Voyage jusqu’en Papouasie-Nouvelle-Guinée avec les tortues marines
Voyage jusqu’en Papouasie-Nouvelle-Guinée avec les tortues marines
Depuis des millions d'années, les tortues marines traversent l’océan et peuplent des lieux paradisiaques. Mais aujourd’hui, leur paradis est menacé, tout comme leur avenir. Découvrez comment nous faisons la différence dans ces écosystèmes tropicaux pour les tortues de mer et les communautés locales, avec notre nouveau projet en Papouasie-Nouvelle-Guinée.
Un paradis sur terre, tel qu’on se l’imaginait enfant. À l’intérieur des terres, des hautes montagnes karstiques couvertes de forêt tropicale. Sur la côte, une plage immaculée sépare l’île de l'océan. Cet endroit n’a rien d’une chimère : il s’agit du trésor naturel qu’est Pomio, la partie orientale de l'île de Nouvelle-Bretagne en Papouasie-Nouvelle-Guinée. C'est dans cet environnement que, à l’invitation des populations locales Mengen en Mamusi, et en collaboration avec le WWF-Pacifique, nous avons lancé un projet de conservation ambitieux.
Le patrimoine naturel de Pomio est, vous l’avez compris, exceptionnel : sa forêt tropicale abrite 5 à 9 % de toute la biodiversité terrestre, alors qu’une grande partie de ses trésors reste encore à découvrir. Le long du littoral, le bleu profond de l’océan Pacifique abrite certains des récifs coralliens les plus riches de la planète.
Pourtant, ces écosystèmes, intactes il y a peu, subissent aujourd’hui des pressions considérables, amplifiées par le changement climatique. Il faut agir maintenant, pour préserver ce paradis avant qu’il ne soit trop tard.
Protéger les forêts primaires
Les peuples Mengen et Mamusi vivent en harmonie avec les forêts, rivières et l’océan dont ils dépendent depuis des siècles. Mieux que quiconque, ils savent comme il est essentiel de protéger et respecter la nature.
Ensemble, nous veillerons à placer 200 000 hectares de forêt sous leur protection. Il y a encore peu de temps, la forêt de Pomio était l’un des derniers endroits sur Terre que la déforestation intensive n’avait pas encore grignoté. C’était sans compter les industries d’huile de palme, implantées récemment. Elles ont aujourd’hui déjà détruit des pans entier de la forêt, mais pas seulement.
Les plantations d’huile de palme causent aussi une pollution grave. Les pesticides utilisés se retrouvent dans le sol, s’écoulent jusque dans la mer. La qualité de l’eau diminue également en raison des déchets et sédiments, mais aussi des eaux usées, qui atterrissent dans les eaux côtières et les rivières. Entrainant des conséquences en chaîne pour tout l’écosystème terrestre et marin.
Le statut de protection des forêts leur permettra de générer des revenus durables exempts de déforestation. Nous exploreront de nouvelles pistes d’activités, telles que la production respectueuse de chocolat et de café.
Mais la conservation des terres ne suffit pas pour préserver la complexité de cet écosystème interconnecté…
Protéger les tortues marines
Les tortues marines, voyageuses millénaires, ont survécu à tant d’épreuves depuis des temps immémoriaux. Pourtant, aujourd’hui, elles ont la vie dure, à tel point que leur disparition est imminente.
Depuis les plages où elles pondent leurs œufs jusqu’aux coraux où elles cherchent leur nourriture, en passant par la haute mer : tous les habitats des tortues de mer sont sous pression. En plus, le changement climatique joue aussi un rôle néfaste, car la température du sable détermine le sexe de ses petits. La croissance démographique et la pollution apporte aussi son lot de défis aux populations de tortues, ainsi qu’aux stocks de poissons.
Vous l’avez compris : les tortues marines ont besoin de notre aide.
Pomio est un bastion important pour la tortue de mer. Cinq des sept espèces y élisent domicile, et leur présence est essentielle pour l’équilibre de l’écosystème marin. Avec les femmes et la jeune génération de Pomio, nous chercherons les sites de nidification importants pour les tortues luths et étudierons leur comportement, afin de mieux les protéger.
Grande toile de vie où tout est lié
Forêt, terres, mers, nature, climat, tout est lié. Les exemples sont nombreux. Ils peuvent être locaux - la perturbation de l’écosystème marin peut conduire à des pénuries alimentaires pour les populations locales, qui dépendent en grande partie de la pêche pour se nourrir. Tout comme ils peuvent être globaux - détruire les forêts à l’autre bout de la planète peut avoir des répercussions néfastes pour nous.
Prendre un unique problème à bras le corps n’est donc pas concevable : c’est à toutes les échelles qu’il faut agir. Et c’est bien ce que nous comptons faire.
En agissant pour la conservation des tortues marines, la protection des forêts et en soutenant les populations locales, nous protégerons l’ensemble de ce paradis terrestre.