En Asie, un tiers des zones protégées risquent de perdre les tigres qu’elles abritent selon un nouveau rapport

En Asie, un tiers des zones protégées risquent de perdre les tigres qu’elles abritent selon un nouveau rapport

11 organisations de conservation de la nature dont le WWF et les gouvernements des pays de l'aire de répartition des tigres, ont enquêté sur l’état des zones protégées, où vivent environ 70 % des tigres sauvages du monde. Les résultats interpellent : 13 % des zones sont conformes aux normes internationales. Au moins un tiers des sites risquent de perdre les tigres qui y vivent. Autre fait alarmant, la plupart des zones étudiées sont localisées en Asie du Sud-Est, où la population de tigres a décliné de manière drastique au cours de la dernière décennie.

 

C’est la première et la plus importante évaluation des zones protégées abritant des tigres en Asie. Pour s’assurer que ces aires protégées soient gérées de façon à permettre la conservation de l’espèce, elles doivent respecter les critères du CA|TS (Conservation Assured Tiger Standards). Une gestion efficace est donc l’action la plus appropriée pour mettre un terme au déclin des tigres sauvages et inverser la tendance. « Pour y parvenir, il est absolument essentiel d’investir à long terme dans la conservation du tigre, et cette responsabilité incombe aux gouvernements des pays de l'aire de répartition du tigre », déclare S. P. Yadav, Secrétaire général adjoint du Global Tiger Forum.

Assurer des investissements à long terme ou perdre la population de tigres !

85 % des zones étudiées ne disposent pas de patrouilles anti-braconnage efficaces. Pourtant, le braconnage demeure l'une des plus grandes menaces auxquelles sont confrontés les grands félins. En outre, 61 % des zones de conservation d'Asie du Sud-Est sont dotées de très peu de moyens pour lutter contre le braconnage.

WWF tiger report feb 2018 gallery

Le faible coût d’investissement des gouvernements d'Asie du Sud-Est a été épinglé comme l'une des raisons expliquant la mauvaise gestion de ces « aires protégées ». Si les gouvernements ne s'engagent pas à investir sérieusement dans la protection de ces sites, les populations de tigres pourraient à nouveau faire face au déclin catastrophique qu'elles ont subi au cours des dernières décennies.  « Ce financement est nécessaire de toute urgence, en particulier pour de nombreux sites d'Asie du Sud-Est, afin d'aider à rétablir la population de tigres », souligne Michael Baltzer, Président du Comité exécutif du CA|TS et Responsable de la « Tigers Alive Initiative » du WWF. 

« Les résultats de ce rapport offrent aux pays un moyen de prendre des décisions éclairées pour faire progresser la conservation du tigre et tracer une voie durable permettant aux parcs, aux populations et aux tigres de prospérer ensemble », déclare Sugoto Roy, Coordinateur du Programme intégré pour la conservation de l'habitat du tigre de l’UICN.

Pour rappel, en 2010, le WWF avait réuni les 13 « pays du tigre » lors d’un sommet à Saint-Pétersbourg. L’ensemble des États s’y étaient alors engagés à doubler le nombre de tigres sauvages d'ici 2022. Grâce aux nombreuses actions menées depuis lors, notamment en Inde, une légère reprise a été observée et le nombre de tigres sauvages est aujourd'hui estimé à 3 890.

Le 3 mars prochain sera célébrée la Journée mondiale de la vie sauvage, placée cette année sous le signe de la protection des grands félins. Ce rapport vient à point nommé pour rappeler la nécessité de sécuriser les habitats des tigres sauvages et d'impliquer les communautés locales, afin d'assurer la protection et la survie de cette espèce majestueuse.

 

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