Climat, géopolitique et négociations : le WWF organise des mini-COP dans les écoles

Climat, géopolitique et négociations : le WWF organise des mini-COP dans les écoles

Comment enseigner de manière participative des matières telles que le climat, la biologie ou l’économie ? Et pourquoi pas en organisant un sommet sur le climat à l’école et en mettant les clés entre les mains des élèves ! « Nous leur attribuons un pays et différents thèmes sur lesquels ils doivent ensuite négocier », explique Laura Willème

L’objectif de cet exercice est de comprendre les intérêts de chaque pays, d'avoir une vision d'ensemble et de coopérer pour proposer des solutions constructives et globales, qui seront ensuite soumises au vote des élèves. Nous nous trouvons ainsi aujourd’hui dans une école secondaire à Gosselies, près de Charleroi, dans laquelle les élèves présentent la mini-COP qu’ils préparent depuis plusieurs mois.  

« Je n’avais jamais entendu parler de la COP », nous dit un élève. « C’est réservé aux personnes importantes », réagit un autre. Nous leur répondons qu’ils auront peut-être un jour la chance de participer à une véritable COP.  

Les élèves sont tout d’abord répartis en groupes qui se voient attribuer un pays, de la Belgique à Tuvalu en passant par la France, l'Australie, l'Arabie saoudite, le Venezuela ou la Zambie. 

Des slogans ludiques

Pendant la première partie de l'exercice, chaque groupe d'élèves vient présenter son pays. Quels sont ses besoins les plus importants ? Ses principaux partenaires commerciaux ? Est-il vulnérable au changement climatique ? Aux réfugiés climatiques ? Comment son PIB a-t-il évolué ces dernières années ? Chacune des présentations entre dans les détails de ces caractéristiques.  

Les présentations sont accompagnées d’un slogan ludique développé pour chaque pays. Nous entendons par exemple « Pays-Bas, pédalez » qui fait référence aux avantages de la culture du vélo. Même pendant la pause, les élèves restent absorbés par leur rôle. Un représentant de l'Arabie saoudite affirme que 2050 est une date encore trop proche pour de nouvelles règles en matière d'émissions, tandis que des élèves représentant la Zambie se passionnent pour les riches écosystèmes du pays, menacés par de nombreuses sécheresses.  

Avant que les négociations entre les pays ne commencent, l’expert climatique prend le temps de rappeler quelques faits et tendances scientifiques. « L'inaction coûtera finalement plus cher que de prendre des mesures appropriées dès maintenant », explique-t-il aux élèves. Ce rôle d'expert climatique est généralement assumé par une personne ayant une expérience des négociations ou par un·e étudiant·e en sciences du climat.

Thèmes et alliances complexes 

Les pays présents sont désormais regroupés par alliance : 1) les pays industrialisés qui veulent prendre des mesures en faveur du climat, 2) les pays industrialisés qui ne veulent pas prendre de mesures en faveur du climat, 3) les pays exportateurs de pétrole, 4) les pays émergents, et 5) les pays les moins développés et les pays insulaires. 

Chaque alliance siège à une table ronde, autour de laquelle les pays vont devoir parvenir à une position commune autour de six thèmes : 1) les émissions, 2) le financement d'un Fonds pour le climat, 3) les réfugiés climatiques, 4) l'alimentation, 5) les transports et 6) la déforestation. 

Dans la phase suivante, les représentant·es de chaque pays s'assoient ensemble par thème pour façonner des accords. À la fin du processus, les solutions sont présentées à l'ensemble de la salle et soumises au vote de tous les pays. 

Les élèves de l’Institut de la Providence de Gosselies soumettent au vote les différentes propositions de résolutions.

Applaudissements et enthousiasme

Le professeur de biologie, qui a pris l'initiative d'organiser la mini-COP avec le WWF dans cette école, nous explique son intention avec cet exercice. « Nous voulons montrer aux élèves qu'ils peuvent changer les choses, qu'ils ont un rôle important à jouer plus tard ». 

Les élèves présentent maintenant leurs solutions. Pour chaque sujet, ils discutent vivement avant le vote. « Quels vols seront taxés ? Et les autres moyens de transport ? Le bateau ? » Les doigts se lèvent, les débats se poursuivent et nous entendons des murmures entre les élèves. Le vote a lieu et la proposition est approuvée. Des applaudissements et des cris s’élèvent de la salle.

Un seul monde 

Ensuite, nous interrogeons les élèves afin qu’ils expriment leurs opinions personnelles sur le climat et la nature. « Le climat est important pour notre avenir et celui des animaux », explique un élève. « Et pour les générations futures », ajoute un autre. « Ne pas protéger le climat serait égoïste », entend-on également. 

Nous demandons également aux étudiant·es s'ils ont trouvé cette mini-COP intéressante. « Oui, nous avons constaté à quel point il est difficile de trouver des accords. Certains pays veulent manifestement faire moins d'efforts ».  

Enfin, nous demandons aux élèves s'ils entrevoient des solutions. « Nous devons faire des efforts au niveau personnel et politique », répondent-ils. « Et nous ne devrions pas nous considérer comme des pays différents, mais comme un seul monde », conclut l'un des élèves.

Vous souhaitez vous aussi faire participer vos élèves à cette belle expérience, et leur faire prendre conscience de la réalité des enjeux climatiques ? Inscrivez-vous pour l’année prochaine via ce lien : https://wwf.be/fr/ecoles/climatechallengeschool