Nouvelle initiative de l'UE pour lutter contre la cybercriminalité liée aux espèces sauvages

Nouvelle initiative de l'UE pour lutter contre la cybercriminalité liée aux espèces sauvages

Bruxelles, Belgique, 14 juin 2019— Un nouveau projet financé par l'Union européenne (UE) vise à empêcher les criminels d’échanger illégalement des espèces sauvages dans ou via l'UE, en utilisant Internet, les services postaux et de livraison de colis. Le projet est mis en œuvre par une coalition réunissant le WWF, IFAW, INTERPOL et les douanes belges. Le projet est mené par le WWF-Belgique, avec le soutien non subventionné de TRAFFIC.

Financé par le Fonds pour la Sécurité Intérieure de la Direction Générale de la Migration et des Affaires Intérieures de la Commission européenne, le projet de deux ans intitulé « Perturber et démanteler les réseaux cybercriminels en lien avec le commerce illégal d'espèces sauvages dans l’UE» contribuera à la formation des douaniers, policiers et autres agents chargés de l’application des lois dans l'Union européenne. Le but ? Détecter et dissuader le commerce illégal d'espèces sauvages. Ce projet impliquera également des entreprises de livraison et du numérique, afin d’empêcher les trafiquants d’espèces sauvages d’exploiter leurs services.

« L’augmentation du volume des livraisons de colis, liée à la croissance du e-commerce, représente un défi important pour ceux qui appliquent la réglementation de l'UE sur le commerce des espèces sauvages et qui bénéficieront du soutien fourni dans le cadre de ce projet, » explique Emilie Van der Henst, Coordinatrice du projet au WWF.

Internet permet aux trafiquants d’espèces sauvages d’accéder à un vaste marché international — un marché sans frontières ouvert 24 heures sur 24, sept jours sur sept, 365 jours par an, où les cybercriminels profitent de l’anonymat que leur procure Internet. Détecter et perturber la cybercriminalité est essentiel pour assurer la survie des espèces sauvages menacées d’extinction.

 

Plus de 8 000 spécimens en seulement six semaines

Le rapport de 2018 du Fonds international pour la protection des animaux (IFAW),  Disrupt: Wildlife Cybercrime, a identifié 3 312 annonces réparties sur les sites de vente en ligne et les plateformes de médias sociaux en France et en Allemagne. Pas moins de 8 244 spécimens d’espèces menacées ont été identifiés et répertoriés dans ces annonces. Des défenses et bijoux en ivoire aux produits en corne de rhinocéros, en passant par la fourrure et la peau de grands félins ou encore des oiseaux et des reptiles vivants, le tout a été estimé à une valeur de près de 2 millions d'euros sur une période de six semaines.

« Ce projet permettra à IFAW de poursuivre son approche novatrice en matière de cybercriminalité liée aux espèces sauvages dans l'UE, en travaillant avec nos partenaires pour créer un réseau d'experts pour vaincre ces réseaux criminels, » a annoncé Tania McCrea-Steele, chef du projet mondial sur la cybercriminalité concernant les espèces sauvages à IFAW.

Le projet sur la cybercriminalité liée aux espèces sauvages se concentrera initialement sur la Belgique, la France, l’Allemagne et les Pays-Bas, en identifiant des informations sur les tendances de ce commerce illégal et en développant des outils, qui seront utiles à l’ensemble des États membres de l'UE.

Parallèlement à l’amélioration de la détection du trafic d'espèces sauvages, le projet travaillera avec les entreprises du numérique afin de supprimer les comptes et les annonces de ceux offrant illégalement des espèces sauvages et ainsi de les empêcher d’utiliser Internet pour atteindre leurs acheteurs.

« Notre objectif est de faire obstacle aux activités des cybercriminels impliqués dans le commerce illégal d'espèces sauvages et d’en faire une forme de criminalité à haut risque et à faible profit », affirme Emilie Van der Henst, la coordinatrice du projet au WWF.

 

Un des commerces illégaux les plus lucratifs au monde

Le commerce illicite d'espèces sauvages génèrerait entre 5 et 23 milliards de dollars par an, ce qui en fait une des activités criminelles transnationales les plus lucratives, après d’autres crimes transnationaux tels que le commerce de stupéfiants et l’exploitation forestière illégale, selon une étude de 2017 de Global Financial Integrity.

En 2015, une résolution de l’Assemblée générale des Nations Unies (ONU) a reconnu les nombreux impacts de la criminalité liée aux espèces sauvages et notamment la corruption, le blanchiment d’argent, l’atteinte à la bonne gouvernance, l’état de droit et le bien-être des communautés locales. Cette résolution appelle les pays à prendre les mesures qui s’imposent.

En 2016, l'Union européenne a adopté un Plan d'Action contre le Trafic d'Espèces Sauvages et les États membres ont fait de la lutte contre la criminalité environnementale l'une de leurs 10 priorités dans leurs efforts pour lutter contre la grande criminalité organisée et internationale pour la période 2018-2021.

 

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