Avec 98 % d’ADN en commun, les gorilles font partie de nos plus proche cousins. Comme nous, ils jouent, rient, pleurent, vivent le deuil et prennent soin les uns des autres. Et nos points commun dépassent la simple génétique. Car comme nous, ils subissent les effets des changements climatiques. Comme nous, leur survie dépend de celle des forêts. En cette Journée mondiale des gorilles, rappelons qu’en protégeant ces hominidés, nous protégeons aussi notre planète.

Si on survolait le bassin du Congo, on verrait se succéder une mosaïque fabuleuse de paysages : les savanes, marais, rivières, lacs, montagnes… et surtout un immense océan vert : la seconde plus grande forêt tropicale au monde. Cette forêt tropicale, la seconde plus grande au monde, couvre 286 millions d’hectares, soit quatre fois la superficie de la France, et représente 6 % de tout le couvert forestier du monde !

Véritable poumon vert, le bassin du Congo stocke 8 % de tout le carbone des forêts. Cela en fait une pièce essentielle du puzzle climatique planétaire. Mais pas seulement.

Il abrite aussi 80 millions de personnes, ainsi que la plus riche biodiversité du continent africain. Plus de 10 000 espèces de plantes tropicales, 1 000 espèces d’oiseaux, et 450 espèces de mammifères, dont l’éléphant de forêt d’Afrique, le chimpanzés, le bonobos…

Parmi eux, les gorilles. Le bassin du Congo est en effet le seul endroit au monde où l’on trouve à la fois le gorille de l’Ouest (Gorilla gorilla) et le gorille de l’Est (Gorilla beringei), deux espèces séparées par le fleuve Congo. Chacune possède ses sous-espèces, vivant dans des habitats très différents – des marécages de plaine aux forêts de montagne – mais chacune des espèce joue un rôle essentiel dans l’équilibre des forêts tropicales.

Les gorilles, gardiens de la forêt tropicale

Le gorille n’est un simple habitant de ces forêts : il en est un ingénieur à temps plein. Son rôle est crucial pour les maintenir en bonne santé. En mangeant des fruits, il disperse des graines, participant à la régénération et à la diversité des arbres. Ses déplacements permettent aussi de créer des petites clairières dans le feuillage afin qu’un plus grand nombre d’espèces végétales bénéficient de la lumière du soleil et prospèrent.

Notamment grâce à lui, les forêts du bassin du Congo restent résilientes et en bonne santé.

L’extinction des gorilles fragiliserait tout cet équilibre. Or, sans forêts tropicales saines, notre planète perdrait un allié climatique majeur. Et entrainerait inévitablement un effondrement de la sécurité alimentaire, de la disponibilité de l’eau potable et de la stabilité climatique. Protéger la forêt passe donc par la protection de ces hominidés géants.

Malheureusement, rien qu’en Afrique centrale, 1,8 millions d’hectares de forêts tropicales humides sont détruites chaque année. L’agriculture, la construction de routes et l’exploitation légale et illégale de ses ressources grignotent des pans entiers de forêt.

Selon l’Observatoire des forêts d’Afrique centrale (OFAC), un quart des forêts du bassin pourraient avoir disparu d’ici 2050.

Protéger les gorilles et leur habitat, pour eux, pour nous

Préserver les gorilles et leur habitat, c’est défendre une espèce en voie d’extinction, mais aussi assurer notre avenir. C’est pourquoi nous agissons sur deux fronts :

Protéger les gorilles

Avec l’International Gorilla Conservation Programme, nous travaillons au Rwanda, en Ouganda et en République démocratique du Congo pour protéger les grands singes et leur habitat.

Un exemple concret : dans la Forêt impénétrable de Bwindi (Ouganda), une équipe a recensé pendant 11 semaines les gorilles de montagne, une sous-espèce du gorille de l’Est qui vit uniquement dans les forêts de montagne de l’Ouganda, du Rwanda et de la RDC. Leur mission consistait aussi à suivre leur état de santé, celui de leur habitat, et repérer les activités illégales.

Un travail exigeant, rendu possible grâce au soutien des communautés locales… et à votre engagement. Ces données sont essentielles pour suivre l’évolution des gorilles. Chaque adoption symbolique rend ce type de mission possible.

Protéger les forêts

La nouvelle loi européenne sur la déforestation était un très bon signal. Celle-ci interdit la commercialisation sur le marché européen de produits tels que le soja, le café, le cacao et le caoutchouc provenant de parcelles déboisées - comme celles du bassin du Congo. Si la loi est respectée, elle pourrait protéger huit millions d’hectares de forêt supplémentaires en 10 ans – plus de deux fois et demi la taille de la Belgique !

Malheureusement, la mise en œuvre de cette loi a déjà été repoussée d’un an. Et la Commission européenne vient de proposer de la repousser une nouvelle fois d’un an. Et pire - de la « simplifier » - donc de l’affaiblir. Nous ne pouvons pas rester les bras croisés !

Nous devons agir pour qu’elle soit appliquée sans compromis. Votre voix compte : signez la pétition (à partir du 25 septembre) et aidez-nous à défendre les forêts et leurs habitants.

Lien de la pétition à venir