Marrakech 2016 : l’occasion d’impulser une accélération de l’action climatique

Marrakech 2016 : l’occasion d’impulser une accélération de l’action climatique

Vendredi dernier, le premier accord universel sur le climat entrait en vigueur, à quelques jours du lancement de la 22e Conférence des parties sur le climat à Marrakech. Cette conférence offre aux négociateurs des Nations Unies l’opportunité d’appeler à intensifier et accélérer l’action climatique partout dans le monde. Les négociations, qui débuteront aujourd’hui à Marrakech (Maroc), doivent permettre de faire émerger des règles d'application claires ainsi que des engagements climatiques ambitieux et accélérés.

 

« La COP22 doit clarifier les règles d'engagement de l'Accord de Paris, et mettre l’ensemble des acteurs, États, entreprises, villes, et autres secteurs face à leurs responsabilités pour que leurs engagements soient de plus en plus ambitieux. Nous avons déjà les moyens de créer le monde que nous voulons mais il nous faut désormais définir un cadre d’action qui soit suffisamment clair et solide », déclare Julie Vandenberghe, experte Climat au WWF-Belgique, juste avant son départ pour la Conférence des Parties de Marrakech. « Grâce à l'Accord de Paris, nous disposons maintenant d’une feuille de route mondiale pour l'action climatique. Nous sommes passés d'une période de promesses à une période d'action. Il est désormais temps que les dirigeants prennent leurs responsabilités afin de mettre un terme à l’augmentation mondiale des températures. Les décisions qui seront prises au cours des prochaines années détermineront si nous parvenons à maintenir la hausse des températures sous la barre des 1,5 C° comme convenu à Paris, ou si nous prenons l’impensable direction d’un réchauffement encore plus important », ajoute Julie Vandenberghe.

À Marrakech, les négociateurs devront se concentrer sur ces trois axes majeurs :

  • Définir des règles claires pour mettre en œuvre l’Accord de Paris

L’Accord de Paris prévoit les règles de gouvernance mais il reste encore un plan d’action à définir. Il est nécessaire de clarifier le fonctionnement et la manière permettant aux pays de remplir voire d’améliorer leurs contributions pour parvenir à l’objectif défini dans l’Accord en termes de transparence par exemple.

  • Souligner le rôle de la collaboration entre acteurs étatiques et non-étatiques

De nombreux acteurs non-étatiques - villes, entreprises, société civile - mettent déjà en place des actions. Cela doit inciter les pays à prendre, eux-aussi, des actions solides et ambitieuses dès maintenant et avant 2020, mais aussi dans les années qui suivront.

  • Rappeler l’importance du rendez-vous de 2018 et la nécessité de revoir à la hausse les engagements des pays avant cette date

Le « dialogue de facilitation entre les pays parties » prévu en 2018 constituera l’opportunité, au niveau international, de faire le point sur les progrès réalisés pour parvenir aux objectifs de l’Accord de Paris et pour revoir les engagements climatiques des pays sur la base des multiples potentiels encore inexploités. Si nous voulons limiter l'écart entre ce que nous avons promis en termes d'émissions et ce que nous devons encore mettre en œuvre, selon les scientifiques, pour maintenir le réchauffement sous la barre des 1,5 °C, il est crucial que nous intensifions nos efforts et ce, afin d’éviter les pires impacts du changement climatique.