Bruxelles, le 5 novembre 2025 – Dans moins d’une semaine, la COP30 sur le climat débutera à Belém, aux portes de l’Amazonie. À cette occasion, le WWF-Belgique publie un nouveau rapport qui met en lumière le rôle vital des forêts tropicales dans la régulation du climat ainsi que les conséquences mondiales de leur destruction.

2024 a été une année record à double titre : la plus chaude jamais mesurée et l’une des plus destructrices pour les forêts tropicales, alerte le WWF-Belgique dans son rapport « Forêts tropicales : l’urgence d’agir ». En effet, 6,7 millions d’hectares de forêts tropicales primaires ont disparu en une seule année.

Nous dépendons directement des forêts tropicales 

Les conséquences de cette perte massive vont bien au-delà des zones tropicales, puisque ces forêts sont indispensables à la stabilité du climat mondial : elles stockent d’énormes quantités de carbone, rafraîchissent la planète entière et influencent les régimes de pluie jusqu’à l’autre bout du monde.  

En d’autres termes, même ici en Europe, nous dépendons des forêts tropicales. Elles nous fournissent par ailleurs de nombreux produits de notre quotidien, comme le café, le cacao, ou encore des plantes utilisées pour fabriquer nos médicaments. Ces forêts nous protègent, même depuis l’autre bout de la planète. Les détruire, c’est s’attaquer à notre propre avenir. 

Des feux qui deviennent incontrôlables

La perte record de forêt tropicale primaire en 2024 est majoritairement due aux incendies de forêt, et ceux-ci sont liés à la conversion des terres à des fins agricoles. Majoritairement allumés intentionnellement afin de libérer de l’espace de culture, ces feux finissent par devenir incontrôlables. Et le produit de ces cultures est ensuite souvent exporté jusque chez nous… 

L'Union européenne est ainsi responsable de pas moins de 16 % de la déforestation mondiale liée aux importations, juste derrière la Chine, qui occupe la première place. Si l'on examine les importations belges, on constate que plus de la moitié (50,8 %3) des importations belges liées à la déforestation sont liées au cacao, ce qui représente 6 080 hectares de déforestation en une année.  

Cela signifie-t-il que nous ne pouvons plus consommer de chocolat ? Non, mais nous devons absolument veiller à ce que les chaînes d'approvisionnement soient durables et transparentes, afin que notre consommation ne conduise plus à la déforestation de forêts tropicales. C’est pourquoi il est si important que le règlement européen sur la déforestation (EUDR) soit mis en œuvre : ce texte crucial, adopté en 2023 pour mettre un frein aux importations européennes liées à la déforestation, tarde à être mis en œuvre. En octobre dernier, la Commission européenne a proposé de le reporter à nouveau, poussant déjà plus de 13.000 personnes à signer notre pétition pour réclamer une protection forte et urgente des forêts tropicales.

Un engagement crucial peut être pris lors de la COP 

En parallèle, une autre arme est à portée de main pour protéger les forêts tropicales à travers le monde : lors de la COP30, les pays, dont la Belgique, auront l’occasion de prendre des engagements concrets en faveur de la protection des forêts tropicales.  

En effet, le Tropical Forest Forever Facility (TFFF), le plus grand mécanisme de financement jamais mis en place pour la protection des forêts, doit être lancé durant la conférence sur le climat. Il prévoit d’indemniser les pays pour qu’ils préservent leurs forêts tropicales, en réservant 20 % des fonds aux peuples autochtones. Soutenir financièrement les pays riches en forêts tropicales, c’est un levier crucial pour protéger le climat mondial, c’est pourquoi le WWF appelle aujourd’hui la Belgique à participer à cette initiative.

La COP30 se tiendra du 10 au 21 novembre 2025 à Belém, au Brésil. 

Vous trouverez notre rapport « Forêts tropicales : l’urgence d’agir – pour elles, pour nous » ici.