Belgique : L’art du consensus… ou pas

Belgique : L’art du consensus… ou pas

Le WWF est atterré de voir combien les gouvernements fédéraux et régionaux prennent leur tâche climatique à la légère.

 

Après six longues années de chamailleries entre les différentes entités sur la répartition des efforts climatiques pour 2020, une lueur d’espoir au bout du tunnel paraîssait ce week-end : les quatre ministres de l’Environnement s’étaient enfin mis d’accord. L’accord était loin d’être parfait mais il constituait un pas en avant incontestable. Surtout que, la semaine passée, l’Agence européenne pour l’Environnement a tapé de nouveau sur les doigts belges en affirmant que notre pays était l’un de pires élèves de la classe et n’atteindrait pas ses objectifs climatiques pour 2020. Encore en juin, au cours de la session préparatoire des négociations sur le climat, la Belgique a été internationalement clouée au pilori pour son manque d’action et de financement pour le climat.

Mais la lueur au bout du tunnel n’était autre que les phares du train qui nous fonçait droit dessus. Car certains partis dans différents gouvernements ont déjà fait savoir que malgré l’urgence d’agir pour préserver un climat vivable pour tous, malgré le risque énorme de réputation et de manque de crédibilité au niveau international pour notre pays, ils n’approuvaient pas l’accord conclu. Ce qui nous ramène pour l’instant au point de départ… pas d’accord climatique belge et donc pas d’action cohérente et efficace. A cause de positionnements politiques de certains, la Belgique risque de rester lamentablement à la traîne dans le dossier climatique. Les Belges ont pourtant le droit d’être protégés du changement climatique. Cela commence chez nous et échouer dans ce combat n’est pas une option.

Le WWF appelle donc instamment les quatre ministres de l’Environnement et tous les partis impliqués aux niveaux régionaux et fédéral de faire ce pour quoi on les a élus : prendre leur tâche au sérieux et protéger leurs concitoyens (et ceux du monde entier) contre les dangers du changement climatique. La première étape est de finalement conclure cet accord intra-belge. La deuxième étape est d’assumer un rôle ambitieux lors des négociations à Paris. En tant que pays industrialisé, la Belgique doit réduire ses émissions et aider les pays plus pauvres face aux conséquences, déjà visibles et ressenties, du changement climatique.

Belgique, pays de l’art du consensus… pour l’action climatique c’est plutôt l’art de l’impasse. Et nous le regrettons vivement.