7 mythes sur le changement climatique

7 mythes sur le changement climatique

Quelques jours avant le début de la COP26, et dans un contexte où la crise climatique est devenue un sujet quotidien dans les médias, la confusion règne encore sur ce qu'est réellement le changement climatique. Pour repartir sur de bonnes bases, décryptons ensemble certains des mythes les plus fréquemment entendus, afin de distinguer la fiction de la réalité !

Mythe 1 : le climat de la Terre a toujours changé

Au cours des 4,5 milliards d'années d'histoire de la Terre, le climat a beaucoup changé, c’est vrai. Mais le réchauffement extrêmement rapide que nous observons actuellement ne peut pas être expliqué par les cycles naturels de réchauffement et de refroidissement. Le genre de changements qui se produiraient normalement sur des centaines de milliers d'années se produisent aujourd’hui en seulement quelques décennies.

Les températures mondiales sont actuellement les plus élevées depuis le début des relevés. En fait, la décennie 2011-2020 est la plus chaude jamais enregistrée. Et depuis 2015, chaque année a battu un nouveau record.

Ce réchauffement beaucoup plus rapide correspond aux niveaux de CO2 dans l'atmosphère, qui sont en augmentation depuis la révolution industrielle. Ainsi, lorsque l'on parle de changement climatique aujourd'hui, on parle de changement climatique anthropique (causé par l’humain). Il s'agit du réchauffement de la température moyenne de la Terre résultant de l'activité humaine, comme la combustion de charbon, de pétrole et de gaz pour produire l'énergie nécessaire au fonctionnement de nos maisons et de nos transports, et l'abattage des arbres pour produire nos biens de consommation.

Mythe 2 : Le dioxyde de carbone n’est pas mauvais, puisque les plantes en ont besoin

Les plantes ont besoin certes de dioxyde de carbone (CO2) pour vivre. De ce fait, les plantes et les forêts éliminent et stockent chaque année d'énormes quantités de dioxyde de carbone dans l'atmosphère. Mais le problème, c'est que la quantité de dioxyde de carbone qu'elles peuvent absorber est limitée et qu'elle diminue au fur et à mesure que les forêts sont abattues dans le monde.

Soyons clairs, le CO2 en lui-même ne cause pas de problème. Il fait partie de l'écosystème mondial naturel. Le problème est la quantité de CO2 que nous produisons en tant qu'êtres humains ; il n'y a pas eu ce niveau de CO2 dans l'atmosphère depuis 800 000 ans.

Mythe 3 : Le réchauffement climatique n'est pas réel car il peut toujours faire froid

Le réchauffement de la planète entraîne une augmentation de la température moyenne à la surface de la Terre. Non seulement les canicules et les sécheresses sont plus fréquentes, mais les systèmes climatiques naturels s'en trouvent également modifiés. Cela signifie que les scientifiques affirment désormais que la Terre connaîtra des conditions climatiques de plus en plus extrêmes à mesure que le changement climatique se renforcera.

Non seulement les ouragans et les tempêtes deviennent plus intenses, se déplacent plus lentement et mettent plus de temps à se calmer. Mais cela peut aussi se traduire par des vagues de froid inhabituelles ; cela ne change rien au fait qu’en moyenne, la température de la Terre augmente.

Mythe 4 : le changement climatique est un problème futur

Ne pas agir sur le changement climatique et reporter la charge sur les générations futures n’est pas une option. L’ONU a averti le monde en septembre 2021 : si les États continuent sur leur lancée actuelle, c’est vers une augmentation de minimum 2,7°C que nous nous dirigeons ; bien loin, donc, de l’objectif des 1,5°C annoncés à l’issue de la COP21 dans l’Accord de Paris en 2015.

Nous constatons déjà les effets dévastateurs du changement climatique sur l'approvisionnement alimentaire mondial, l'augmentation des migrations, les conflits, les conséquences économiques, les catastrophes naturelles, les maladies et l'instabilité mondiale. Et cela ne fera qu'empirer si nous n'agissons pas maintenant. Le changement climatique d'origine humaine est la plus grande crise environnementale de notre époque. Il menace l'avenir de la planète dont nous dépendons pour notre survie et nous sommes la dernière génération à pouvoir y remédier.

Mythe 5 : les animaux s'adapteront au changement climatique

Ce n'est pas un mythe, Darwin avait raison en ce qui concerne l'adaptation. Mais si certaines plantes et certains animaux s'adapteront, ce sera loin d’être une règle générale.

Pour survivre, les plantes, les animaux et les oiseaux confrontés au changement climatique ont deux options : se déplacer ou s'adapter. Il existe plusieurs exemples d'espèces qui ont déjà commencé à s'adapter au changement climatique.

Mais compte tenu de la rapidité du changement climatique, il devient impossible pour de la plupart des espèces de s'adapter assez vite que pour suivre l'évolution de leur environnement. Et comme les habitats sont détruits par l’agriculture intensive, les routes, les villes et les barrages, il devient de plus en plus difficile pour eux de se déplacer. Pour ceux qui ne peuvent pas se déplacer ou s'adapter, l'avenir est forcément compromis.

Mythe 6 : certains scientifiques réfutent le changement climatique

Si certains climatosceptiques font régulièrement surface dans les médias, cela ne reflète pas la proportion réelle des scientifiques doutant de l’origine anthropique du changement climatique. Si comme dans tous les domaines scientifiques, l’unanimité absolue n’existe pas, le nombre de climatosceptiques est extrêmement minoritaire.

Actuellement, le consensus scientifique s’élève à 97,1 %. Ce pourcentage représente donc la proportion des scientifiques qui concluent à la responsabilité humaine dans le réchauffement climatique. Ce chiffre est le résultat d’une étude scientifique reprenant pas moins de 12 000 articles étudiés sur 20 ans par 29 000 chercheurs et chercheuses !

Mythe 7 : de toute façon, il est trop tard pour agir

La lutte contre les pires conséquences du changement climatique n’est pas perdue. La communauté scientifique affirme que nous avons encore les moyens d’inverser la tendance, à condition de réduire drastiquement les émissions dans la décennie à venir. C’est pour cela que tous les yeux sont rivés sur la COP26, le rassemblement des 195 États qui doit accélérer la lutte contre le changement climatique.

Cependant, si la plus grande responsabilité revient aux dirigeant·es politiques et aux entreprises, chacun peut agir à son niveau. Les citoyen·nes et les consommateurs et consommatrices font partie des acteurs les plus importants pour accélérer et intensifier l'action climatique afin de rester sous le seuil des 1,5°C de réchauffement climatique par rapport à l’ère préindustrielle.

Conclusion : le changement climatique est réel, et l’action, c’est maintenant.

Le changement climatique, phénomène bien réel et de plus en plus concret, est un problème mondial. Il s’agit d’une décennie décisive. Et nous avons tous et toutes la responsabilité de faire face à cette crise climatique; Le gouvernement en mettant en œuvre des politiques structurelles, les entreprises en réduisant leurs émissions et leur impact sur la planète, et les citoyen·nes en adaptant leur mode de vie.

Nous avons une chance - peut-être la dernière - de ralentir le changement climatique et de restaurer notre unique maison commune.

Ce que nos dirigeant·es décident et font maintenant, à la COP26, et dans les mois et années à venir, déterminera notre avenir. Les mesures prises à cet égard nécessiteront des investissements importants, mais elles peuvent apporter des avantages considérables à la nature et à l’humain. Nous devons élever la voix et exiger un avenir plus respectueux de la nature et des humains !

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