Sept super-héros du monde animal

Sept super-héros du monde animal

Nous autres humains, avons parfois cette fâcheuse tendance à se prendre pour les animaux supérieurs. Mais selon quel critère ? Êtes-vous par exemple capable de porter quotidiennement 14 éléphants d’Afrique ? De devenir immortel ? De survivre à 150°C peut-être ? Non ? Mais certaines espèces le peuvent. Voici une petite leçon d’humilité de la part du monde animal. 

Le poulpe, star planétaire 

Un corps flasque, un bec, trois cœurs, neuf cerveaux – un principal, et un dans chacun de ses huit tentacules : voici le poulpe (Octopus vulgaris). Un animal absolument fascinant, capable de changer de couleur, de texture, d’utiliser des objets pour se créer une armure ou un abri, d’apprendre vite et même de faire des farces ! C’est ainsi qu’à l’aquarium de Cobourg (Allemagne), on s’étonnait des coupures d’électricités incessantes… Avant de comprendre que le poulpe s’amusait à cracher de l’eau sur les projecteurs pour créer des courts-circuits, juste pour observer les humains s’affoler… 

La méduse, l’immortelle 

Dans les eaux chaudes de la mer des Antilles se cache une espèce… éternelle ! Cette petite méduse « immortelle » (Turritopsis nutricula) ne dépasse pas les cinq millimètres, se compose à 98 % d’eau et possède une centaine de tentacules urticantes pour ses assaillants. Naissant à l’état de polype (petite larve), elle grandit pour devenir une méduse tentaculaire qui donne à son tour naissance à des polypes. Mais sa particularité, c’est qu’avant de passer l’arme à gauche, la méduse regénère ses cellules. La voilà redevenue polype, et hop, c’est reparti pour un tour ! Avec le changement climatique, cependant, ses prédateurs (et donc la seule raison de sa mort) se font plus rares, et les méduses prolifèrent. Seraient-elles les prochaines conquérantes de la planète ?  

Méduse immortelle

Le bousier, le plus fort de tous 

Il y a des destinées qui font plus envie que d’autres – le bousier (Scarabaeus laticollis), par exemple, insecte au nom fort à propos, est coprophage : il se nourrit presque exclusivement d’excréments en tous genres. Pire : il s’y fabrique même un abri douillet, un petit cocon où s’accoupler et y élever ses larves. Il déplace aussi de grosses boules de bouse avec ses pattes arrière : on a déjà vu plus pratique. Mais le bousier sait s’y prendre : il s’agit de l’animal le plus fort du monde ! En effet, il est capable de déplacer l’équivalent d’environ 1 200 fois son poids ! Un peu comme si nous, humains, portions quotidiennement 14 éléphants d’Afrique… 

L’araignée, championne du camouflage dégoûtant 

Pour vivre heureux, vivons cachés : voici ce qu’a très bien compris la petite araignée Cyclosa ginnaga, qui vit en Asie du Sud-Est et en Australie. En effet, pour échapper à ses prédateurs comme les abeilles, elle se déguise… En crotte d’oiseau ! Sur sa toile, elle crée un amas blanc de soie, sur laquelle elle s’installe – de loin, l’illusion est parfaite ! Et lui offre le double avantage de ne pas intéresser ses prédateurs et de ne pas inquiéter ses proies : d’une crotte, deux coups. 

CYCLOSA GINNAGA

Le Républicain social, l’oiseau avant-gardiste de l’habitat groupé 

Le Républicain social (Philetairus socius), qui fait partie de la grande famille des passereaux, vit au sud de l’Afrique. Cet animal à plumes a la particularité de créer les plus grands nids du monde. Voyez plutôt : certains nids peuvent mesurer entre quatre et sept mètres de long… et accueillir jusqu’à 500 oiseaux ! Ces immeubles intergénérationnels abritent tant les oisillons que les vétérans. Il y règne un maitre-mot : l’entraide ! Surveiller les petits, entretenir les couloirs et les chambres, mais aussi monter la garde contre l’ennemi, tout se fait en communauté ! De quoi en prendre de la graine… si l’on peut dire. 

Le concombre de mer, as du recyclage 

On pourrait croire que le concombre de mer (Holothuroidea) n’a pas grand-chose pour lui : un nom ridicule, une allure de gros ver mou à petites pattes, piètre nageur et d’une lenteur inimaginable… Mais ne vous fiez pas aux apparences ! Notre concombre de mer est surtout le champion de l’écologie. Plus exactement, il est détritivore : il mange des déchets d’autres animaux, petits champignons ou végétaux, et rejette du sable tout propre. Le concombre de mer est donc absolument indispensable à son écosystème ! Il a peu de prédateurs : comme souvent, l’humain est son pire ennemi. Notamment en Asie, cet animal est pêché par milliers pour devenir nourriture ou médicament. 

Le tardigrade, minuscule invincible 

Il ne mesure pas plus d’un millimètre de long. Pourtant, le tardigrade (Tardigrada) est l’un des animaux les plus épatants qui existent : il est extrêmophile. Cela signifie qu’il peut vivre ou survivre dans des conditions très hostiles. Pour cela, il peut entrer en « cryptobiose », un état de mort artificiel temporaire, ce qui lui permet de faire face à des températures de - 272°C à + 150°C. Certains tardigrades congelés, datant d’il y a plus de 2 000 ans, ont repris vie à température ambiante. Ces pauvres bêtes sont donc évidemment la cible de toutes sortes d’expériences scientifiques. Depuis trois ans, par exemple, une colonie de tardigrades vit dans une sonde sur la Lune, attendant que l’on veuille bien les redescendre sur leur planète peuplée d’humains sans superpouvoirs… 

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