Rétablissement du bison d'Europe, mais 31 autres espèces éteintes selon l'UICN

Rétablissement du bison d'Europe, mais 31 autres espèces éteintes selon l'UICN

Après une année difficile à bien des niveaux, la fin de 2020 est également marquée par la publication de la nouvelle liste rouge des espèces menacées de l’UICN. Une fois de plus, l’organisme tire la sonnette d’alarme : sur les 128 918 espèces reprises dans la liste, plus de 35 000 sont aujourd’hui menacées d’extinction, et 31 espèces sont désormais officiellement éteintes. Mais de bonnes nouvelles existent aussi. Le bison d’Europe est ainsi passé du statut de « vulnérable » à « quasi menacé ». Des années d’efforts de conservation ont permis aux populations de bovidés de se rétablir, notamment dans les Carpates, territoire ancestral de cette espèce miraculée. 

 

Une espèce amenée au bord de l’extinction

Jusqu’au début du XXème siècle, ce cousin méconnu du bison d’Amérique évoluait sur tout le continent européen, à l’exception du sud de la péninsule ibérique et du nord des pays scandinaves. Mais la chasse intensive et la disparition de son habitat ont mené l’espèce au bord de l’extinction, le dernier bison à l’état sauvage ayant été observé en 1927. Des bisons ont toutefois survécu en captivité, ce qui a permis, lentement mais sûrement, de reconstituer des populations sauvages en Europe centrale et en Europe de l’Est à partir des années 1950. Malgré cela, le bison d’Europe fut longtemps considéré comme plus rare que le rhinocéros noir !

Un exemple du rôle crucial du travail de conservation pour la biodiversité

Depuis 2013, le WWF collabore avec Rewilding Europe, une organisation qui vise à redonner une place à la nature sauvage en Europe, pour réintroduire les bisons d’Europe dans les Carpates, en Roumanie. Chaque année, de nouveaux troupeaux sont relâchés dans la région. Ce travail de longue haleine a contribué à la hausse de population de l’espèce : celle-ci est passée d'environ 1 800 individus en 2003 à plus de 6 200 en 2019. C’est ce qui lui a valu d’évoluer du statut « d’espèce vulnérable » à celui « d’espèce quasi menacée » dans la nouvelle liste rouge des espèces menacées de l’’IUCN.

En Roumanie, la plus grande population de bisons compte aujourd’hui plus de 65 individus et se trouve dans les montagnes de Tarcu. Le bison, en plus d’y être bénéfiques pour la biodiversité, est devenu un symbole local qui a notamment permis aux habitants de redécouvrir la richesse de la nature qui les entoure et de développer des idées d'entreprenariat basées sur l'écotourisme.

La nouvelle liste rouge de l’UICN doit inciter à étendre le travail de conservation dans le monde

Le Dr Bruno Oberle, directeur général de l'UICN, a déclaré que le bison et vingt-cinq autres espèces étaient en voie de rétabliseement selon la nouvelle liste rouge de l'UICN, ce qui démontre le rôle crucial du travail de conservation en cours. "Pourtant, la liste croissante des espèces éteintes nous rappelle brutalement que les efforts de conservation doivent s'étendre de toute urgence. Pour faire face aux menaces mondiales telles que la pêche non durable, le défrichement des terres pour l'agriculture et les espèces envahissantes, la conservation doit se faire dans le monde entier et être intégrée dans tous les secteurs de l'économie", a-t-il également déclaré.

À l’instar des projets de conservation dans le monde, la pérennité des populations de bisons d’Europe reste en effet dépendante des mesures de conservation en cours, telles que la relocalisation des bisons dans des habitats optimaux pour créer des populations viables, mais aussi la promotion de la coexistence entre l'homme et le bison. Le WWF s’engage, à travers ses projets aux quatre coins de la planète, à poursuivre son travail sur le terrain pour bâtir un futur où les humains vivront en harmonie avec la nature.