Une nature saine en mer du Nord pour un avenir prometteur

Une nature saine en mer du Nord pour un avenir prometteur

La nature de la mer du Nord est en mauvaise posture. Ce n'est pas nouveau, tout comme le fait que nous pouvons agir et que ce sera bénéfique à long terme. En effet, en protégeant, renforçant et restaurant la nature de la mer du Nord, les effets du changement climatique seront atténués. En mer, le tandem gagnant de la nature robuste et de la technologie peut même être une véritable success story ! Cela peut nous assurer une énergie renouvelable, une protection côtière et une biodiversité riche. Et nous savons comment y parvenir. De nombreux secteurs sont en faveur de cette approche. Alors, pourquoi ne pas simplement le faire ? Il est temps de consacrer cinq minutes au leadership politique plutôt qu'à la fièvre électorale. C'est pourquoi la coalition 4Sea appelle les décideurs politiques belges à soutenir une loi ambitieuse de restauration de la nature en Europe ! 

Au début du XXe siècle, de vastes champs d'huîtres plates poussaient au fond de la mer du Nord. De véritables récifs formés par des vers tubicoles s'étendaient sur des kilomètres sous l'eau. Des milliers de poissons y déposaient leurs œufs. Il y avait des bancs de harengs avec, entre eux, des poissons prédateurs tels que la morue, le requin et la raie. Des marsouins, ces petits cétacés, nageaient également en grand nombre au large de nos côtes. C'était tout simplement spectaculaire, comme le montrent les descriptions scientifiques. Une véritable jungle sous-marine. Foisonnante de vie. Notre littoral était un paysage de marées ouvert avec de larges plages, une ceinture de dunes, des vasières, des estuaires et des prés salés, et cela depuis l'époque romaine. Dans des conditions naturelles, la mer et le vent transportaient et redistribuaient le sable sur le fond marin et la plage pour former la ceinture de dunes protectrice.

Malheureusement, il n'a fallu que quelques générations pour presque anéantir la biodiversité dans, sur et autour de la mer du Nord. Les huîtres et les récifs de vers tubicoles ont presque complètement disparu, vidés par la pêche intensive et labourés par les chaluts et les dragues suceuses. De petites particules de plastique se sont dispersées partout, jusque dans les entrailles des oiseaux, des poissons et des coquillages. Les fleuves apportent chaque année de grandes quantités de sédiments, de lisier et autres pollutions dans la mer. Les dunes ont été bétonnées, loties et piétinées. 

Pourtant, tout n'est pas perdu. Il y a de nombreuses raisons d'espérer. 

Des zones naturelles en mer pour lutter contre le changement climatique 

Là où le fond marin est parsemé de graviers, de petits cailloux et de coquillages, des animaux tels que les bulots et les calmars trouvent encore un berceau pour leurs œufs. Il y a beaucoup de vie marine sur et autour des épaves de navires. Et dans la partie occidentale de notre mer du Nord, on trouve encore des bancs de gravier : des pierres et même de véritables blocs rocheux dispersés sur le fond marin. Beaucoup de ces éléments naturels se trouvent dans des zones naturelles faisant partie du réseau européen Natura 2000, qui bénéficient donc d'une protection.  

Malheureusement, malgré cette protection, la nature y est généralement laissée sans défense. Nous devons protéger, renforcer et restaurer ces zones naturelles existantes à grande échelle. Cela doit se faire ensemble, et avec un sens aigu des responsabilités. Sinon, l'imposition d'une protection stricte et l'interdiction de toutes les activités humaines dans ces zones naturelles seront les seuls recours qui nous restent. En effet, là où la nature a des opportunités, de l'espace et de la tranquillité, la vie revient étonnamment rapidement. Par exemple, en protégeant strictement les bancs de gravier et en leur apportant notre aide, les bancs de coquillages peuvent prospérer à nouveau, avec tous leurs nombreux services écosystémiques qu’ils offrent, y compris l'atténuation du climat grâce à l'absorption du CO2.  

