La société pétrolière Total a officiellement annoncé son retrait de ses deux plus grands et importants blocs pétroliers en mer de Crète. Une victoire qui marque son retrait des combustibles fossiles en Grèce.

Ces dernières années, la mer Méditerranée a connu une intensification des activités liées au pétrole et au gaz, notamment l'exploration, le forage, le transport et le stockage.

Nous sommes donc particulièrement heureux de partager avec vous une étape importante dans notre travail contre le nouveau pétrole et le gaz en Grèce : Total a officiellement annoncé son retrait des deux plus grands et plus importants blocs pétroliers, tous deux en mer de Crète. Cela marque ainsi son retrait définitif des combustibles fossiles dans le pays. La société a annoncé qu'elle allait plutôt « poursuivre son engagement dans le développement des énergies renouvelables en Grèce ».

Il s’agit d’une victoire significative de la campagne du WWF-Grèce, soutenu notamment par le WWF-Belgique. Celle-ci avait pour objectif de mettre fin aux nouveaux plans d’’exploration et de production d’énergies fossiles en Grèce. Et ainsi préserver des zones et des espèces importantes, et de contribuer à un monde sans énergies fossiles.

Campagne de mobilisation fructueuse en Grèce…

Les deux blocs abandonnés étaient de loin les concessions pétrolières les plus importantes et prometteuses du pays. Elles avaient suscité l'intérêt de deux géants pétroliers, Total et ExxonMobil.

L'annonce du retrait volontaire de Total survient après quatre ans de campagne intensive, menée par le WWF à plusieurs niveaux : mobilisation des communautés locales concernées, sensibilisation du public, plaidoyer politique, et recours juridiques. Cette dernière étape, cependant, est toujours en cours.

… Mais tout n’est pas gagné l’exploitation pétrolière en Grèce

Le WWF a fait appel contre l’autorisation d’exploitation de ces concessions. Cet appel devant le Conseil d’État n’est pas encore acquis – l’audience est prévue en octobre 2022. Nous espérons qu’il annule définitivement l’autorisation d’exploitation de ces concessions.

En effet, si la société pétrolière Total s’est retirée volontairement de ces concessions, l’autorisation d’exploitation des blocs pétroliers existe toujours. Afin d’empêcher toute exploitation future de ces concessions par d’autres sociétés, comme ExxonMobil, l’annulation par le Conseil d’État est essentielle.

Et nous continuerons à intensifier nos efforts d’ici là : le gouvernement grec utilise l’invasion russe en Ukraine comme prétexte pour pousser davantage à la production « nationale » de gaz fossile.

L’occasion pour la Grèce de promouvoir les énergies renouvelables

Sur les 12 blocs qui avaient été initialement attribués à des compagnies pétrolières (huit offshore et quatre onshore), couvrant 75 000 km², quatre sont déjà annulés par les autorités, tandis que trois compagnies se sont retirées volontairement.

Nous devons considérer la crise énergétique de l’année écoulée comme une occasion de soutenir davantage la fin des combustibles fossiles et de la promotion des énergies renouvelables.

Richesse écologique en Grèce

Ces projets pétroliers et gaziers menacent la richesse écologique unique de Grèce. Par exemple, le sillon hellénique est la zone la plus importante pour les cachalots en Méditerranée. Les îlots de Strofades, dans la mer Ionienne, constituent quant à elles une halte unique pour les oiseaux migrateurs et abritent un certain nombre d'espèces endémiques. Deux zones humides Ramsar, Kotychi et Messolongi, sont également touchées par les programmes de recherche et d'extraction d'énergies fossiles.

L'impact de notre travail contre le pétrole et le gaz est une énorme victoire. Le WWF-Belgique et ses sympathisants et sympathisantes ont largement soutenu cette mobilisation et ont participé à cette victoire. Merci à toutes et tous !