Laissez-vous guider par les cris de gibbons

Laissez-vous guider par les cris de gibbons

On ne les voit pas, mon on peut facilement les entendre… faites la connaissance du gibbon. Ce primates aussi agiles que timides se cachent dans la canopée des forêts cambodgiennes. Ils jouent un rôle important dans l’équilibre de l’écosystème dans lequel ils vivent. Il est d’autant plus important de les étudier et de les protéger. Mais comment protéger une espèce qui ne se laisse que très difficilement apercevoir ? Avec des scientifiques locaux, l'équipe du WWF est partie à la recherche des gibbons au Cambodge.

Les gibbons sont des primates fascinants avec lesquels nous partageons 96 % de notre ADN. Nous avons donc beaucoup en commun avec eux. Malheureusement, les activités humaines telles que l’agriculture, l’exploitation minière, la perte d’habitat et le braconnage ont conduit certaines sous-espèces de gibbons au bord de l’extinction.

Des scientifiques mettent tout en œuvre pour protéger les gibbons et leur habitat. Mais en raison de leur rapidité, de leur nature timide et parce qu'ils vivent principalement en haut des arbres, il est difficile d'apercevoir les gibbons dans la nature. Et bien plus difficile encore de les étudier et de les protéger.

Fermez les yeux et écoutez attentivement

Tout comme nous, les gibbons communiquent entre eux et chantent. Chaque phrase a un message et une intention spécifique. Cela va de « attention, prédateur ! » à « oh regarde, de la nourriture ! » à « salut, beauté » ou encore « va-t'en, c'est mon territoire ». Ils ont un langage spécial qui varie selon les espèces, les groupes, les lieux. Il peut même changer en fonction des conditions météorologiques.

En 2019, une équipe composée de chercheurs et d’écogardes issus des communautés locales, du WWF-Cambodge et du ministère cambodgien de l'Environnement, a effectué un trek dans les forêts sèches des plaines orientales pour écouter attentivement l'une des espèces les plus menacées du pays, le gibbon à joues jaunes

Comment trouver un gibbon

Pour trouver les gibbons, 58 postes d'écoute ont été installés dans la réserve naturelle de Phnom Prich et la réserve naturelle de Srepok. Chaque poste d'écoute était occupé par deux chercheurs qui enregistraient les chants des gibbons. Grâce à ces informations, les chercheurs ont pu déterminer l'emplacement des primates.

Pourtant, identifier les différents groupes de gibbons est plus facile à dire qu'à faire. Seule une oreille exercée et expérimentée peut distinguer les différents sons. Toutes les équipes ont donc reçu une formation au cours de laquelle elles ont appris non seulement les chants des gibbons, mais aussi leur comportement, leur habitat et les différentes menaces auxquelles ils sont confrontés.

« Une fois, nous avons entendu des gibbons chanter à proximité, alors nous sommes allés discrètement vers l’origine du bruit, raconte Tropin, assistant de recherche au WWF-Cambodge. C'était la première fois que je voyais un gibbon. J'étais très excité. »

Assurer l'avenir des gibbons

Après avoir passé huit jours dans la forêt et plusieurs mois supplémentaires à collecter et analyser les données, les chercheurs ont pu présenter des preuves de la présence des gibbons dans la zone d'étude et de leur préférence pour les forêts denses. Cette étude est toujours en cours.

Tropin estime qu'en investissant dans des technologies telles que l'intelligence artificielle et les dispositifs d'enregistrement, il est possible de faciliter la recherche, d'éviter les erreurs humaines et d'enregistrer d'autres sons tout au long de la journée et de la nuit pour mener des études combinées.

Ces données sur les gibbons permettront également de sensibiliser la population locale aux espèces menacées qui vivent dans la région et de l'inciter à contribuer à la préservation des forêts.

En déterminant s'il existe un lien entre la taille des populations de gibbons et les activités humaines à proximité des habitats de l'espèce, telles que le braconnage, l'exploitation minière ou forestière, des mesures appropriées peuvent être prises pour protéger les gibbons.

Protéger les gibbons, c'est protéger la nature

Avec nos partenaires au Cambodge et la population locale, nous protégeons non seulement les gibbons, mais aussi leur habitat et tous les animaux qui y vivent :  le banteng (une sorte de bovin sauvage), le cerf aboyeur ou encore le sambar. Lorsque ces espèces seront suffisamment rétablies et leur habitat restauré, il sera également possible de réintroduire des tigres.

Pour donner redonner à la faune cambodgienne la place qu’elle mérite dans les plaines orientales, les communautés locales et nos partenaires au Cambodge travaillent ensemble pour retirer les pièges des braconniers. Rien qu'en 2020, pas moins de 4 774 pièges ont été éliminés. Grâce à cette coopération, l'humain et la nature peuvent à nouveau vivre côte à côte en harmonie.

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