Urgence environnementale : la collaboration des gouvernements est impérative

Urgence environnementale : la collaboration des gouvernements est impérative

La Wallonie, Bruxelles et la Flandre accordent enfin plus d’importance au climat et à la biodiversité dans leurs accords de gouvernements respectifs. Le WWF presse le gouvernement fédéral de voir le jour afin qu’il puisse se doter d’une politique environnementale ambitieuse. Pour répondre à l’urgence et assurer un avenir sain aux Belges, le WWF insiste sur l’importance d’un travail transversal entre les trois Régions et le fédéral. Cette collaboration est d’ailleurs nécessaire pour répondre aux obligations européenne et internationale.

 

Les gouvernements régionaux sont en place et ils ont enfin pris conscience de la situation critique dans laquelle se trouvent le climat et la biodiversité. La Wallonie, la Flandre et Bruxelles affichent leurs ambitions. Le WWF accueille les intentions avec plus ou moins d’enthousiasme selon les domaines d’action.

Climat

Les trois Régions reconnaissent qu’une diminution des émissions de C02 aura des bénéfices pour la santé, la biodiversité et d’autres domaines. Bruxelles et la Wallonie fixent des objectifs clairs en matière de réduction de C02 et souhaitent améliorer leur part dans le Plan national Energie Climat - dont la version finale doit être déposée fin décembre à la Commission Européenne. En revanche, la Flandre ne fixe pas de calendrier pour tendre vers la neutralité carbone. L’exécutif flamand ne mentionne aucune amélioration du Plan national Energie Climat alors que l’Europe indique que le Plan actuel de la Belgique est insuffisant pour respecter l’Accord de Paris. Le focus unilatéral sur l’innovation ne sera pas suffisant pour atteindre les objectifs. Avec ce manque d’ambition, la Flandre risque de mettre en péril non seulement les engagements de la Belgique mais aussi son propre développement durable dans une Europe en route vers une économie zéro carbon.

Nature, agriculture et pêche

Le WWF accueille positivement les accords régionaux wallon et flamand qui donnent plus de place à la nature et encouragent une agriculture respectueuse de l’environnement. Les deux Régions reconnaissent le rôle important des paysages naturels bien connectés et de l’agriculture pour répondre aux défis climatiques et de la biodiversité. Des questions restent en suspens : Comment ces ambitions seront-elles réalisées de manière efficace ? Les mesures seront-elle prises à temps pour compenser le retard accumulé ? La sensibilisation envers la population pour la restauration de la nature est-elle suffisamment prise en compte par les gouvernements ?

De plus, les Régions manquent d’une vision claire sur les modèles agricoles à privilégier. Les agriculteurs sont confrontés à des défis environnementaux et socio-économiques. Le renouvellement de la PAC est une opportunité importante pour y répondre à long terme. Les nouveaux ministres régionaux doivent saisir cette opportunité. Pour sa part, le nouveau ministre fédéral devra défendre un règlement ambitieux sur la PAC au niveau de l'Union Européenne.

De son côté, la Flandre veut aussi mettre l’accent sur la pêche durable. La Région souhaite encourager la modernisation des techniques de pêche et mettre en place des conditions de concurrence équitable pour les pêcheurs. Elle veut investir dans la défense côtière en laissant de la place aux processus naturels, une initiative positive selon le WWF.

Déforestation et subsides aux énergies fossiles :  les deux chantiers du fédéral

L’empreinte belge en matière de déforestation est gigantesque : 4,2 millions d’hectares/an (moyenne annuelle 2013-2017 pour nos importations de soja, cacao, bois, bœuf, huile de palme, café et caoutchouc). Les négociateurs fédéraux doivent soutenir une législation européenne pour garantir que les produits que nous importons ne soient pas liés à la déforestation. Le gouvernement fédéral doit aussi supprimer progressivement les subventions aux énergies fossiles, ce qui libérerait des ressources pour la transition vers une société neutre en carbone.

La collaboration comme clé de la réusite

Pour répondre aux défis sur le climat et la biodiversité, la Belgique doit avoir une vision globale. Le changement climatique et la perte de biodiversité ne s’arrêtent pas aux frontières régionales. Les mesures prises dans une entité peuvent avoir un impact sur ses voisines.

Le WWF insiste sur l’importance d’un dialogue et d’un travail transversal entre les trois Régions et le gouvernement fédéral. Ce dernier doit porter la voix de la Belgique au niveau européen et international. La Wallonie, Bruxelles et la Flandre affirment vouloir collaborer avec les acteurs de la société civile dans les années à venir. Le WWF accepte cette main tendue. Nous espérons être consultés lors des prises de décisions politiques et encourageons le fédéral à suivre la même voie.