Des communautés locales capturent des images uniques de la faune amazonienne

Des communautés locales capturent des images uniques de la faune amazonienne

Depuis 2016, le WWF-Équateur mène, en partenariat avec le WWF-Belgique, un projet de formation à la surveillance biologique auprès de la communauté de Zancudo Cocha en Amazonie équatorienne. L’objectif est de mieux connaître la biodiversité du territoire, à l’aide de pièges photographiques, afin de protéger cette zone des chasseurs et des bûcherons. Aujourd'hui, à l’occasion de la Journée internationale de la biodiversité, le WWF publie les premières images de cette surveillance.  Et elles sont spectaculaires !

 

Plus de 1,6 milliard de personnes dans le monde dépendent directement des zones naturelles pour leur subsistance. Nourriture, eau potable, médicaments, essentiels à notre survie, nous dépendons tous de la nature d’une manière ou d’une autre. Un état sain de la biodiversité est d'une importance vitale à cet égard. Un indicateur important de cette bonne santé est la présence d’une espèce emblématique dite « espèce parapluie » (dont l'habitat doit être sauvegardé pour que soient conservées d'autres espèces, parmi lesquelles certaines sont rares et menacées).

La nature est donc essentielle pour nous tous. Le WWF croit que l'homme et la nature peuvent vivre ensemble en harmonie et travaille à tous les niveaux pour lutter contre la perte mondiale de biodiversité. Aujourd’hui les espèces disparaissent sous nos yeux à une vitesse alarmante et nous devons agir vite.

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Dans trois pays différents (Équateur, Colombie et Pérou) de la région amazonienne, le WWF, en collaboration avec les communautés locales, a mis en place une surveillance biologique du jaguar, qui est une espèce parapluie de la région. Cette initiative devrait conduire à définir des critères clairs pour étendre les zones de protection de ce félin en voie de disparition et finalement pour une meilleure protection de cette partie de la forêt amazonienne.

Une gestion durable des ressources obligatoire 

La première communauté à fournir des images impressionnantes est celle de Zancudo Cocha, située dans le nord de l’Amazonie équatorienne. Elle occupe un territoire de 172.000 hectares, dont 79% de forêt primaire. La communauté est établie dans la réserve naturelle de Cuyabeno. Étant une zone protégée, la gestion durable des ressources naturelles est obligatoire. Cette communauté, comme tant d’autres en Amazonie, vit de la chasse, de la pêche et de ce qu’elle cultive sur son territoire. 

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Une immense variété d’espèces photographiées

L’extraordinaire échantillon de la faune observée démontre que la réserve de Cuyabeno abrite une impressionnante biodiversité. Ces images sont le résultat de la première phase du programme transnational de surveillance du jaguar. Elles dépassent sans nul doute les attentes. Les pièges photographiques ont permis d’engranger des centaines de clichés et de vidéos de plus de 20 espèces animales : félins, reptiles, rongeurs, oiseaux, primates. Nombre d’entre elles sont des espèces menacées, ou tellement mal connues et énigmatiques qu’elles n’ont pas encore de statut de conservation officiel.

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Isabelle Vertriest, directrice des Programmes internationaux du WWF-Belgique : « Les informations récoltées permettront de mettre à jour nos connaissances sur la faune de ce territoire, en vue de définir les zones d’utilisation et d’adapter le plan de gestion de la communauté. Au fil d’un protocole de traitement de l’information, les données collectées seront interprétées dans le but d’être traduites en informations utiles pour la prise de décision. Pour le WWF, ces premiers résultats sont déjà un grand succès. »

Avec ce projet, le WWF-Belgique veut ralentir la dégradation de la zone et restaurer les services écosystémiques de la forêt et, en même temps, offrir un développement socio-économique aux populations vivant dans les forêts. Le projet bénéficie du soutien de la Coopération belge au développement et Aide humanitaire (DGD).

