Bancs d’huîtres : vers un retour en mer du Nord ?
Bancs d’huîtres : vers un retour en mer du Nord ?
« Une conception respectueuse de la nature doit devenir obligatoire pour tous les parcs éoliens en mer »
Bruxelles, le 23 janvier 2024 - Aujourd'hui et demain, l'énergie éolienne offshore fait l'objet d'un débat animé à Bruxelles. D’éminent·es membres de l'industrie y dialoguent avec des scientifiques et des politicien·nes sur les possibilités de concevoir des parcs éoliens qui tiennent compte de la nature en mer. « La transition vers l'énergie éolienne est positive pour le climat, mais elle peut et doit également être bénéfique pour la biodiversité et la société », souligne Sarah Vanden Eede, chargée des politiques liées à l’océan au WWF-Belgique. Le ministre belge de la mer du Nord, Paul van Tigchelt (Open Vld), a également affirmé lors de cette conférence son engagement en faveur de la restauration des bancs d’huîtres.
En matière d'énergie éolienne, la Belgique fait partie des pays pionniers en Europe. Notre pays veut accélérer la transition énergétique en triplant l'énergie éolienne produite dans la partie belge de la mer du Nord d'ici 2030. En 2023, l'éolien et le solaire auraient déjà assuré 27,7 % de la production d'électricité en Belgique, une progression remarquable. La mer du Nord joue évidemment un rôle clé dans cette évolution, notre pays souhaitant y développer considérablement les parcs éoliens.
Agir par et pour la nature
Remarque importante sur l'expansion de ces parcs éoliens : la Belgique veut être le premier pays au monde à construire des éoliennes à l’intérieur de zones protégées (Natura2000). « Pour le WWF, il est essentiel que toutes les structures offshores, et en particulier ces parcs éoliens, soient construits de manière respectueuse de la nature », explique Sarah Vanden Eede. Cette demande est partagée par les citoyen·nes et endossée par la coalition 4Sea (WWF-Belgique, Natuurpunt, Greenpeace et Bond Beter Leefmilieu), par la communauté SeaCoop (la communauté belge des énergies renouvelables fondée par 33 coopératives citoyennes) et par la Belgian Offshore Platform (l'association des investisseurs et des propriétaires de parcs éoliens dans la mer du Nord belge).
Nous devons travailler main dans la main avec la nature, et créer des situations gagnant-gagnant qui bénéficient aussi à la biodiversité. « Notre plan énergétique doit être accompagné d’un plan pour la biodiversité, afin que des solutions qui aident partiellement à la crise climatique ne conduisent pas en fin de compte à une crise pour la biodiversité », souligne Sarah Vanden Eede.
Restaurer les bancs d'huîtres
Un exemple concret : jusqu’au milieu du 19ème siècle, les bancs d'huîtres étaient abondants dans les eaux belges. Victime de surpêche puis de maladies, l’espèce y a entièrement disparu. Or pour assurer un avenir durable aux récifs d'huîtres et à leur habitat naturel, les bancs de gravier, la protection des fonds marins est essentielle.
« Notre grand rêve serait de restaurer ces bancs d'huîtres », explique Sarah Vanden Eede. Ce rêve est en accord avec la vision belge de la restauration de la nature en mer et il pourrait devenir réalité via des structures offshores dont la conception tienne compte de la nature. Le vice-premier ministre et ministre de la mer du Nord, Paul van Tigchelt, l’a confirmé lors de la conférence : « Nous espérons parvenir à restaurer des bancs d’huîtres dans la partie belge de la mer du Nord d’ici à l’année prochaine. »
La Belgique, « Blue Leader »
Il y a peu d’espace dans la partie belge de la mer du Nord, et nous devons donc l'utiliser de manière stratégique et durable. D’où l’importance de la circularité : idéalement, un parc éolien offshore devrait être constitué de composants réutilisables, pouvant être réparés, remplacés ou démantelés jusqu'à ce que leurs composants primaires soient eux-mêmes réutilisés ou recyclés.
« Une conception circulaire et respectueuse de la nature doit devenir obligatoire pour toutes les structures offshore », affirme Sarah Vanden Eede. En tant que Blue Leader, la Belgique a un rôle pionnier à jouer, et notre pays pourrait montrer l’exemple par ses actions, devenant ainsi une inspiration pour le reste de la mer du Nord et ailleurs.
Contact Hans Moyson Media Relations Manager WWF-Belgique [email protected] +32 (0) 472 01 17 06 +32 (0) 2 340 09 43 À propos du WWF (World Wide Fund for Nature) Depuis 60 ans, le WWF est l’une des principales organisations indépendantes de préservation de la nature et l’une des plus expérimentées. Il compte plus de cinq millions de membres, donateurs et donatrices, au sein d’un réseau mondial actif dans plus de 100 pays. Le WWF coopère avec d’autres acteurs et actrices pour mettre fin à la dégradation des milieux naturels sur la planète et œuvrer à un avenir où les humains vivront en harmonie avec la nature, par la conservation de la diversité biologique, la promotion d’une utilisation durable des ressources naturelles et la lutte contre la pollution et le gaspillage. Les 10 prochaines années seront cruciales pour aborder les principales menaces qui pèsent sur la nature et sur l’humanité. |