Les mystérieuses routes migratoires des baleines enfin visibles
Les mystérieuses routes migratoires des baleines enfin visibles
Le WWF et une coalition de scientifiques, gouvernements et autres membres de la société civile ont assemblé trois décennies de données de suivi des baleines sur une plateforme dynamique – BlueCorridors.org. Pour la première fois, on peut y observer de façon interactive les couloirs de migration invisibles qu’empruntent les cétacés – leurs autoroutes en quelque sorte, qui traversent notre planète de bout en bout. De quoi comprendre l’importance d’améliorer la protection de l’océan dans le monde entier.
C’est une avancée majeure pour la conservation marine. Le WWF et une coalition mondiale de scientifiques, de la société civile, de gouvernements et d'innovateurs technologiques ont lancé BlueCorridors.org - une nouvelle plateforme dynamique qui rassemble trois décennies de données de suivi des baleines. Elle rassemble également des informations sur les menaces marines et les solutions de conservation.
Autoroutes migratoires enfin visualisées
BlueCorridors.org offre une solution urgente et innovante : un outil interactif puissant qui combine les données de migration avec les menaces marines et les priorités de conservation, du Pacifique oriental et de la Méditerranée à l'océan Austral. Elle a pour objectif de guider les efforts de protection au-delà des frontières nationales et des disciplines. Mais aussi, de simplement émerveiller et sensibiliser le grand public.
« C'est l'avenir de la conservation : ouvert, collaboratif et fondé sur la science », se réjouit Ryan Reisinger, codirecteur de l'initiative à l'université de Southampton. « En reliant les menaces aux solutions, cette plateforme permet une planification marine plus intelligente et mieux coordonnée, qui transcende les secteurs et les frontières. »
Concrètement, on y observe les autoroutes migratoires qui relient les baleines à des lieux de reproduction, d'alimentation et de socialisation essentiels. Ces cartes sont organisées par espèce et par période de l’année. Le site rassemble aussi plusieurs études de cas, mettant en évidence les points chauds où les baleines sont les plus vulnérables et les solutions que les gouvernements peuvent mettre en œuvre.
Car force est de constater que ces lignes de vie sont de plus en plus menacées. Malgré des décennies de travail de conservation, sept des 14 espèces de grandes baleines sont classées « en danger » ou « vulnérables » sur la liste rouge de l’UICN. En effet, elles sont confrontées à des risques croissants de collision avec des navires, d'enchevêtrement dans des engins de pêche, de perturbations causées par le bruit sous-marin, de pollution plastique ou encore aux changements climatiques.

Tirer la sonnette d’alarme avant deux moments politiques forts
Lancée avant la Journée mondiale de l’océan (le 8 juin) et la conférence des Nations unies sur l’océan qui se tiendra à Nice (France) du 9 au 13 juin, la plateforme fait progresser les objectifs internationaux visant à protéger 30 % de l’océan d'ici à 2030, comme le prévoit le cadre mondial pour la biodiversité de Kunming-Montréal. Il souligne l'importance de ratifier le traité des Nations unies sur la haute mer (accord BBNJ).
« Plus qu'une carte, il s'agit d'un mouvement », annonçait M. Johnson, responsable de l’initiative « Protecting Whales and Dolphins » du WWF. « En combinant la science de pointe, l'innovation numérique et la narration créative, nous donnons aux baleines une chance de se battre. »
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