Vous trouverez toutes les informations sur ce projet via notre site internet.

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Quelles sont les espèces les plus intéressantes sur ces images ?   

Le jaguar (Panthera onca) : le plus grand félin d’Amérique. Cet excellent chasseur occupe le sommet de la chaîne alimentaire. Il est nocturne et solitaire. Un seul individu a besoin d’un territoire d’au moins 25 kilomètres carrés pour survivre, bien que cela dépende de la région, de l’époque de l’année et du fait qu’il s’agisse d’un mâle ou d’une femelle. Cette espèce est particulièrement charismatique et élégante. Malheureusement, les populations de jaguars font face à des menaces variées, telles que la perte, la dégradation et la fragmentation de leur habitat, ce à quoi il faut ajouter la chasse. Le jaguar est aujourd’hui classé comme espèce quasi menacée par l’IUCN et est en danger d’extinction en Équateur, en grande partie à cause du braconnage.

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Le fourmilier géant (Myrmecophaga tridactyla) : un mammifère dont le régime repose exclusivement sur la consommation de termites et de fourmis, grâce à deux adaptations : ses griffes, qu’il utilise pour démolir les termitières, et sa longue langue collante. Armé de ces outils, il peut se nourrir de plusieurs colonies le même jour. Cette espèce est classée comme vulnérable selon l’IUCN. En Équateur, elle est considérée comme menacée en raison de la chasse et du trafic de ses griffes. 

Le tapir du Brésil (Tapirus terrestris) : l’un des mammifères les plus gros et les plus puissants d’Amérique du Sud, strictement herbivore. Insaisissable et curieux des odeurs, le tapir est guidé par sa sensibilité olfactive. Il est un excellent facteur de dispersion des graines. Selon le rapport de l’IUCN, cette espèce est vulnérable. En Équateur, le tapir est menacé par le trafic de sa viande pour la consommation humaine.

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Le cougar (Puma concolor) : un félin imposant. On le trouve sur le territoire équatorien, entre 0 et 4 500 mètres au-dessus du niveau de la mer. Ce carnivore est un excellent chasseur, mais aussi un grimpeur hors pair Il est classé comme espèce vulnérable par l’IUCN, tant globalement qu’au niveau de l’Équateur. Cela est attribué à la perte, la dégradation et la fragmentation de ses multiples habitats, en plus de la chasse.

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Le chien des buissons aux oreilles courtes (Atelocynus microtis) : une espèce canine active le jour, à l’aube et au crépuscule. Ce chien est surtout carnivore, bien qu’il consomme parfois de la nourriture végétale. Sur la liste rouge de l’IUCN, il est répertorié en tant qu’espèce menacée, bien que son statut ne soit pas connu en Équateur, car il s’agit d’une espèce extrêmement rare. Très peu d’informations sont disponibles à son sujet, et les observations sont très peu fréquentes.

Le jaguarondi (Herpailurus yagouaroundi) : un félin de taille modérée, qui vit au pied des deux versants du massif andin. Il a des activités nocturnes et diurnes. C’est un animal terrestre, mais aussi un excellent grimpeur, clairement carnivore. De nombreuses preuves démontrent qu’il attaque régulièrement le bétail, ce qui entraîne des conflits avec les villageois. À l’heure actuelle, l’IUCN classe ce félin dans la catégorie « préoccupation mineure ». En Équateur, son statut de conservation réel est inconnu.

La buse blanche (Leucopternis albicollis) : un oiseau de proie ayant une aire de distribution assez large. On peut le rencontrer du Mexique au Brésil. C’est un prédateur habile, qui dévore des serpents, mais aussi des petits mammifères, des oiseaux et de gros insectes. Cette espèce est classée dans la catégorie « préoccupation mineure » par l’IUCN, tout comme en Équateur, mais on estime que sa population a chuté durant les dernières années, en raison de l’expansion urbaine.

 

 

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