Disparu depuis 55 ans, ce rapace est photographié pour la première fois en Papouasie-Nouvelle-Guinée, avec l'aide du WWF-Belgique

Disparu depuis 55 ans, ce rapace est photographié pour la première fois en Papouasie-Nouvelle-Guinée, avec l'aide du WWF-Belgique

« Grâce au projet que nous lançons aujourd'hui, nous voulons protéger la biodiversité unique de Pomio et soutenir les communautés locales. »

Bruxelles, le 13 septembre 2024 – Vivant dans un écosystème vulnérable, l’Autour de Mayr (Accipiter princeps) figure depuis longtemps sur la Liste rouge des espèces menacées. La présence de cet oiseau avait été documentée pour la dernière fois en 1969, mais il a été aperçu à nouveau au début de cette année, lors d'une mission guidée par le WWF-Belgique. « C’est la toute première fois que cette espèce d'oiseau est photographiée », réagit Veerle Hermans du WWF.

Lorsque le photographe allemand Tom Vierus a pris cette photo exceptionnelle en mars 2024, il n’en soupçonnait pas l’importance : « J'étais en exploration avec le WWF à Pomio, sur l'île de Nouvelle-Bretagne, en Papouasie-Nouvelle-Guinée. Trois membres de la communauté locale nous guidaient à travers la forêt pour nous faire découvrir toutes sortes d’espèces animales. J'y ai photographié plusieurs oiseaux, dont l’Autour de Mayr, mais je n'étais pas du tout conscient de son importance ».  

C'est le célèbre ornithologue américain John Mittermeier qui a confirmé que l'oiseau photographié par Tom Vierus était un Autour de Mayr, une espèce présente uniquement sur l'île de Nouvelle-Bretagne, dans le Nord-Est de la Papouasie-Nouvelle-Guinée. La dernière fois que cette espèce avait été scientifiquement documentée semble être un spécimen datant de juillet 1969. Ce spécimen est conservé au Musée américain d'histoire naturelle à New York. « Depuis lors, il y a eu un certain nombre d'observations à l'œil nu, mais l'espèce ne s'est jamais laissée documenter - que ce soit par l'image, le son, ou par un spécimen à préserver - et ce pendant 55 ans », confirme l’ornithologue. 

Tortues marines

Veerle Hermans, biologiste et responsable de programme au WWF-Belgique, est très enthousiaste : « Le fait que cette espèce d'oiseau ait été photographiée pour la première fois au cours d'une mission que nous avons organisée est assez extraordinaire. Nous espérons également que davantage d'efforts seront déployés pour protéger l'habitat de cette espèce, qui est menacé par l'agriculture à grande échelle, l'exploitation forestière incontrôlée et les plantations pour l’huile de palme. C'est ce à quoi nous allons nous atteler dans un tout nouveau projet. »  

Pomio, Nouvelle-Bretagne, Papouasie-Nouvelle-Guinée. © WWF-Pacific / Tom Vierus

Avec cette belle nouvelle concernant l’Autour de Mayr, le WWF-Belgique annonce aujourd’hui le lancement d’un nouveau projet en Papouasie-Nouvelle-Guinée. « En collaboration avec le WWF-Pacifique, nous allons étendre notre zone d'action à Pomio, sur l'île de Nouvelle-Bretagne », explique Mme Hermans. « Nous allons particulièrement nous concentrer sur les tortues marines. » Pomio abrite en effet pas moins de cinq des sept espèces de tortues marines au monde. Bien que ces tortues jouent un rôle indispensable pour la santé de nos écosystèmes marins, leurs chances de survie se sont réduites dans le monde entier au cours des deux cents dernières années, en raison des activités humaines. Il est donc essentiel de tout faire pour les protéger.   

Peuples autochtones

C'est à l'invitation des communautés et des représentant⸱es du gouvernement local que le WWF va travailler à Pomio. Les peuples autochtones Mengen et Mamusi continuent de suivre un mode de vie et des traditions millénaires, qui sont inextricablement liées à l'océan, aux forêts et aux rivières qui les entourent. En travaillant en étroite collaboration avec ces communautés, le WWF espère les soutenir dans leurs actions pour assurer l'avenir de l'incroyable biodiversité de Pomio, à travers une approche de conservation menée par les communautés. 
« La biodiversité de l'île de Nouvelle-Bretagne est encore très peu étudiée, mais le potentiel de découverte de nouvelles espèces y est très élevé ! Il y a une vraie course contre la montre pour les protéger, car les menaces auxquelles elles sont exposées sont très fortes », explique Veerle Hermans.   

Une forêt tropicale exceptionnelle 

La Papouasie-Nouvelle-Guinée abrite la troisième plus grande forêt tropicale au monde, après l'Amazonie et le bassin du Congo. Avec plus de 5 000 lacs, de vastes fleuves et zones humides, plus de 8 000 km de mangroves, des lagons et des récifs coralliens, le pays compte une remarquable diversité d’espèces, de paysages et d'écosystèmes.  

Le gouvernement de Papouasie-Nouvelle-Guinée est actuellement en train de réviser sa stratégie et son plan d'action national pour la biodiversité en vue de la conférence des Nations unies sur la biodiversité (COP16) qui se tiendra en Colombie en octobre 2024. 
« Peu d'endroits parlent autant à l'imagination que la Papouasie-Nouvelle-Guinée. C'est un endroit qui abrite de nombreuses espèces qui n'existent nulle part ailleurs. Cette biodiversité stupéfiante doit absolument être préservée », conclut Mme Hermans. 


Vous pouvez télécharger ici en haute résolution la toute première photo de l’Autour de Mayr (Accipiter princeps), ainsi que des photos de la nature de Pomio. 

Des informations supplémentaires sur le projet du WWF-Belgique à Pomio (Papouasie-Nouvelle-Guinée) sont disponibles ici. 

Pomio, Nouvelle-Bretagne, Papouasie-Nouvelle-Guinée. © WWF-Pacific / Tom Vierus
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À propos du WWF (World Wide Fund for Nature)
Depuis 60 ans, le WWF est l’une des principales organisations indépendantes de préservation de la nature et l’une des plus expérimentées. Il compte plus de cinq millions de membres, donateurs et donatrices, au sein d’un réseau mondial actif dans plus de 100 pays. Le WWF coopère avec d’autres acteurs et actrices pour mettre fin à la dégradation des milieux naturels sur la planète et œuvrer à un avenir où les humains vivront en harmonie avec la nature, par la conservation de la diversité biologique, la promotion d’une utilisation durable des ressources naturelles et la lutte contre la pollution et le gaspillage. Les 10 prochaines années seront cruciales pour aborder les principales menaces qui pèsent sur la nature et sur l’humanité.