Lancement de la COP16 : Le WWF lance un outil de suivi - la Belgique n'est pas sur la bonne voie

Lancement de la COP16 : Le WWF lance un outil de suivi - la Belgique n'est pas sur la bonne voie

Points clés :

  • En dépit des accords conclus lors de la COP15 de Kunming-Montréal, seuls 34 des 196 pays ont présenté de nouveaux plans pour la restauration de leur biodiversité.
  • Dans les plans nationaux, les lacunes les plus fréquentes sont le manque de financement, les mesures inadéquates pour s'attaquer aux causes de la perte de nature, et l’engagement insuffisant de l'ensemble du gouvernement.   
  • Il est inquiétant de constater que seul un petit groupe de pays a rempli ses obligations. Le WWF exhorte les pays à tenir leur parole et à soumettre des plans nationaux révisés pour stopper et inverser la perte de biodiversité d'ici à 2030.  

Bruxelles, le 20 octobre 2024

Ce lundi 21 octobre, la COP16 sur la biodiversité débutera à Cali, en Colombie. Lors de la précédente conférence des Nations unies sur la biodiversité - la COP15 de Montréal - 196 pays s’étaient engagés à adapter et à soumettre leurs plans et objectifs en matière de biodiversité d’ici au sommet de Cali. Et pourtant, la grande majorité des pays ne l'a pas fait, et la Belgique arrive elle aussi en Colombie les mains vides. Le WWF lance un outil de suivi de ces plans nationaux pour la biodiversité.   

En réponse à la crise de la biodiversité, 196 pays avaient adopté le Cadre mondial pour la biodiversité (CMB) lors de la COP15 en 2022. Cet accord établissait une feuille de route pour inverser la perte de biodiversité d'ici 2030. 

Comme première étape de la mise en œuvre de cet accord, les pays se sont engagés à soumettre des versions révisées de leurs stratégies et plans d'action nationaux pour la biodiversité (SPANB) avant le sommet de l'ONU sur la biodiversité d'octobre 2024 – la COP16. Il est en effet essentiel que tous ces plans nationaux soient alignés aux objectifs fixés pour 2030, à savoir stopper et inverser la perte de biodiversité. 

La COP16 débute ce lundi, mais seuls 34 SPANB révisés et 106 objectifs nationaux révisés ont été soumis. Le WWF est très préoccupé par le faible nombre de ces soumissions et par la qualité de celles qui ont été présentées.  

Rapport Planète Vivante 

La nature est une bouée de sauvetage pour l'humain et la planète, et la biodiversité en est le système immunitaire. Avec un million d'espèces menacées d'extinction, des stratégies et plans d'action nationaux efficaces sont essentiels pour la conservation de la biodiversité au niveau mondial.  

Les chiffres dramatiques du rapport « Planète vivante » du WWF, publié la semaine dernière, montrent que la nature disparait à l'échelle mondiale à un rythme alarmant. La biodiversité diminue et les écosystèmes s'affaiblissent, avec des conséquences potentiellement irréversibles qui menacent également l'humanité.  

Besoin d’accélération 

L'outil de suivi développé par le WWF indique clairement les pays qui ont soumis leurs plans révisés pour stopper et inverser la perte de biodiversité – et quels pays ne l’ont pas fait. Cet outil fournit également une analyse systématique de la qualité de ces plans : ambition, alignement aux objectifs, possibilités de mise en œuvre...  

Les stratégies nationales représentent le plan d'un pays pour protéger et restaurer la nature, et construire ainsi un avenir meilleur. Le WWF exhorte donc les pays qui ne l'ont pas encore fait à entamer rapidement la révision de leur plan national pour la biodiversité, et ceux qui l'ont déjà fait à accélérer le processus et à renforcer leur soutien aux autres pays.  

30%

La Belgique arrive les mains vides à la COP16 car sa stratégie nationale est toujours en cours de révision. « Au-delà du retard que prend notre pays face à la crise de la biodiversité, la Coalition Biodiversité est fort préoccupée par le projet de stratégie proposé. En effet, le projet - qui a été ouvert à consultation publique pendant l’été - n’est pas à la hauteur de l’urgence de la double crise du climat et de la biodiversité. Il y manque en particulier un plan d’action avec des mesures concrètes, comme par exemple, la manière dont la Belgique compte parvenir à protéger 30% de son territoire », explique Laurence Drèze, responsable de politique biodiversité au WWF-Belgique. 

« Nous appelons les autorités belges à revoir le projet de stratégie et à le transformer en un plan d’action précis et mesurable qui indiquera clairement la contribution de la Belgique à l’objectif mondial d'arrêter et d’inverser la perte de biodiversité d’ici à 2030 », insiste Laurence Drèze.


  • La COP16 débutera le lundi 21 octobre et se poursuivra jusqu'au vendredi 1er novembre 2024, à Cali, en Colombie. 
  • L'outil de suivi de tous les plans d'action et stratégies nationales est disponible ici.
  • Vous pouvez lire ici l'avis de la Coalition Biodiversité sur la stratégie de la Belgique.

Contact
Hans Moyson
Media Relations Manager
WWF-Belgique
[email protected] 
+32 472 01 17 06 

À propos du WWF (World Wide Fund for Nature)
Depuis 60 ans, le WWF est l’une des principales organisations indépendantes de préservation de la nature et l’une des plus expérimentées. Il compte plus de cinq millions de membres, donateurs et donatrices, au sein d’un réseau mondial actif dans plus de 100 pays.

Le WWF coopère avec d’autres acteurs et actrices pour mettre fin à la dégradation des milieux naturels sur la planète et œuvrer à un avenir où les humains vivront en harmonie avec la nature, par la conservation de la diversité biologique, la promotion d’une utilisation durable des ressources naturelles et la lutte contre la pollution et le gaspillage. Les 10 prochaines années seront cruciales pour aborder les principales menaces qui pèsent sur la nature et sur l’humanité.

À propos de la Coalition belge pour la biodiversité   
La Coalition belge pour la biodiversité est un partenariat entre le WWF, BOS+, Greenpeace, Natagora, Natuurpunt, Canopea, Bond Beter Leefmilieu et Vogelbescherming Vlaanderen. La mission de la Coalition est d'arrêter et d'inverser la perte de biodiversité en Belgique et dans ses zones d'influence par un plaidoyer commun auprès des décideurs politiques fédéraux et régionaux belges.