Six vies amoureuses du règne animal

Six vies amoureuses du règne animal

Joyeuse Saint-Valentin ! Saviez-vous que dans le règne animal, la fidélité n’est pas la norme ? Là aussi, la variété et l’originalité ne manquent pas : relations libres, monogames, voire dévorantes ou mortelles, tout est possible … En voici six, sélectionnés rien que pour vous. 

Dans le règne animal, la monogamie* est loin d’être la règle : 2 % des espèces seulement seraient fidèles en amour ! Mais les pourcentages dépendent beaucoup des familles d’animaux. Par exemple, 90 % des oiseaux sont monogames, contre seulement 9 % des mammifères. 

Entre autres, le nombre de partenaires offre une plus grande diversité génétique lors de la reproduction, illustration parfaite de l’expression « ne pas mettre tous ses œufs dans le même panier ». Passons en revue les schémas les plus remarquables. 

*La monogamie dans ce contexte est caractérisée par des soins parentaux prodigués, ainsi que par la défense d’une zone territoriale, pendant au moins une saison de reproduction. 

1. Les monogames romantiques : l’albatros 

Il est de notoriété publique que le grand albatros, ou l’albatros hurleur (Diomedea exulans) s’accouple fidèlement pour la vie. C’est ce qui lui a valu son petit surnom, « l’oiseau le plus romantique du monde ». En prélude de cette vie à deux, le mâle et la femelle opèrent des parades sophistiquées qui s’apparentent à des danses, et qui peuvent s’étendre sur des années avant la reproduction ! 

Cela étant dit, les scientifiques se sont aperçus que la vie amoureuse des couples d’albatros n’est pas toujours un long fleuve tranquille. Tout comme chez les humains, le stress peut ainsi avoir raison de leur relation. En raison du changement climatique, la température des mers augmente, ce qui signifie moins de poissons et des conditions de vie plus difficiles, pouvant impacter la survie des poussins des albatros. Ces difficultés créent des tensions dans leur couple, et les partenaires autrefois fidèles peuvent en venir à se séparer...  

albatross

2. La sexualité décomplexée : le bonobo 

Les bonobos (Pan paniscus), nos plus proches cousins (nous partageons 98,7 % de notre patrimoine génétique avec l’espèce !) qui vivent en République du Congo, sont connus pour leurs vies sexuelles libre et tous azimuts. Ils vivent dans des groupes dirigés par les femelles, qui comptent quelques dizaines d’individus. Pour favoriser la cohésion sociale et désamorcer les conflits, les bonobos ont donc une solution toute trouvée : l’amour, pas la guerre. Environ toutes les heures et demie, les adultes s’adonnent à cette activité (seuls ou à deux) qui ne leur prend, en moyenne, que 14 secondes de bout en bout – et sans finalité de reproduction.  

bonobo

3. La monogamie par intermittence : le manchot Gorfou sauteur 

Les manchots Gorfou sauteurs (Eudyptes chrysocome) aussi sont connus pour leur monogamie : quand un couple se forme, c’est pour la vie. Mais il y a quelques années, les chercheurs ont compris le secret de cette durabilité. Les couples passent du temps ensemble… Mais seulement trois mois par an ! En été, ils se retrouvent pour s’accoupler. Mais dès la migration hivernale venue, place aux grands adieux. Les deux partenaires se séparent, s’éloignent parfois jusqu’à 2 500 km l’un de l’autre ! À chaque retour de voyage cependant, le même couple se reforme. 

southern rockhopper penguin

4. L’acte sexuel mortel : l’antechinus 

Certaines espèces donnent tout dans l’acte sexuel, et ce n’est pas qu’une façon de parler, surtout pour les animaux qui pratiquent la « sémelparité ». Il s’agit d’une stratégie de reproduction qui consiste à mettre littéralement toute son énergie dans l’acte reproductif. Au bout du compte, celui-ci lui sera fatal. C’est notamment le cas de toutes les espèces d’antechinus mâles (tous les marsupiaux du genre Dasyuridae). Ce petit mammifère endémique d’Australie a une espérance de vie bien faible, dont l’apothéose est une épreuve sexuelle qui peut durer jusqu’à 14 heures… Jusqu’à ce que son système immunitaire ne lâche, et que mort s’en suive. C’est ce qui s’appelle laisser la place à la génération suivante. 

antechinus

5. L’amour dévorant : l’araignée veuve noire 

On reste dans la catégorie funeste avec l’araignée veuve noire (Latrodectus mactans). Il n’est pas rare qu’après l’accouplement, la femelle dévore son récent partenaire sexuel. Mais pour la bonne cause : ce cannibalisme sexuel servirait à garantir une couvée en meilleure santé. Selon des études scientifiques récentes, les mâles seraient cependant parfois capables de sentir les femelles les plus en appétit… Et ainsi, s’éviter une fin imminente et tragique. 

black widow

6. La famille et la fidélité avant tout : le loup 

Contrairement à l’expression « être un loup solitaire », le loup (Canis lupus) n’apprécie que moyennement la solitude à long terme. Pour trouver sa dulcinée, le mâle marque son nouveau territoire à l’aide d’urine, de déjections ou de frottements. Si une femelle croise ces indices parfumés, et que l'odeur lui plaît, elle sait que son compagnon de vie n'est plus très loin. Lorsqu’enfin, ils s’aperçoivent, c’est le coup de foudre immédiat. Au printemps suivant naîtra leur première portée. 

Le couple « alpha » ne règne pas en despote sur son clan. Il s’agit plutôt d’une structure familiale complexe, où les loups du couple principal dominent par leur rôle de parent. Ils représentent le « ciment » de la meute, et maintiennent l’ordre social. 

À quelques exceptions près, les loups restent fidèles jusqu’à la fin de leurs jours… 

wolf pack
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