Lueur d’espoir pour le dauphin de l’Irrawaddy

Lueur d’espoir pour le dauphin de l’Irrawaddy

Après des décennies de déclin, le tout dernier recensement effectué par le gouvernement du Cambodge et le WWF montre une amélioration : la population de dauphins de l’Irrawaddy est passée de 80 à 92 individus au cours des deux dernières années, soit une augmentation de 10 % environ. 

 

Pour obtenir ces relevés, les équipes ont prospecté sur 190 km, au cœur du chenal principal du Mékong, photographiant les dauphins et comparant les marques distinctives sur leurs dos et leurs nageoires dorsales avec les clichés d’animaux déjà répertoriés au sein d’une base de données. Autre embellie constatée, le taux de survie des dauphins adultes semble croître, tandis que le nombre de jeunes augmente. En outre, on observe une baisse du nombre global de décès. Ainsi, deux dauphins sont morts en 2017 contre neuf en 2015, tandis que neuf naissances ont porté à 32 le nombre de dauphins nés au cours des trois dernières années.

Sur leurs bateaux d’excursions, les navigateurs sont sans doute l’un des ingrédients de ce succès car, travaillant en partenariat avec les forces de l’ordre, ils participent au signalement des braconniers et aident à retirer les filets maillants illégaux. Au cours des deux dernières années, 358 km de filets dérivants ont été confisqués par les patrouilles fluviales. Les dauphins sont des indicateurs précieux de l’état de santé du fleuve Mékong. L’augmentation de leur population, même si elle demeure relative, constitue donc un signe encourageant pour la rivière et les millions de personnes qui en dépendent pour subvenir à leurs besoins.

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Un trésor national

Selon un mythe populaire cambodgien, une jeune fille poursuivie par les forces du mal se serait réfugiée dans le Mékong. Le fleuve ayant entendu ses prières l’aurait alors métamorphosée en une créature de la rivière pour la protéger. C’est ainsi, racontent les habitants de la région, que sont nés ces drôles de mammifères à l’air rieur. Pourtant, aujourd’hui, le dauphin de l’Irrawaddy que l’on appelle affectueusement « le sourire du Mékong » est confronté à de nombreuses menaces : destruction de son habitat, pollution, consanguinité, maladie, électro- pêche.

Mais le pire ennemi du dauphin de l’Irrawaddy demeure le filet maillant qui pend au beau milieu de ses zones de nourrissage, dans lequel il s’emmêle, puis se noie, en quelques minutes à peine… Une femelle ne conçoit qu’un petit tous les trois ans en moyenne, tandis que la mortalité des bébés est inexplicablement élevée. Malgré l'interdiction de ces filets dérivants, les habitudes ont la vie dure et ne font qu’aggraver la situation déjà dramatique des dauphins de l’Irrawaddy, dont la capacité de reproduction est particulièrement faible.

A ce jour, toutes les populations riveraines sont inscrites sur la liste rouge de L'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), considérées en danger critique, c'est-à-dire dont la population est inférieure à 100 spécimens.

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