Le bison européen fait son grand retour dans la nature en Belgique

Le bison européen fait son grand retour dans la nature en Belgique

Bruxelles, le 13 novembre 2025 – Le bison d’Europe reviendra en Belgique à partir de 2027 ! C’est ce qu’annoncent aujourd’hui le WWF et ses partenaires dans le Parc national Bosland, où la préparation du terrain qui accueillera le bison débutera dans les prochains mois. Avec ce projet, nous voulons permettre à la nature sauvage et aux processus naturels de se développer davantage dans notre pays. Et cela passe par la présence des grands herbivores, dont le rôle est primordial.

Le plus grand mammifère d'Europe sera bientôt de retour dans notre pays. Outre les bisons européens, des chevaux sauvages joueront également un rôle dans le projet de pâturages naturels au bois Pijnven (à Hechtel-Eksel, dans la province de Limbourg). Ainsi, la nature pourra à nouveau s’y épanouir pleinement. Grâce à la restauration des dynamiques naturelles, ce sont désormais le vent, l’eau, la végétation et les animaux qui façonneront le paysage – et non plus l'intervention humaine par le fauchage ou l’abattage.

Ces grands herbivores évolueront en semi-liberté dans le Parc national de Bosland. Ces animaux sont essentiels à la nature : ils favorisent la diversité des paysages. En dispersant des graines et des plantes via leurs déjections et leur pelage, ils stimulent la biodiversité. Le bison d’Europe crée aussi des zones ouvertes dans les broussailles denses, apportant ainsi plus d’hétérogénéité et de vie à la forêt.

Une espèce qui a frôlé l’extinction

Avec ce projet, nous contribuons également à la sauvegarde du bison d’Europe, une espèce qui a frôlé l’extinction. Autrefois, les troupeaux de ces géants sortis tout droit de la préhistoire sillonnaient presque tout le continent européen, y compris la Belgique, jusqu’à l’Asie. Mais la chasse intensive et la destruction de son habitat ont eu raison de l’espèce. Le dernier bison sauvage a été abattu dans le Caucase en 1927.

Heureusement, quelques individus ont survécu en captivité, et depuis les années 1950, des projets de reproduction, de réintroduction et de translocation ont porté leurs fruits. Selon le Rapport Planète Vivante 2024 du WWF, en 2020, on comptait à nouveau environ 6 800 bisons d’Europe. L’espèce a ainsi vu son statut passer de « vulnérable » à « quasi menacée » sur la Liste rouge de l’Union internationale de conservation de la nature (UICN).

Rétablir un chaînon manquant

Dans le cadre du projet de Bosland, le WWF apporte son expertise acquise dans d’autres projets similaires menés à l’étranger, notamment aux Pays-Bas, au Danemark, en Roumanie et en Azerbaïdjan. Des colliers GPS permettront d’étudier les déplacements des grands herbivores dans le paysage et leur impact sur la biodiversité et la coexistence.

« Ici, nous ne nous contentons pas de relâcher des animaux. Nous rétablissons un maillon manquant dans l'écosystème. Bosland est un endroit idéal pour ce projet et peut devenir un exemple inspirant pour toute la Belgique. Nous offrons notre expérience internationale et nos connaissances scientifiques pour renforcer les processus naturels, favoriser la biodiversité et rapprocher  la société de la nature sauvage », explique Pepijn T'Hooft, Program Manager au WWF-Belgique.

Une belle victoire de conservation en Europe

Le WWF-Belgique a participé activement à la renaissance de l’herbivore sur le continent. Par exemple, les Carpates roumaines n’avaient plus vu de bison depuis plus de deux siècles. En 2014, le WWF et Rewilding Europe ont commencé à y réintroduire de petits groupes successifs d’individus. En 10 ans, nous y avons relâché plus de 100 bisons. Les nombreuses naissances et la bonne santé du groupe attestent du succès du projet : aujourd’hui, ils sont plus de 300. 

Le projet, qui semblait fou avant de se concrétiser, est maintenant l’une des plus belles victoires de conservation en Europe. Une victoire dont l’objectif n’est pas uniquement de sauver une espèce de l’extinction, mais aussi d’en faire profiter tout son écosystème, y compris les humains.

Note aux rédactions :

  • Le Rapport Planète Vivante du WWF est disponible ici. Il révèle qu’entre 1970 et aujourd’hui, la taille moyenne des populations d’animaux sauvages a chuté de 73 % dans le monde. Mais il existe des exceptions – et le bison en fait partie, grâce aux mesures de protection et aux projets de réintroduction mis en place.
  • Aujourd’hui, le ministre flamand de l’Environnement et de l’Agriculture Jo Brouns, en collaboration avec l’Agence pour la Nature et la Forêt (ANB), a donné le coup d’envoi du développement de plus de 500 hectares de nature sauvage dans le Parc national Bosland. Ce projet, dans lequel bisons et chevaux sauvages joueront un rôle de premier plan, est mené en étroite collaboration avec le WWF et l’Institut de recherche flamand pour la nature et les forêts (INBO).
  • Vous trouverez des illustrations (vidéo et photo) via ce lien. Merci de mentionner le WWF.