré comme une plaque tournante européenne pour le transport des colis. Les médicaments traditionnels d’Asie (MTA) sont généralement commandés en ligne. Ils sont ensuite expédiés à travers toute l’Europe par voie postale. Ce programme de formation s’inscrit dans une stratégie que développe actuellement le WWF et ses partenaires visant à renforcer les contrôles, pour mieux lutter contre le commerce illicite des espèces et des plantes sauvages. L’objectif ultime est d’approfondir la connaissance théorique et pratique des agents spécialisés, en vue d’augmenter le nombre de saisies et d’engager davantage des poursuites judiciaires à l’encontre des trafiquants.
L’activité commerciale basée sur l’exploitation de la flore et la faune fait partie d’une industrie en plein essor. Elle se développe au détriment de la biodiversité. Elle favorise la corruption et la violence. Des situations néfastes à la stabilité macro-économique des pays. Les experts estiment qu’au moins 200 espèces de plantes et 50 espèces animales sont directement menacées par cette activité illicite. Les substances extraites des espèces sont utilisées pour produire des remèdes médicinaux traditionnels. 50 espèces de plantes et 20 espèces animales précisément, bénéficient d’une protection internationale dans le cadre de la législation CITES. Les exemples les plus connus sont des produits issus d’extraits de félins (tigre ou léopard), d’ivoire et d’orchidées. Les produits dérivés des hippocampes séchés et d’écailles de pangolins sont également très prisés, même s’ils sont moins connus du grand public. Il faut redoubler de vigilance et intensifier les contrôles face au commerce illicite des MTA pour assurer la survie des espèces en danger d’extinction.
Pour y arriver, les douaniers et les autres fonctionnaires chargés d’appliquer la loi doivent avoir des connaissances avérées sur les médicaments commercialisés. Les produits bruts peuvent être facilement reconnus et saisis. Par contre, il est beaucoup plus difficile de distinguer les produits transformés tels que les pilules, les pommades et les huiles. Les étiquettes sur les emballages sont libellées dans les langues asiatiques.
Aujourd’hui, il existe des méthodes permettant de classer ces MTA selon qu’ils sont interdits ou pas. Fruit de plusieurs années d’expérience, un expert hollandais a développé une base de données interactive qui permet de certifier l’origine des MTA. L’inscription sur l’emballage est reliée au nom scientifique des ingrédients. Ce qui assure une traçabilité du produit. Toutefois, si l’identification du produit n’est toujours pas possible grâce à cette méthode, il faudra alors recourir à des analyses ADN. Recourir à l’ADN coûte beaucoup moins cher et prend moins de temps en raison des prouesses technologiques actuelles. Le WWF Belgique soutient également des projets de lutte contre le braconnage et le commerce illégal des espèces menacées dans les pays d'origine. Découvrez toutes les informations sur notre travail contre le braconnage et le commerce illégal.