Vivre avec les lions au Kenya : un défi relevé avec les communautés locales
Vivre avec les lions au Kenya : un défi relevé avec les communautés locales
Vivre aux côtés d’un prédateur comme le lion vient avec son lot de défis. À travers un nouveau programme soutenu par le WWF, 20 jeunes issus des communautés locales sont entraînés à suivre et comprendre lions, et à aider les membres des communautés à mieux cohabiter avec ces grands félins.

La population de lions en Afrique a presque diminué de moitié en seulement 30 ans. Aujourd’hui, seuls 20 000 vivent encore sur le continent. La faute à la destruction de leur habitat, au manque de proies, au braconnage… Et aux conflits souvent mortels qui les opposent aux communautés locales. Ce dernier point représente aujourd’hui probablement la menace la plus pesante. Et en comprendre les enjeux est crucial pour y apporter la réponse adéquate.
Pensez-y : en Belgique, seuls quelques loups présents dans tout le pays causent déjà de nombreux débats et éveillent les peurs : principalement de la part des éleveurs et éleveuses, qui craignent des attaques sur leurs troupeaux. Alors, imaginez des centaines de … lions ! C’est une autre affaire.
On compte en effet pas moins de 850 et 900 lions dans la Réserve de Masai Mara, au Kenya. Il s’agit même de l’un des derniers grands bastions pour le carnivore iconique. Notre objectif est donc de les protéger. Mais pas sans prendre en compte la réalité des communautés locales, qui redoutent les attaques sur leurs troupeaux… et sur les humains !
C’est avec cette vision que le Mara Predator Conservation Programme (MPCP), soutenu par WWF-Belgique, agit pour préserver les grands prédateurs. Protéger les lions, tout en aidant les communautés à vivre sans peur à leurs côtés.
Les Lion Ambassadors : des sentinelles au quotidien
Le programme emploie 20 jeunes issus des communautés locales, appelés Lion Ambassadors. Chaque jour, ils arpentent les zones sensibles et prêtent une oreille attentive aux communautés locales. Leur rôle est crucial : ils collectent des données concernant les attaques sur le bétail, préviennent les éleveurs et éleveuses quand un lion s’approche, et mènent des actions de sensibilisation dans les villages et écoles alentour.
Le programme organise aussi des barazas : des réunions communautaires pour parler des problèmes, trouver des solutions, et renforcer la coopération avec les autorités locales.
Enfin, ils mènent également des campagnes contre l’empoisonnement. Car si un lion est empoisonné, c’est tout un éventail d’autres espèces, comme les charognards, qui peuvent être contaminés. Quand le cas se présente, ils sont entraînés à intervenir rapidement, afin d’éviter que le poison ne se propage.
Grâce à tous ces retours du terrain, nous pouvons mettre en place des mesures concrètes et ciblées. Par exemple, en indiquant les endroits les plus urgents où protéger le bétail, nous pouvons placer des bomas anti-prédateurs (ce sont des enclos renforcés) ou des lampes répulsives. Des mesures qui rassurent, et fonctionnent. « Depuis l’installation du boma, je n’ai plus perdu un seul animal », témoignait un éleveur.
Des colliers GPS pour prévenir les conflits
Certains lions (et guépards) sont équipés d’un collier GPS. Ceux-ci envoient des alertes en temps réel en cas de franchissement de zones sensibles. Les Lion Ambassadors peuvent donc transmettre ces données au plus vite, permettant de prévenir les habitant·es avant qu’un incident n’ait lieu.
En parallèle, ces informations aident à mieux comprendre les habitudes des félins : où ils vont, ce qu’ils évitent, comment ils interagissent avec l’environnement.
Protéger les félins, c’est protéger tout l’écosystème
Les lions et guépards sont des espèces clés. S’ils disparaissent, tout l’équilibre de l’écosystème est menacé.
En soutenant ce programme, WWF-Belgique agit pour la sauvegarde des grands prédateurs, tout en soutenant une cohabitation pacifique avec les communautés qui partagent leur territoire.