Shell renonce à ses permis d'exploration offshore dans le nord du Canada

Shell renonce à ses permis d'exploration offshore dans le nord du Canada

La décision de Shell-Canada de renoncer à ses permis d’exploration pétrolière au large du Lancaster est une victoire importante pour la conservation marine.

 

Bonne nouvelle pour les ours polaires, les narvals et autres cétacés ! Depuis plus de 40 ans, la société Shell est détentrice de permis d’exploration pétrolière offshore au large du Lancaster, dans le nord du Canada. Ces autorisations ont récemment été remises en question lors d’un procès initié par le WWF-Canada. Le 8 juin dernier, lors du Sommet sur les océans, Shell-Canada a annoncé sa décision de renoncer à ses permis. C’est une victoire importante pour la conservation marine.

Si la société Shell dispose de ces permis d’exploration depuis 1971, elle ne s’en est heureusement jamais servie. Les juristes d’EcoJustice, avec lesquels le WWF-Canada travaille étroitement, étaient convaincus que ces autorisations avaient expiré depuis longtemps. Toutefois, le gouvernement canadien ne les avait jamais formellement abrogées, ce qui constituait un obstacle à la création d’une vaste zone naturelle protégée dans la région. Le WWF-Canada a récemment décidé de contester juridiquement la validité de ces permis et a invité Shell à y renoncer, ce à quoi la compagnie pétrolière a finalement consenti.

Un combat sans relache

Depuis le début des années 70, le WWF et les communautés inuites se battent pour créer des zones marines protégées afin d’écarter tout risque d’exploitation industrielle. La décision de Shell va donc permettre aux autorités canadiennes de protéger une importante zone marine au large du Détroit de Lancaster.

Cela démontre par ailleurs que tant les entreprises, les communautés locales, les organisations environnementales que le gouvernement sont capables de travailler main dans la main pour atteindre des résultats significatifs en faveur d’une économie respectueuse de l’environnement et à faibles émissions de carbone.

Refuge séculaire

Cette région présente une biodiversité très riche. Les mammifères marins tels que le narval, le béluga et la baleine boréale, mais aussi l’ours polaire, viennent chaque été se nourrir dans ces eaux extrêmement riches en sédiments. Pas moins de 70 000 narvals y reviennent annuellement, soit les trois quarts de la population mondiale.

Située à la limite sud du 'dernier refuge de glace', la région du détroit de Lancaster est la seule partie de l’Arctique qui devrait conserver sa banquise d’été jusqu’en 2050. Ce qui en fait une région d’une importance cruciale à l’heure du réchauffement climatique.

Action immédiate

« Maintenant qu’il n’y a plus d’obstacle à la protection de cette incroyable région, nous pouvons agir rapidement pour faire du Lancaster une aire de conservation marine nationale », déclare Paul Crowley, vice-président de la conservation de l’Arctique au WWF-Canada.