L’Union européenne demande plus d'efforts de la Belgique dans la lutte contre le bois illégal - réaction du WWF-Belgique

L’Union européenne demande plus d'efforts de la Belgique dans la lutte contre le bois illégal - réaction du WWF-Belgique

Ce mois-ci, la Belgique s’est vue adresser une mise en demeure de la part de la Commission européenne pour des manquements dans l’application du Règlement sur le Bois de l’Union européenne (RBUE) – un règlement qui interdit la mise sur le marché européen de bois illégal. Une plainte de Greenpeace a dénoncé l’absence de contrôles réguliers par les autorités belges auprès des importateurs de bois. Désormais, les autorités disposent de deux mois pour établir un plan d’action qui garantira une mise en œuvre crédible du RBUE en Belgique.

 

L’exploitation illégale des forêts représente le crime environnemental le plus lucratif, compromet la capacité des écosystèmes forestiers à maintenir leur biodiversité et à jouer leur rôle contre le changement climatique, et prive les populations et États de revenus et de moyens de subsistance, tout en alimentant la corruption ou des conflits. On estime qu’entre 10 et 30 % du bois commercialisé dans le monde est illégal. La Belgique étant le 6e importateur de bois provenant de pays hors Europe et notamment d’États fragiles et en conflit, il existe de hauts risques que du bois illégal se retrouve sur le marché belge.

Les autorités sont tenues de contrôler que les importateurs évitent ce bois à haut risque d’illégalité. Seuls 19 contrôles ont été effectués par les autorités belges depuis l’entrée en vigueur de la loi il y a quatre ans. Dans le même temps, les autorités allemandes ont conduit plus de 350 contrôles et celles des Pays-Bas en ont réalisé 150 entre 2014 et 2016. Le faible suivi belge sur la légalité du bois importé n’encourage pas une transition vers la légalité du secteur bois dans les pays exportateurs, notamment au Cameroun dont la Belgique est le plus gros client en Europe.

De grandes attentes par rapport au renforcement de l'équipe de contrôles

Grâce au plaidoyer du WWF et de Greenpeace au cours des dernières années, la ministre de l’Environnement a libéré un budget pour le recrutement d’un inspecteur additionnel en charge des contrôles sur le bois importé. Ces capacités sont venues renforcer le mois passé les maigres 0,5 équivalents temps plein qui étaient dédiés à cette tâche. Un effectif toujours limité par rapport à la quantité de bois importé (les Pays-Bas disposent de trois temps pleins pour une valeur de bois importé légèrement supérieure). Néanmoins, ces nouvelles capacités humaines devraient nettement améliorer le suivi des importations de bois à haut risque, surtout si elles sont dotées d'un budget leur permettant des analyses approfondies sur les risques et l'origine du bois. Le WWF-Belgique suivra de près les évolutions et se tient prêt à travailler avec les autorités et le secteur privé pour mettre fin aux importations de bois illégal en Belgique à travers des solutions innovantes favorisant la gestion responsable des forêts dans les pays producteurs.

Tant au niveau belge qu’européen, le WWF scrute la mise en œuvre du règlement bois et promeut un élargissement des produits concernés. D’autre part, nous encourageons les consommateurs et le secteur à choisir du bois certifié responsable. Dans les pays exportateurs de bois, le WWF s’efforce de faire avancer la gouvernance forestière et les pratiques de gestion forestière responsables. En effet, le WWF estime qu’une exploitation responsable des forêts est vitale pour maintenir leur biodiversité et permet également un développement économique durable pour les pays et les communautés qui dépendent de ces ressources naturelles.