Willebroek, le 12 juillet 2024 - Les piéton⸱nes et les cyclistes qui se promènent dans la rue de Heindonk ne peuvent pas la manquer : depuis quelques jours, une belle loutre d'Europe y est mise à l’honneur. Cette peinture murale a été réalisée le week-end dernier par le graffeur belge Dzia pour le compte du WWF, du paysage régional Rivierenland et de la commune de Willebroek, dans le cadre du projet Animalinas. Ce projet représente de manière créative plusieurs animaux vivant dans le parc naturel du Rivierenland, le long d'un parcours de 50 kilomètres.

Dans le sud-ouest de la province d'Anvers, le Rupel, la Dyle, la Nèthe, l'Escaut et la Senne se rejoignent. C’est le seul endroit en Flandre où autant de rivières convergent, formant un réseau vert-bleu unique. Les marées d'eau douce y favorisent également une faune et une flore bien spécifiques.   

Après de longues années d’absence en Flandre, c’est dans la zone naturelle de Broek De Naeyer, située dans la commune de Willebroek, qu’une loutre a été enfin aperçue en 2012. Depuis lors, l'espèce progresse de nouveau en Flandre, grâce à de nombreux projets qui contribuent à la restauration de son habitat (zones humides) et à l'amélioration de la qualité de l'eau des rivières et des ruisseaux. Mais il reste encore beaucoup à faire avant qu'une population de loutre puisse s’y maintenir de manière durable. À Willebroek, la loutre continue d'apparaître régulièrement devant les pièges-photographiques : elle y a manifestement trouvé sa place. Le choix d'une loutre pour le projet Animalinas s'est donc rapidement imposé. 

Coopération et échanges

Ce n'est pas un hasard si la loutre est la mascotte du parc national de la vallée de l'Escaut et du parc naturel Rivierenland. Cette espèce protégée au niveau européen constitue un indicateur important de la qualité de nos cours d'eau et de la nature de nos vallées. Et les mesures prises pour le rétablissement de la loutre bénéficient aussi à de nombreux autres animaux. De plus, ce petit acrobate aquatique et enjoué est un animal très attachant, ce qui en fait un symbole idéal pour enthousiasmer le public pour la nature de nos rivières.  

Plusieurs initiatives sont déjà en cours pour permettre à la loutre de mieux s'épanouir en Flandre. Par exemple, à l'initiative de l'Agence flamande pour la nature et les forêts, le WWF, le Paysage régional Rivierenland et le Paysage régional Escaut-Durme ont entamé une première coopération à grande échelle autour de la loutre dans la vallée de l'Escaut, afin de sensibiliser le public à cette espèce.   

Cette initiative locale s'est transformée en une coopération internationale entre la Flandre et les Pays-Bas : des fonds européens seront utilisés pour améliorer l'habitat naturel et résoudre les goulets d'étranglement dans les vallées de l'Escaut et de la Meuse. La recherche et le partage de connaissances seront également au programme. Après tout, nous avons beaucoup à apprendre de nos voisins néerlandais qui accueillent déjà plusieurs centaines de loutres.

Initiatives locales

« Ce que nous voulons, c’est avoir des rivières, des ruisseaux et des marais sains dans notre pays. Et le retour d'espèces comme la loutre, c’est la cerise sur le gâteau ! Les communes qui s’engagent pour la nature et qui font de la restauration de la biodiversité une priorité jouent un rôle essentiel à cet égard », explique Céline De Caluwé, responsable de programme au WWF-Belgique.  

La commune de Willebroek, qui a collaboré à cette réalisation, s'engage en faveur de la biodiversité en mettant en place une gestion extensive du fauchage et des actions de dé-bétonisation, de végétalisation, et de lutte contre les espèces exotiques envahissantes. Cette commune participe aussi à des campagnes telles que "Laat ze liggen", une campagne qui demande de laisser les feuilles mortes sur place, fournissant ainsi de la nourriture aux insectes qui, à leur tour, servent de nourriture aux oiseaux, aux hérissons et à d'autres animaux. Le paysage régional Rivierenland, qui a financé la peinture murale avec le WWF et la commune de Willebroek, contribue également au retour de la loutre par le biais de plusieurs projets.  

« En tant que prédateur, la loutre a une place importante dans nos zones humides. C’est un animal qu’il est rare d’avoir la chance de croiser, mais avec cette peinture murale, nous voulons rendre les habitant⸱es et les cyclistes de passage curieux d'en savoir plus sur cet animal mystérieux, » conclut Céline De Caluwé.