COP29 : un accord sur le financement qui sonne comme un revers pour l'action climatique
COP29 : un accord sur le financement qui sonne comme un revers pour l'action climatique
Bruxelles, le 24 novembre 2024 - Les résultats de la COP29 risquent de faire reculer l'action climatique au moment même où il est le plus crucial de l'accélérer. Après deux semaines de négociations tendues et polarisées, les pays ont conclu un accord sur le financement du climat qui est loin de répondre aux besoins des pays en développement. En outre, cette COP n'a pas envoyé de signal fort sur la nécessité de réduire rapidement les émissions et d'éliminer progressivement les combustibles fossiles.
Manuel Pulgar-Vidal, responsable mondial du climat et de l'énergie au WWF, ancien ministre de l'environnement et président de la COP20, a déclaré : « Le monde a été abandonné par la faiblesse de l'accord sur le financement de la lutte contre le changement climatique. En cette période charnière pour la planète, cet échec menace de faire reculer les efforts mondiaux de lutte contre la crise climatique. Et il risque de laisser les communautés vulnérables exposées à l'escalade des catastrophes climatiques. Il s'agit d'un coup dur pour l'action climatique, mais il ne doit pas retarder les solutions qui sont désespérément nécessaires dans le monde entier ».
Investir dans notre avenir collectif
« La science reste la même : nous devons accélérer les actions au cours de cette décennie pour éviter que le changement climatique ne devienne incontrôlable. Tous·tes les dirigeant·es nationaux et nationales et d'entreprise ont la responsabilité de s'engager, d'aller au-delà des paramètres de cet accord et de fournir des niveaux de financement suffisants pour mettre en œuvre les changements transformationnels nécessaires. Ce mauvais accord ne doit pas nous faire reculer. Nous devons investir dans notre avenir collectif ».
« Le WWF continuera à travailler pour s'assurer que ce processus multilatéral, qui a déjà prouvé sa résilience, soit renforcé et puisse produire les résultats dont le monde a besoin ».
Cette semaine, les dirigeant·es du G20 ont réaffirmé la nécessité d'augmenter rapidement et substantiellement le financement de la lutte contre le changement climatique, en le faisant passer de plusieurs milliards à plusieurs milliers de milliards. L'engagement de 300 milliards de dollars par an d'ici 2035 est loin d'être à la hauteur de cette ambition, sera trop tardif et ne correspond pas à ce qui est nécessaire pour soutenir l'action climatique vitale dans les pays en développement.
À la dernière minute, une feuille de route visant à augmenter le financement jusqu'à 1300 milliards de dollars pour les pays en développement a été ajoutée au texte, mais il y a peu de raisons de faire preuve de confiance quant à l'obtention de ce niveau de financement. La future présidence brésilienne aura besoin de l'engagement de toutes les parties pour gérer ce processus de feuille de route en vue d'un résultat significatif d'ici la COP30 à Belem, afin de garantir la mobilisation de montants financiers substantiels.
Manque d’un message fort sur la réduction des émissions
Fernanda Carvalho, responsable mondiale de la politique climatique et énergétique du WWF, a déclaré : « L'année où les pays décident de leurs nouveaux plans climatiques nationaux, il est inacceptable que la COP29 n'envoie pas un message fort sur la nécessité de réduire les émissions et d'éliminer progressivement les combustibles fossiles, en s'appuyant sur un financement adéquat. Les pays ne doivent pas laisser ce résultat désastreux les détourner de la nécessité urgente de renforcer leurs objectifs de réduction des émissions, de poursuivre la transition énergétique et de s'adapter aux conséquences de la hausse des températures. Si les pays développés ne vont pas bien au-delà de cet objectif de financement, en concrétisant la feuille de route de Bakou à Belém (1 300 milliards de dollars), les communautés vulnérables seront de plus en plus exposées aux effets dévastateurs du climat et la possibilité de limiter le réchauffement de la planète à 1,5 °C se refermera ».
Vanessa Morales, experte principale du WWF en matière de climat et de nature, a déclaré : « Bien que le climat et la nature soient inextricablement liés, les négociations ont envoyé des signaux faibles sur la nécessité d'accélérer l'action sur les deux en parallèle. La nature a occupé une place importante dans les événements parallèles et les initiatives périphériques, mais si elle n'a pas sa place dans les négociations officielles, nous risquons de voir cet élément crucial de l'action climatique mis sur la touche. Le climat et la nature doivent aller de pair si nous voulons garantir une planète vivante aux générations futures ».
Contact Hans Moyson Media Relations Manager WWF-Belgique [email protected] +32 472 01 17 06 À propos du WWF (World Wide Fund for Nature) Depuis 60 ans, le WWF est l’une des principales organisations indépendantes de préservation de la nature et l’une des plus expérimentées. Il compte plus de cinq millions de membres, donateurs et donatrices, au sein d’un réseau mondial actif dans plus de 100 pays. Le WWF coopère avec d’autres acteurs et actrices pour mettre fin à la dégradation des milieux naturels sur la planète et œuvrer à un avenir où les humains vivront en harmonie avec la nature, par la conservation de la diversité biologique, la promotion d’une utilisation durable des ressources naturelles et la lutte contre la pollution et le gaspillage. Les 10 prochaines années seront cruciales pour aborder les principales menaces qui pèsent sur la nature et sur l’humanité. |