Énergie renouvelable intégrant la nature dans la lutte contre le changement climatique 

Nous avons maintenant appris à concilier énergie renouvelable en mer et nature, grâce à de longs projets de recherche belges tels que WinMon.BE et EDEN2000. Le secteur de l'énergie éolienne lui-même le demande, comme indiqué dans la déclaration d'intention « Nature dans les parcs éoliens offshore ». Ainsi, l'énergie renouvelable peut bénéficier à la fois de la nature et du climat, à condition de prendre les mesures nécessaires. La conception, la construction, l'exploitation et le démantèlement des projets d'énergie renouvelable, tels que les parcs éoliens offshore, doivent intégrer la nature. Cela signifie minimiser les effets négatifs sur la faune et la flore, notamment grâce à une planification marine spatiale adéquate, et préserver, renforcer et/ou restaurer la biodiversité souhaitée. De plus, les projets d'énergie renouvelable doivent être conçus de manière à pouvoir être démontés, rénovés et recyclés, tandis que toutes les composantes doivent être réparables, remplaçables et entièrement réutilisables d'une manière ou d'une autre. Cela nous permettra également d'éviter les problèmes futurs. 

La connectivité côtière dans la lutte contre le changement climatique 

L'importance de la connectivité côtière et de la restauration du paysage côtier naturel en reliant les bancs de sable, les plages, les dunes et les polders, ne peut être suffisamment soulignées dans la lutte contre la montée des eaux. En misant sur la connectivité côtière, nous investissons également dans la restauration de notre défense côtière naturelle. Les bancs de sable au large de la côte, ainsi que les plages, atténuent la puissance des vagues et réduisent ainsi la force avec laquelle elles frappent la côte.  

La nature terrestre et la nature marine ne sont donc ni interchangeables ni remplaçables. Elles sont toutes deux indispensables et se complètent mutuellement. De plus, les dunes dynamiques servent de digue naturelle et de réservoir de sable pour la côte. Enfin, le premier confinement nous a appris que lorsque nous donnons de l'espace et de la tranquillité à la nature côtière, la croissance des plantes et la formation embryonnaire des dunes augmentent rapidement. C'est pourquoi il est nécessaire de préserver les dunes existantes (ou les restes de dunes) de toute urbanisation supplémentaire. À court terme, nous devons nous engager davantage dans la préservation et la restauration des embryons de dunes et des dunes de varech vitales. Nettoyer manuellement les plages, comme le font déjà les Proper Strand Lopers, au lieu de les nettoyer mécaniquement, est la première étape cruciale pour permettre aux dunes de se développer en une véritable ceinture de dunes. 

La loi européenne sur la restauration de la nature : une situation gagnant-gagnant pour la biodiversité et le climat 

Faire des choix qui bénéficient à la fois à la biodiversité et au climat n'est plus un conte futuriste. C'est déjà possible dès maintenant. En préservant, renforçant et restaurant la nature, celle-ci peut contribuer à atténuer les effets du changement climatique. C'est précisément ce que vise la loi européenne sur la restauration de la nature. Elle permettra une restauration des écosystèmes à grande échelle, y compris en mer et sur la côte, en tant qu'élément essentiel de l'atténuation et de l'adaptation au climat. Il ne s'agit donc pas de choisir entre le climat et la nature, mais de choisir à la fois le climat et la nature pour un avenir sain, en mer et sur la côte ! C'est pourquoi la coalition 4Sea appelle les personnalités politiques belges à soutenir une ambitieuse loi européenne sur la restauration de la nature. 

Environ 15 000 Belges ont déjà signé la pétition pour cette loi cruciale. Et vous ? 

Je SIGNE

Ensemble pour une politique maritime forte en matière de climat et de nature, avec la coalition 4Sea. 

Bond Beter Leefmilieu - Danny Jacobs, directeur général

Greenpeace - Valerie Del Re, directrice

Natuurpunt - Walter Rucquart, directeur général

West-Vlaamse Milieufederatie - Katty De Wilde, coordinatrice générale

WWF - Anka Stenten, directrice ad interim