COP29 - Les effets dévastateurs de la crise climatique sont là, la restauration de la nature doit être à l'ordre du jour
COP29 - Les effets dévastateurs de la crise climatique sont là, la restauration de la nature doit être à l'ordre du jour
Bruxelles, le 8 novembre 2024 - Au cours du seul mois d'octobre dernier, le monde a été frappé par une longue liste de phénomènes météorologiques dévastateurs, comme la tempête Boris, l'ouragan Oscar ou les inondations de Valence. Des souffrances humaines énormes, des dégâts économiques considérables et une communauté scientifique claire : ces phénomènes sont en passe de devenir de plus en plus fréquents et intenses en raison du changement climatique. Pour s'y préparer et éviter le pire, il faut de l'argent. Et c'est cet argent que les pays négocient à partir du lundi 11 novembre à la COP29 de Bakou, en Azerbaïdjan.
L’année 2024 est en passe de devenir l'année la plus chaude jamais enregistrée, et de battre ainsi le record de 2023. Et pendant ce temps, le monde s'éloigne dangereusement des objectifs climatiques qui avaient été convenus.
Si les promesses actuelles des contribution déterminées au niveau national sont mises en œuvre, le mieux que nous puissions espérer est un réchauffement global de 2,6°C - 2,8°C selon le dernier rapport du Programme des Nations Unies pour l'environnement. Nous nous dirigeons vers des catastrophes climatiques toujours plus nombreuses et plus graves.
La COP29, la conférence des Nations unies sur le climat qui débute lundi, arrive donc à un moment crucial. Au cours des douze prochains mois, les pays devront présenter leurs nouveaux plans nationaux pour le climat. Ces plans détermineront comment et à quel rythme la crise climatique sera adressée au cours des cinq prochaines années.
Réduire les émissions
La bonne nouvelle, c'est que les solutions existent. Mais sans financement adéquat, ces solutions ne pourront pas être déployées avec la rapidité et l'ampleur nécessaires. À l'échelle mondiale, on estime que les subventions accordées aux combustibles fossiles s'élèvent à 7.000 milliards de dollars par an. Au niveau belge, ce sont environ 15 milliards qui y sont consacrés chaque année. L'élimination progressive de ces subventions offrirait la marge de manœuvre financière nécessaire pour investir dans la lutte contre le changement climatique et l'adaptation à ses effets.
Pour limiter le réchauffement de la planète à 1,5 °C, les émissions mondiales doivent être réduites de 43 % d'ici à 2030, de 60 % d'ici à 2035 et arriver à zéro d'ici à 2050. « Le moyen le plus efficace de réduire rapidement ces émissions et de nous protéger des effets du changement climatique, c’est de décarboner notre société et notre économie, tout en investissant dans la nature », explique Koen Stuyck, chargé de politique climatique au WWF-Belgique.
Des conséquences irréversibles
La nature est notre meilleure alliée. Elle est la source de notre air pur, de notre eau et de notre alimentation, mais aussi notre arme la plus efficace dans la lutte contre la crise climatique. La nature a le pouvoir de ralentir le réchauffement climatique, mais les écosystèmes qui jouent un rôle essentiel dans ce processus sont aujourd'hui soumis à de fortes pressions. Nous approchons même de points de basculement dangereux : si ces écosystèmes sont endommagés au point de ne plus pouvoir remplir leur fonction, cela entraînerait des conséquences irréversibles pour l'humain et la nature. Une situation décrite en détail dans le récent rapport « Planète vivante » du WWF.
Si la perte de biodiversité se poursuit au rythme actuel, nous ne serons plus en mesure de stopper le réchauffement de la planète. Et si nous ne parvenons pas à limiter ce réchauffement à 1,5 °C, la biodiversité ne fera que s'éroder davantage. Ces deux tendances négatives se renforcent mutuellement. « La restauration de la nature doit donc faire partie des points clés de l’agenda de la COP29 », souligne Koen Stuyck.
Le rapport AR6 du GIEC démontre que pour limiter le réchauffement à 1,5 °C, les financements doivent être multipliés entre trois et six fois d'ici à 2030. Les pays doivent donc augmenter considérablement leurs contributions et s’accorder sur un nouvel objectif ambitieux en matière de financement climatique lors de la COP29. Nous récolterons toutes et tous les bénéfices de cet investissement.
La Banque européenne d'investissement
L’importance de renforcer la synergie entre l’action pour le climat et l’action pour la biodiversité commence heureusement à se répandre dans plusieurs secteurs. La semaine dernière, la Banque européenne d'investissement a ainsi annoncé qu’elle allait mobiliser des fonds pour les solutions basées sur la nature, en partenariat avec le WWF.
Aujourd'hui, à l'occasion de la COP29, il est essentiel que les responsables politiques comprennent eux aussi que les crises du climat et de la biodiversité sont inextricablement liées. « Dans leurs plans nationaux de lutte contre le changement climatique, les pays doivent donc s'engager pleinement en faveur de la restauration de la nature et de ses services écosystémiques », conclut Koen Stuyck.
COP29 : les 5 priorités pour le WWF
- Un accord sur un nouvel objectif financier mondial qui permettra 1) de limiter le réchauffement climatique à 1,5°C et 2) de faire face aux impacts de la crise climatique.
- Des progrès tangibles concernant les nouvelles contributions nationales (Nationally Determined Contributions) afin que celles-ci limitent le réchauffement climatique à 1,5°C et garantissent une transition équitable vers la fin des combustibles fossiles.
- De nouveaux engagements financiers de la part des pays, en particulier pour 1) l'adaptation, les pertes et les dommages, et 2) le respect des engagements financiers déjà pris.
- Des signaux politiques indiquant une coopération internationale croissante (par exemple entre le G20 et les institutions financières internationales), et montrant que la lutte contre le changement climatique est une priorité absolue aux niveaux mondial et national.
- La création d'un groupe de travail sur le climat et la nature, chargé de mettre en œuvre les décisions antérieures de la COP - qui reconnaissent l'importance de la nature dans l'action climatique - et de promouvoir l'alignement avec le Cadre mondial pour la biodiversité de Kunming-Montréal.
La COP29 se déroulera du lundi 11 novembre au vendredi 22 novembre 2024.
Contact Hans Moyson Media Relations Manager WWF-Belgique [email protected] +32 472 01 17 06 À propos du WWF (World Wide Fund for Nature) Depuis 60 ans, le WWF est l’une des principales organisations indépendantes de préservation de la nature et l’une des plus expérimentées. Il compte plus de cinq millions de membres, donateurs et donatrices, au sein d’un réseau mondial actif dans plus de 100 pays. Le WWF coopère avec d’autres acteurs et actrices pour mettre fin à la dégradation des milieux naturels sur la planète et œuvrer à un avenir où les humains vivront en harmonie avec la nature, par la conservation de la diversité biologique, la promotion d’une utilisation durable des ressources naturelles et la lutte contre la pollution et le gaspillage. Les 10 prochaines années seront cruciales pour aborder les principales menaces qui pèsent sur la nature et sur l’humanité. |