Recette ultime pour un chocolat sans culpabilité

Recette ultime pour un chocolat sans culpabilité

Si le chocolat rime malheureusement souvent avec déforestation déraisonnée, il ne doit pas nécessairement en être ainsi. En Équateur, le WWF soutient un projet de culture durable de cacao par des communautés indigènes, qui crée un cercle vertueux bénéfique pour la faune, la flore, l’économie locale… et les papilles gustatives. Une belle histoire d’harmonie avec la nature et de bénéfices mutuels. 


C’est bien connu : le chocolat, c’est le petit plaisir coupable du Belge. « Coupable », non pas à cause de sa quantité de calories, entendons-nous ; mais bien parce que le secteur du chocolat belge à lui seul mobilise un million d'hectares de plantations de cacao (soit un tiers de la superficie belge) dans des pays à haut risque de déforestation. Globalement, l'intensification de la production de chocolat entraîne aussi la dégradation des sols et la fragmentation des écosystèmes en Amérique latine, ainsi qu’en Afrique et en Indonésie. Avec des effets souvent dévastateurs sur la faune et la flore.


Dramatique, c’est vrai. Pourtant, ce n’est pas une fatalité : allier cacao et respect de la nature, c’est tout à fait possible, et même très prometteur pour l’avenir. C’est ce que les membres de la communauté Zancudo, en Équateur, nous prouvent depuis que l’on soutient leur projet. Laissez-nous vous y emmener… Mais attention, vous aurez peut-être bientôt envie d’un petit bout de chocolat !


L’or noir d’Amazonie


Sous un toit en tôle ondulée, les membres de la communauté de Zancudo Cocha, en Amazonie équatorienne, broient des fèves de cacao. Ici, pas de bruits de machine, juste le bruissement des arbres tropicaux et les cris lointains d’animaux exotiques. Les indigènes Kichwa cueillent les fèves à la main, avant de les faire fermenter et de les faire sécher, en vue de la production de chocolat de haute qualité, connu localement sous le nom d'or noir.


Cela fait plus de 1 500 ans que les fèves de cacao sont utilisées en Amazonie équatorienne. Et aujourd’hui, de nombreuses communautés indigènes de la région de Cuyabeno dépendent de la production de cacao pour leur subsistance.


« La production de cacao nous procure un revenu sûr et durable. Lorsque nous sommes confrontés à des difficultés et à des situations d'urgence, nous savons que nos cultures de cacao nous fourniront toujours des ressources », explique Alfredo, l'un des membres de la communauté.


L'Équateur, avec son climat favorable et ses richesses naturelles, est le plus grand producteur mondial de cacao fin. Par ailleurs, les meilleures variétés de cacao ont besoin d'ombre pour pousser. Cela fait de la forêt tropicale amazonienne un endroit idéal pour une production de haute qualité, les plantes étant ombragées par des arbres indigènes tels que la chonta et l'acajou. Ici, pas question de déforestation intensive ; c’est la culture responsable qui importe.


Le WWF travaille depuis 2012 avec les communautés de la réserve de Cuyabeno, l’une des plus grandes zones nationales protégées d’Amazonie équatorienne. Couvrant plus de 590 000 hectares, la réserve abrite des espèces telles que le dauphin de rivière, le jaguar et la loutre géante.


Un trésor de biodiversité à préserver à tout prix, tout en permettant aux habitants d’en profiter de façon durable. Comme l'explique Alfredo, « en produisant du cacao dans des systèmes agroforestiers, nous avons réduit l'abattage des arbres et contribuons à la conservation de la faune ».


L'approche adoptée dans la réserve de Cuyabeno fournit un modèle durable qui protège l'environnement, soutient le développement économique et entraîne un progrès social. « Nous croyons fermement que la conservation et le développement ne sont pas des questions distinctes. Les communautés locales sont au centre de notre approche, en tant que partenaires, bénéficiaires et facilitateurs », explique Jorge Rivas, directeur de la conservation du WWF-Équateur. « En formant les communautés locales aux meilleures pratiques en matière de production responsable de cacao, nous assurons des moyens de subsistance qui favorisent à la fois la protection des forêts et les possibilités de revenus ».


Aux côtés des familles Kichwa de la communauté Zancudo Cocha, 57 autres familles indigènes Cofanes et Shuar bénéficient d'un soutien pour produire durablement du cacao de haute qualité.



Du producteur local au chocolatier


Le WWF a travaillé avec la société de chocolat haut de gamme Pacari en Équateur, en établissant une relation commerciale directe avec les familles. Cela permet d'augmenter les revenus des agriculteurs et de leur garantir des paiements équitables et réguliers. C’est ainsi que la société achète directement les fèves de cacao à la communauté de Zancudo Cocha, en payant 60 % de plus que sa valeur moyenne locale. En 2019, Pacari et le WWF ont par ailleurs aidé la communauté de Zancudo Cocha à obtenir la certification biologique.


Ce circuit court offre une vraie alternative à la déforestation intensive – et, à ce titre, notre plaisir coupable peut devenir un plaisir, tout simplement.


Les populations locales, alliées pour la conservation


Au WWF, nous sommes convaincus que, pour protéger efficacement et durablement la nature, il est indispensable d’inclure étroitement l’humain. C’est pourquoi les communautés locales sont au centre de notre travail de conservation. Nos plus grandes fiertés et nos plus grands succès se réalisent lorsque nous mettons en place des solutions qui protègent les richesses du monde naturel, tout en apportant un bien-être et une prospérité aux communautés locales qui habitent au cœur de ces paysages. 



Demandez à l'Europe une loi pour mettre fin à la déforestation illégale !


Le WWF fait actuellement campagne pour que les produits liés à la déforestation illégale ne soient pas mis sur le marché européen. Car chaque année, nous perdons une zone de forêt tropicale de la taille de la Grèce. Les produits que nous consommons ici en Europe contribuent à cette destruction. Aujourd’hui, une opportunité unique d’inverser la courbe se présente à nous. Une nouvelle législation européenne sur les produits liés à la déforestation et à la destruction des écosystèmes est désormais à portée de main, et la Commission européenne invite les citoyens à donner leur avis sur cette loi, dans le cadre d'une consultation publique ouverte. Ajoutez votre voix ! 


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