Journée mondiale des écogardes : hommage aux gardien·nes de la nature

Journée mondiale des écogardes : hommage aux gardien·nes de la nature

Le 31 juillet, nous célébrions les écogardes dans le monde entier. L’occasion de mettre à l’honneur tout au long de la semaine ces femmes et ces hommes qui dédient leur vie à la protection de la nature, souvent au détriment d’une vie de famille équilibrée, mais aussi de leur propre santé et sécurité.  

Les écogardes possèdent de nombreuses appellations différentes à travers le monde mais une chose les unit : ce sont les gardien·nes indispensables des parcs nationaux, réserves naturelles et aires protégées. Leur mission principale consiste à protéger des écosystèmes et des espèces menacées, agir contre le braconnage, lutter contre le commerce illégal des animaux sauvages et sensibiliser des communautés locales à l'importance de la conservation. Ce faisant, ces hommes et ces femmes contribuent à la préservation de près de 15 % des espaces terrestres et de 7 % de l’océan. 

Dans le parc national de Ntokou-Pikounda en République du Congo, le WWF soutient le travail de ces gardien·nes qui y protègent une faune exceptionnelle : éléphants de forêts, gorilles des plaines de l’Ouest, potamochères, chimpanzés, léopards… et le désormais célèbre colobe rouge de bouvier, redécouvert en 2015. 

Vandaag maken we kennis met één van hun beschermers: 

Ruth Belvanie Mondzongo, première femme écogarde de Ntokou-Pikounda

Ruth Belvanie Mondzongo est la première femme écogarde du parc national de Ntokou-Pikounda. Originaire du village de Ntokou, elle a suivi une formation paramilitaire au même titre que ses collègues et travaille depuis 2018 pour le parc. Au sein de son équipe essentiellement masculine, elle affirme ne pas se sentir discriminée. « Avec mon équipe ça se passe très bien. Je suis la seule femme, je me suis déjà habituée à eux : moi je suis devenue aussi comme un homme ! »    

Dans un monde où 89 % des écogardes sont des hommes, Ruth ouvre la voie aux femmes vers un métier engagé pour la protection de la biodiversité. 

Quotidien d’une écogarde : entre patrouilles anti-braconnage et suivi des animaux

Lors de ses missions sur le terrain, Ruth et ses coéquipiers sont amenés à travailler principalement en forêt, loin des villages. Ils effectuent des patrouilles pour collecter des données (traces d’animaux, indices de présence de braconniers) et les géolocalisent par le biais de l’appareil GPS. Les conditions de ces missions, qui durent entre cinq et quinze jours, sont sommaires et les risques, bien présents : « Vivre en forêt est déjà dangereux en soi. Nous pouvons également être confrontés à des braconniers qui nous suivent sans que nous le sachions, ce qui peut entraîner des conflits armés. Il n’y a pas longtemps, on s’est fait tirer dessus alors qu’on était en patrouille sur la rivière. Les animaux sauvages, comme les gorilles, peuvent aussi représenter des risques. Si nous tombons malades ou sommes blessés, la communication par satellite peut parfois échouer, ce qui rend les secours plus difficiles », explique Ruth. 

Une vocation et une fierté

Malgré ces risques constants et les rudes conditions du terrain, Ruth est fière de son travail. « Lorsque le parc a été créé, je me suis présentée pour devenir écogarde car je voulais un vrai travail pour subvenir aux besoins de ma fille. Ma famille était contente que je devienne écogarde, car je suis l’unique personne à travailler. Et ce que je préfère dans mon travail c’est apprendre la conservation : je veux connaitre la conservation, protéger la forêt. […] Mon animal préféré c’est l’éléphant ; quand j’étais petite j’écoutais les histoires des vieux parents qui m’expliquaient comment était l’éléphant : un animal qui est vraiment gros comme une maison ! Voilà pourquoi j’avais envie de voir un éléphant un jour. » 

Protéger le parc et dialoguer avec les communautés locales

Être écogarde est loin d’être de tout repos. Si Ruth et ses coéquipiers ont reçu une formation pour appréhender les braconniers en utilisant des techniques d'embuscade et de camouflage, ils ont également été formés pour désamorcer tout type de conflit en dialoguant. La plupart des infractions sont des cas de pêche illégale. « Il y a deux périodes dans l’année : celle où la pêche est autorisée dans le parc, et celle où le parc est fermé. Mais quand c’est fermé il y aussi des pêcheurs – que nous appelons les ‘pêcheurs-braconniers’, qui rentrent sans pour autant demander la permission au parc », explique la jeune écogarde.

Lorsqu'ils rencontrent des pêcheurs illégaux et des braconniers, les écogardes engagent un dialogue pacifique, posent des questions, et enregistrent les infractions. Ils envoient ensuite ces informations à la direction du parc. « Quand on trouve un campement illégal de pêche, ça se passe généralement bien puisqu’ils savent qu’ils sont en erreur : ils ne peuvent pas beaucoup discuter. Mais il y a des gens qui sont violents aussi. » ajoute-t-elle. Des situations qu’il faut gérer au cas par cas, en privilégiant toujours le dialogue, afin d’éviter l’escalade de la violence.

L'impact essentiel des femmes écogardes

Les femmes comme Ruth sont indispensables sur le terrain. Elles jouent un rôle-clé de point de contact avec les communautés locales. Elles contribuent également à créer un lien de confiance. Et leur travail va bien au-delà de la conservation. En percevant un salaire, elles brisent les chaînes de la pauvreté, se libérant vers un avenir plus émancipé et plus libre. Ces femmes déterminées sont des modèles inspirants pour leur famille et leur communauté, montrant la voie aux générations futures. Cependant, il reste du chemin à parcourir. Actuellement, seulement 11 % des écogardes dans le monde sont des femmes. Soutenir et célébrer ces héroïnes du terrain est donc essentiel, car leur travail acharné n'aide pas seulement leurs familles et leurs communautés. Il contribue également à créer un monde où les humains et la nature vivent en harmonie.

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