Jour du dépassement de la Terre : la planète ne peut plus répondre à notre demande

Jour du dépassement de la Terre : la planète ne peut plus répondre à notre demande

Bruxelles, le 28 juillet - Le « Jour du dépassement de la Terre » tombe un jour plus tôt cette année que l'année dernière. Cela confirme l'augmentation annuelle après la baisse exceptionnelle qui avait eu lieu en 2020 en pleine pandémie. La Belgique fait hélas partie des plus mauvais élèves. Pour notre pays, le Jour du dépassement de la Terre est déjà tombé le 26 mars. Cela signifie que si tout le monde vivait comme les Belges, il faudrait plus de quatre Terres pour soutenir notre mode de vie. Il est urgent de prendre des mesures structurelles pour réduire notre empreinte, en Belgique et dans le monde entier.

Le Jour du dépassement de la Terre marque la date symbolique à laquelle l'humanité a épuisé toutes les ressources naturelles que la Terre peut produire en un an. Cette année, à partir du 28 juillet, les humains vivrons donc à crédit. Ce chiffre est calculé par le « Global Footprint Network », une ONG qui collecte plus de 3 millions de données et de statistiques provenant de 200 pays pour effectuer ce calcul. En d'autres termes, ils calculent quel jour de l'année nous avons déjà pêché plus de poissons, abattu plus d'arbres et exploité plus de terres que la nature ne peut en générer en un an. De plus, le Jour du dépassement de la Terre, nos émissions de gaz à effet de serre seront déjà supérieures à ce que l’océan et les forêts peuvent absorber en un an.

L’empreinte écologique de la Belgique est disproportionnée 

Les empreintes écologiques varient largement dans le monde. Par conséquent, les pays atteignent leur Jour du dépassement à différents moments de l'année. Pour la Belgique, ce jour tombait déjà le 26 mars cette année. Si l'on considère l'empreinte écologique globale de l'humanité, il faudrait en moyenne 1,7 Terre pour produire suffisamment de ressources et de matières premières. Un chiffre déjà trop élevé. La Belgique, en consommant l’équivalent de 4,1 Terres par an, utilise plus du double des ressources mondiales. Nous exerçons une telle pression sur les écosystèmes d'autres pays que la biocapacité de ces derniers s'épuise également et que nous ne pouvons plus répercuter les coûts de notre empreinte sur les autres pays. 

La Belgique n'est d'ailleurs pas la seule coupable. De nombreux pays dans le monde sont confrontés aux mêmes défis. C'est précisément pourquoi il est si important que chaque pays se concentre sur la protection de ses matières premières et de ses ressources. Il n'y a pas d'autres pays qui pourraient venir à la rescousse.

Pour Antoine Lebrun, directeur général du WWF-Belgique, « Il est urgent de préserver et de restaurer la biocapacité de la planète tout en réduisant notre empreinte écologique, qui est pour deux tiers faite d’émissions de gaz à effet de serre. Et pour ce faire, il faut impliquer toutes les composantes de la société : le secteur privé, la société civile et les citoyen·nes. Les gouvernements sont indispensables pour indiquer la bonne direction et créer un cadre propice à la construction d’un avenir durable ». 

Repousser le Jour du dépassement de la Terre

Pour repousser le Jour du dépassement de la Terre dans le calendrier, il faut changer nos habitudes de consommation et nos modes de production. Le WWF-Belgique propose de nombreuses solutions à travers ces cinq champs d’action : alimentation, climat, forêts, océan et biodiversité, dans le rapport « L’heure d’inverser la tendance ».  En tant que secteur privé, en tant que société, en tant que gouvernement et en tant que citoyen·nes, nous avons tous et toutes un rôle important à jouer. Si nous réussissons, nous nous donnons à nous-mêmes et à nos enfants une chance d'avoir un avenir meilleur.